Continents à la dérive / Terminus Floride de Russell Banks
(Continental drift)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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"Au pays des hommes libres, y a rien de gratuit."
Catamount, New Hampshire Bob Dubois mène une vie quelconque, une vie qui ne ressemble pas à celle dont il rêvait, autrefois, quand il était gosse. Pourtant il a un travail qui lui assure un minimum de confort, et puis il y a sa femme et ses deux filles qu'il aime. Mais rien n'y fait, quelque chose cloche ce soir là, alors qu'il est en compagnie de Doris, sa maîtresse occasionnel. Doris c'est depuis que sa femme lui a avoué qu'elle avait eu une aventure d'un soir avec son ami d'enfance. Même après avoir passé la soirée avec Doris il ressent toujours "cette bulle dure au bas du ventre" qui l'assaille. Une fois dans la rue il sent la colère l'envahir, de rage il brise les vitres de sa voiture. De retour chez lui il s'effondre, il pleure sur lui, sur sa vie, sa femme cherche vainement à comprendre ce qui arrive à son mari.
"Ce qui cloche dans sa vie [.] à ce moment précis, c'est qu'elle est arrivée à son terme. Lui est bien vivant, mais sa vie est morte. Il a 30 ans et si, au cours des 35 années à venir, il travaille aussi dur que jusqu'à maintenant, il réussira à se maintenir exactement au niveau auquel il est désormais parvenu, matériellement et personnellement. […] Pourtant, tout ce qu'il voit dans les vitrines ou à la télévision, tout ce qu'il lit dans les magazines et les journaux, tous ceux qu'il connaît [.], tout lui dit qu'il a un avenir, que sa vie n'est pas terminée, car il reste encore des tas de truc hors de sa présente portée, qui attendent qu'il allonge le bras pour les saisir, et un gars comme Bob Dubois, un type solide, intelligent, avec une formation [.] tout ce qu'un gars comme ça a à faire c'est de le tendre, ce bras et de tout attraper."
Bob et sa femme décident de partir en Floride rejoindre Eddie, le frère de Bob, qu'aucun des deux n'apprécie vraiment, jusqu'à ce jour Bob a toujours refusé ses sollicitations pour qu'il s'associe avec lui dans ses affaires où le fric est facile. Mais cette fois ci c'est parti, pour des jours meilleurs, une existence tant espérée, et une Amérique qui enfin va tenir ses promesses, lui donner ce qu'elle lui doit. Bob va pouvoir, enfin, se débarrasser de sa condition en échange d'une situation. Ce qu'il ignore c'est que "le rêve Américain" est le mirage d'un système qui n'épargne pas ceux qui échouent, et que le prix à payer peut s'avérer très élevé.
Haïti Claude a volé un jambon dans un camion et par peur de représailles de la police de Bébé Doc, il lui faut fuir. Vanise, sa tante, l'accompagnera car elle-même n'a aucun avenir dans cet endroit où le policier du village l'a amenée, engrossée puis délaissée. Tous les deux embarquent sur un bateau pour l'Amérique rejoindre le père de Claude, ils sont violentés par le capitaine et les membres d'équipage et débarqué sur une île loin de leur "rêve Américain". Mais comme tous les émigrants en quête d'une vie meilleure, loin d'une existence misérable, vouée aux calamités d'un destin sans espoir, ils lutteront pour arriver en Amérique coûte que coûte.
Bob et Vanise emprunteront des chemins de traverses tortueux pour tenter de réaliser chacun leurs rêves d'Amérique, leurs désirs d'une nouvelle existence, qui telle une renaissance les conduira vers un nouveau monde où tout est possible. Ces chemins se croiseront et cette rencontre scellera leurs destins, laissant les stigmates d'un espoir avorté, consumer à tout jamais leurs âmes.
