La fabrique des imposteurs de Roland Gori

La fabrique des imposteurs de Roland Gori

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Economie, politique, sociologie et actualités , Sciences humaines et exactes => Essais

Critiqué par Isad, le 27 août 2013 (Inscrite le 3 avril 2011, - ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (50 735ème position).
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Contre le conformisme et les apparences

Ce livre universitaire, et donc bourré de références, interroge surtout les champs relatifs au psychisme et à la philosophie pour discuter des normes, du conformisme et de la créativité. Il fustige l’adhésion contemporaine à l’apparence et aux effets d’annonces qui anesthésient la volonté de penser et l’idée même d’oser émettre une opinion différente. Il déplore aussi que l’enseignement ne favorise pas assez l’esprit critique et cède ainsi à la facilité.

Lors de sa démonstration assez dense, il prend des exemples relativement accessibles dans l’actualité ou la littérature.

IF-0813-4081

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Gauche libertaire, droite néolibérale, et après ?

6 étoiles

Critique de Colen8 (, Inscrite le 9 décembre 2014, 83 ans) - 20 novembre 2015

Le titre est provocateur, sans doute est-ce volontaire. L’imposture est décrite comme la mainmise de la norme, de l’évaluation chiffrée, des sondages sur la société pour plus d’efficacité, une meilleure gestion, et ce au détriment de la loi. La société se serait mise entre les mains d’experts autoproclamés, les « petits maîtres » agissant derrière une bureaucratie en lieu et place des élus politiques. Le numérique avec ses possibilités illimitées de chiffrage (de « flicage »), renforce avec la mondialisation cette dérive de notre monde qui en oublierait ses fondements de siècles de culture et de civilisation. Sans doute faut-il être déjà familier de l’œuvre de Roland Gori, de sa pratique hospitalo-universitaire psychanalytique d’où il tire plusieurs de ses exemples, pour bien comprendre sa pensée. Ses références se rapportent à Michel Foucault, Pierre Bourdieu et bien d’autres.
Chez Marx la domination d’une classe, l’aliénation d’une autre étaient imposées par le capitalisme entrepreneurial. Avec la dénonciation actuelle du néolibéralisme et du capitalisme financier qui l’accompagne, l’aliénation est vue comme une soumission volontaire à un modèle qui va jusqu’à geler les facultés d’une réflexion en profondeur, d’une pensée critique, d’un débat démocratique. Elle produit un individu faisant « comme si », donc un imposteur pour mieux paraître adapté à son environnement. Seule la transgression offre une voie pour maintenir un esprit créatif, la faculté du rêve, ainsi déjouer la stratégie du secteur marchand de s’élargir à des secteurs qui lui étaient étrangers : la santé, l’enseignement, la culture, la recherche, la justice. On est loin de « l’esprit de Philadelphie » qui avait proclamé en 1944 la déclaration de droits universels dans le cadre de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) prônant l’égalité de chacun en dignité, et la solidarité dans les constructions étatiques.
En voyant l’envahissement du numérique surtout comme une menace l’essai néglige ses opportunités ouvertes à tous, gratuites pour beaucoup d’entre elles, quasiment illimitées, ses initiatives solidaires, ses aspects ludiques, imaginatifs, créatifs, ses échanges d’expériences, d’idées, ses mises en commun de savoirs, dommage.

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