L'écriture de Banks est riche, puissante et lumineuse. Sa façon d'écrire, de présenter et de dépeindre les personnages, sa capacité à se glisser dans la peau de chacun des protagonistes et de vous faire partager ce qu'ils ressentent, vous donne vraiment l'impression qu'ils existent, qu'ils sont là, à côté de vous prêt à vous embarquer dans leurs histoires, qu'il vous suffit de lever les yeux de votre livre pour les voir, les entendre vous parler, vous tendre la main et vous emmener faire un bout chemin avec eux.
Le personnage de Bob Dubois fait penser à celui de Wade Whitehouse dans "Affliction", tous les deux en sont réduit à vivre au bord du gouffre en permanence à la recherche d'une vie, d'une raison solide de croire en l'Amérique, en ses valeurs, aux idéaux d'une société qui ne reculent devant aucune promesses pour faire avancer tête baisser les pauvres hères désireux "de réussir".
Mais Bob vers la fin de son périple n'est pas complètement dupe sur la réalité de sa situation, sur la justesse de ses rêves et de ses chances d'aboutir. Sur le bateau qui transporte les clandestins Haïtiens vers l'Amérique, Bob dit au jeune Claude, qui observe l'horizon : "_Ouais, c'est ça, juste de l'autre côté de la prochaine colline. Terre des hommes libres et résidence des braves. Tu crois sans doute que les rues sont pavées d'or, là bas, hein, gamin ? […] Comme moi, se dit Bob. Comme mon père, comme Eddie, comme mes gosses aussi, […] comme nous tous qui sommes juchés sur notre hune à garder les yeux bien ouverts pour apercevoir la statue de la liberté ou le premier scintillement de ces rues pavées d'or. L'Amérique ! Terre ! Sauf que, comme Colomb et tous ces types qui étaient partis à la recherche de la source de jouvence, quand vous y arrivez en Amérique c'est pour trouver quelque chose d'autre. C'est Disney World que vous trouvez, des combines foncières et des prêts bancaires à intérêts élevés transférés à la six-quatre-deux, et si vous ne vous magnez pas de dégager le chemin, vous vous faites foutre en l'air, découper au soc de charrue et enterrer vivant, pour qu'on puisse tranquillement faire construire sur votre macchabée un petit lotissement en copropriété ou un parking, installer une orangeraie. [.] Tu vas y arriver en Amérique, ça y a pas de doute, gamin et peut-être que comme moi tu y trouveras ce que tu y cherchais. Je ne sais pas quoi. Mais il faudra que tu donnes quelque chose en échange, si ce n'est pas déjà fait. Et quand tu l'auras eu, ce que tu cherches, il se trouvera que c'est pas ce que tu voulais, tout compte fait, parce que ça vaudra toujours moins que ce que tu as donné pour l'avoir. Au pays des hommes libres, y a rien de gratuit."
Russell Banks aborde ses sujets avec une perspicacité admirable, sa vision est placée au sommet des temps immémoriaux, depuis ces temps reculés où l'homme erre à la recherche des "pierres sacrées" qui serviront à bâtir l'édifice depuis lequel il pourra élever son âme, sa conscience vers un monde où les rêves sont la seul "réalité existentielle concevable", et qui lui enseignera que "la réalité matérielle", représente en faite la perte de l'innocence, l'anéantissement des espoirs, la certitude de la mort du corps, de l'âme et de la pensée.
Les éditions
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Continents a la derive de Russell Banks
de Banks, Russell
Actes Sud
ISBN : 9782742728237 ; 2,57 € ; 23/03/2000 ; 578 p. ; Poche -
Terminus Floride [Texte imprimé], roman Russell Banks trad. de l'américain par Marc Chénetier
de Banks, Russell Chénetier, Marc (Autre)
Acropole
ISBN : 9782735700592 ; 3,79 € ; 01/01/1987 ; 346 p. p. ; Reliure inconnue -
Continents à la dérive [Texte imprimé], roman Russell Banks traduit de l'anglais (États-Unis) par Pierre Furlan
de Banks, Russell Furlan, Pierre (Traducteur)
Actes Sud / Babel
ISBN : 9782330143282 ; 12,30 € ; 06/01/2021 ; 544 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (16)
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Destins croisés
Critique de Manhud Yrogerg (Bruxelles, Inscrit le 24 avril 2001, 47 ans) - 14 avril 2018
déçu
Critique de Pybom (, Inscrit le 11 novembre 2017, 53 ans) - 11 novembre 2017
Va ! mon livre ...
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 4 avril 2017
Russel Banks nous invite dans un missel pur jus made in USA.
Amateur de littérature américaine accourez, c'est ici que ça se passe ; une brique brute, non polie, avec des angles qui grattent et qui font mal.
Rien n'est épargné : la bêtise, le faiblesse, la soumission.
La terre et la mer ont la même loi : les gros poissons mangent les petits.
Alors voilà deux histoires. Celle de Bob Dubois, réparateur de chaudières dans le New Hampshire et celle de Vanise Dorsinville d'Haïti. Tous deux n'ont rien pour se rencontrer et pourtant ils ont un point commun : le désir de fuir et de troquer leur vie.
Mais au pays des hommes libres rien n'est gratuit (au pays des esclaves tout est aussi payant, il ne faut pas l'oublier) : Bob et Vanise doivent donc se préparer à payer cash leur audace. Il en faut des cicatrices pour se rendre compte qu'après la mort tout aura l'air « comme si on n'avait jamais existé ».
Va, mon livre, écrit Russel Banks, et continue à détruire le monde tel qu'il est.
Si vous cherchez un moment de détente fuyez !
Un livre dur qui fait mal.
Le rêve américain, pour qui ?
Critique de Ardeo (Flémalle, Inscrit le 29 juin 2012, 77 ans) - 20 février 2016
Ce roman-ci a été abondamment commenté sur le site et je ne vais pas commencer à répéter ce qui a déjà été dit de manière très juste et très complète (Heyrike). J’ajoute seulement pour ma part que « Continents » est un grand roman, très bien conçu, très bien écrit (et traduit) émouvant et passionnant. Le personnage principal, Bob Dubois est une somme de tous les humains avec des qualités, des défauts, des contradictions surtout. Le rêve qu'il poursuit comme tant d'autres hommes et femmes sur la Terre (Vanisse) va l'amener à de terribles impasses... L’ « Envoi » est le résultat de cette addition et touche profondément.
tectonique humaine
Critique de Capucine33 (, Inscrit le 10 août 2014, 36 ans) - 10 juin 2015
Un des thèmes est l'insatisfaction permanente : Bob l'Américain pense que sa vie se termine alors qu'il a trente ans, il tente de la modifier en rejoignant son frère en Floride; de mauvais choix en affaires véreuses, il connaîtra une véritable descente et une fin précoce.
Vanise la Haïtienne est pauvre et exploitée. Elle rêve de l'Amérique. Le changement de lieu sera-t-il synonyme d'une amélioration de sa condition ?
Ces deux personnages se croiseront deux fois dans le livre, brièvement. Au fond ils se ressemblent, seule leur couleur diffère.
Il me semble inopportun de dévoiler plus ce roman que je conseille vivement.
J'avais adoré "american darling" il y a quelques années, j'ai dévoré "continents à la dérive".
Chronique de l'effondrement
Critique de Bluewitch (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 45 ans) - 19 août 2012
La vie de Bob Dubois et la vie des haïtiens Claude et Vanise sont ces microscopiques destins portés par une force qui les dépasse.
Bob, ce brave chauffagiste de Catamount, New Hampshire : une petite maison, une femme, deux gosses, une maîtresse occasionnelle sans exigence. La sécurité qui un jour ressemble à de l’absurdité, de l’étouffement. La fuite vers le Sud, vers un rêve de réussite. Et la réalité, progressive, insidieuse, sauvage.
Claude et sa tante Vanise, pauvres, en survie, terreau d’un Haïti de soumission et d’inégalités. L’insécurité qui un jour ressemble à de l’absurdité, de l’étouffement. La fuite vers le Nord, vers un rêve de réussite. Et la réalité, progressive, insidieuse, sauvage.
Ces deux univers, que l’imperceptible mouvement des continents à la dérive entraîne l’un vers l’autre, sont décrits avec une maîtrise incroyable. Russell Banks crée la plus infime parcelle du mécanisme psychologique de ses personnages avec une justesse saisissante. Crédibilité dans les contrastes, cohérence, mouvement global et ligne conductrice dans ce roman sont une vraie réussite. Si les passages plus « documentaires » liés à la culture haïtienne sont parfois fastidieux (croyances et rites Vaudous, langage créole,…), ils n’en sont pas moins riches d’une connaissance approfondie de ce peuple surprenant, éclairant un fonctionnement qui nous serait plus hermétique sinon.
Ces personnages immatures et naïfs, toujours victimes d’êtres parfois encore plus égarés qu’eux, Russell Banks nous les offre en sacrifice d’une société qui voit le rêve américain s’effondrer sans jamais vouloir se rendre à cette évidence. Que ce rêve soit nourri de l’intérieur ou de l’extérieur, il demeure un tableau magistral, abstrait et inatteignable. "Continents à la dérive" est une chronique de l’effondrement, des mauvais choix et, aussi, du désespoir.
L’auteur, d’une clairvoyance et d’une lucidité prodigieuses, nous bouleverse en nous offrant ce récit d’individus qu’il ne serait pas difficile d’étendre à l’échelle du monde. On lui pardonnera sans doute de nous flanquer un sacré blues avec ce bouquin, surtout à la lecture des dernières pages. On l’aura bien cherché, après tout…
Formidable
Critique de Manouche (, Inscrit le 29 avril 2012, 57 ans) - 29 avril 2012
Un auteur TOP
Critique de Free_s4 (Dans le Sud-Ouest, Inscrit le 18 février 2008, 50 ans) - 12 janvier 2011
Grandis Bob !
Critique de Vieil (Nantes, Inscrit le 9 mars 2010, 92 ans) - 15 juin 2010
Bob a des maîtresses, une à la fois certes, mais sa femme ne l’a-t-elle pas trompé avec son meilleur copain… « C’’est pas moi qui ai commencé » : il me semble entendre des phrases de ma tendre enfance. De même, il ne peut résister à l’appel des sirènes, celle de son frère Eddie, dont il se méfie pourtant, celle de son ami Avery Boone « toujours aussi fidèle et affectueux, mais également toujours aussi lointain et impénétrable, même honnêteté, toujours, mais même malhonnêteté ». Plus grave il accepte des compromissions qui finissent par l’anéantir. Avant de rendre définitivement son arme, de manière un peu trop solennelle, il va s’en servir et tuer. Il noue des liens d’infortune avec les immigrés clandestins avant de les rejeter à la mer les menant à une mort certaine.
La fin est une apothéose de misère, un suicide qui refuse de porter son nom. Rendre cet argent couvert de sang devient une obsession. Que va-t-il régler ? Rien, alors il se rend avec l’argent. Mais il ne donne rien, sa vie il n’en a que faire, elle ne vaut pas un clou. Vanise ne le voit même plus. Et le mort ne sera pleuré par personne.
Excellent roman
Critique de Sophi (Paris, Inscrite le 2 février 2005, 56 ans) - 28 février 2006
Un grand merci aux auteurs des critiques précédentes grâce auxquels j'ai découvert ce livre.
Tout le monde descend ...
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 20 novembre 2005
« On écrit des livres-romans, récits et poèmes bourrés de détails qui essaient de nous expliquer ce qu’est le monde, comme si la connaissance que nous avons de gens comme Bob Dubois, Vanise et Claude Dorsinville pouvait apporter la liberté à des gens de leur espèce. Elle n’y changera rien. Connaître les faits de la vie et de la mort de Bob Dubois ne change rien au monde. Notre célébration de sa vie, la complainte que nous pouvons élever sur sa mort, en revanche, le peuvent. Se réjouir ou se lamenter sur des vies qui ne sont pas la nôtre, même s’il s’agit de vies complètement inventées-non, surtout s’il s’agit de vies complètement inventées-, prive le monde tel qu’il est d’un peu de l’avidité dont il a besoin pour continuer d’être lui même. Le sabotage et la subversion sont, par conséquent, les desseins de ce livre. Va, mon livre, va contribuer à la destruction du monde tel qu’il est. »
Le sabotage et la subversion aux côtés de Russell Banks ? Il y a pire ! C’est un moteur d’écriture qui a sa noblesse, surtout quand le résultat est à la hauteur de la justesse de la cause.
R. Banks mêle intimement trame de l’histoire, considérations sur notre mode de vie moderne, et plus particulièrement le mode de vie américain (haïtien aussi dans ce roman, R. Banks a vécu et travaillé en Jamaïque) et introspections constantes sur ses personnages. Ici Bob, Robert Dubois, prend conscience vers 30 ans de ce qu’il considère comme l’inanité et le no-future de sa petite vie dans le New Hampshire. Il est réparateur de chaudières, gagne juste de quoi vivoter avec sa petite famille (sa femme et sa fille). Il pète les plombs littéralement et convainc sa femme de redémarrer une nouvelle vie en Floride. A quelques milliers de kilomètres, Vanise Dorsinville, entreprend de quitter clandestinement Haïti pour fuir un quotidien qui, pour le coup, n’a pas d’avenir.
Le sabotage et la subversion façon Russell Banks. Acte militant ?
Tectonique de l'âme
Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 7 juillet 2004
Si j’avais Russell Banks en face de moi, j’aurais envie de l’embrasser pour le remercier de ce livre monumental mais j’aurais aussi envie de le gifler pour m’avoir confrontée à un tel point à ce que l’existence peut avoir de dramatique.
C'est l'homme qui dérive !
Critique de Pendragon (Liernu, Inscrit le 26 janvier 2001, 54 ans) - 3 janvier 2004
Effectivement....
Critique de Heyrike (Eure, Inscrit le 19 septembre 2002, 57 ans) - 1 mai 2003
"Ils risquent tout pour fuir leur île, ils abandonnent tout ce qu'ils ont, leurs maisons, leurs familles, laissent derrière eux tout ce qui leur est familier, le tout pour partir vers le large en direction d'un endroit dont ils n'ont guère qu'entendu parler. Pourquoi font-ils des trucs pareils ? [.] Pourquoi rejettent-ils tout ce qu'ils connaissent, tout ce en quoi ils font confiance, même si c'est moche, pour quelque chose dont ils ne savent rien et en quoi ils ne pourront jamais avoir une confiance comparable ? Il est abasourdi par une telle volonté que suppose un tel geste [.] (ils) paraissent disposés à accepter, non sans un certain empressement, tout ce qu'on voudra bien leur donner"
Or, lui-même est dans une situation semblable, sauf qu'il se voile la face même s'il sent qu'il partage un point commun avec les clandestins.
" [.] ils savent tous quelque chose de moi, et c'est quelque chose que j'ignore moi même, quelque chose d'essentiel, quelque chose qui me définit au fond. Et ils savent tous ce que c'est [.] comme s'ils étaient nés en le sachant."
Je suis convaincu que c'est un roman qu'il faut lire, laisser reposer quelque temps, et de nouveau le lire. Je ne dis pas relire, mais lire de nouveau car cela sera forcément une lecture différente, comme un kaléidoscope qui sans cesse change et modifie nos perceptions.
Entre fascination et ... ennui
Critique de Bolcho (Bruxelles, Inscrit le 20 octobre 2001, 76 ans) - 30 avril 2003
Quel auteur !
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 30 avril 2003
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Les continents à la dérive ont-ils trouvé leur terminus en Floride? | 4 | Fee carabine | 21 novembre 2005 @ 21:22 |
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