La poupée sanglante de Gaston Leroux

La poupée sanglante de Gaston Leroux

Catégorie(s) : Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique

Critiqué par Clubber14, le 23 août 2013 (Paris, Inscrit le 1 janvier 2010, 44 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 719ème position).
Visites : 4 443 

La science-fiction d'il y a 100 ans

Présentation de l'éditeur :

Bénédict Masson, relieur d'art sur l'île Saint-Louis, est un homme de 35 ans, au physique laid, que toutes les femmes fuient. Malgré tout, il s'éprend de la belle Christine et il va passer ses nuits à l'épier, ainsi que sa famille, pour découvrir leur secret, sans se douter qu'il sera entraîné dans une histoire «sanglante»...


Mon avis :

J'ai découvert dans ce livre un auteur français du début 20e. Gaston Leroux signe ici un roman de science-fiction de haute-volée. A mi-chemin entre le Dracula de Bram Stocker et IRobot le lecteur est plongé dans une histoire passionnante dans laquelle sont mélangés une histoire de vampire, un robot-automate doué de sentiments, un relieur d'une boutique pas très clair et une histoire d'amour assez bizarre. Le tout peut prêter à rire ainsi mais l'histoire est tellement bien ficelée que l'on se prend aisément au jeu et que finalement l'histoire tient très bien debout. La poupée sanglante (en réalité 2 romans distincts intitulés "La poupée sanglante" puis sa suite "La machine à assassiner") a été écrit vers 1923, le lecteur ne devra donc pas être étonné d'y trouver des termes littéraires de cette époque d'où une lecture, par moment, un peu difficile. Néanmoins, une fois ce détail assimilé, j'ai étonné plongé dans l'intrigue et n'ai pas pu arrêter ma lecture jusqu'au dénouement final. Je conseille ce livre à ceux qui aiment la science-fiction type Dracula et qui ont envie de découvrir des auteurs parfois inconnus aujourd'hui mais qui furent des précurseurs à leur époque.

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La belle et la bête

8 étoiles

Critique de Ellane92 (Boulogne-Billancourt, Inscrite le 26 avril 2012, 49 ans) - 5 novembre 2014

Bénédict Masson est un relieur reconnu à Paris, poète à ses heures. Ne manquant pas d'ouvrage, il a l'habitude d'embaucher de jeunes stagiaires. Toutes, à un moment ou à un autre, ne se présentent plus à leur poste. Pour Bénédict, c'est sa très grande laideur physique qui est la cause de ces fuites, ces jeunes femmes ne pouvant supporter sa vue.
De la fenêtre de son appartement, il observe le jardin et la chambre de la très belle Christine, la fille de l'horloger, fiancée à un grand prosecteur. Il souffre en silence, ne confiant ses sentiments, ses peines et sa souffrance qu'à son journal. A sa plus grande surprise, il surprend un jour la belle Christine se promenant dans le jardin en tenant le bras à un beau jeune homme, très élégant, et bien entendu, extrêmement beau. Dès que son père et son fiancé rentrent à la maison, elle cache son amant (car que pourrait être d'autre ce jeune homme ?) dans le placard de sa chambre.
Bénédict n'a pas le temps de se remettre de sa surprise qu'une plus grande encore l'attend : la femme de ses pensées vient frapper à sa porte, lui proposant de travailler avec elle à la bibliothèque du manoir du Marquis de Coulteray. Officiellement, des livres sont à relier, mais Christine craint, si elle reste seule sur place, de devoir une nouvelle fois repousser les ardeurs du Marquis qui semble la trouver à son goût. Et puis ce sera l'occasion pour Bénédict de rencontrer la marquise de Coulteray, une femme étrange, maigre et blanche, soignée par un médecin hindou. Il semble qu'elle ne soit pas très loin de la folie, puisqu'elle affirme que le marquis, son mari, serait âgé de plus de deux siècles, et qu'il doit son exceptionnelle longévité à son statut de vampire.

Ayant été assez déçue de la lecture Du mystère de la chambre jaune, j'ai décidé de laisser une nouvelle chance à Gaston Leroux de me séduire par ses histoires. J'ai donc abandonné le jeune Rouletabille pour découvrir les mystères de la poupée sanglante. Et j'ai drôlement bien fait !
La poupée sanglante se situe, avec beaucoup de bonheur, au carrefour de la science-fiction, du fantastique, de l'énigme policière, et du roman d'amour. La trame principale est entrecoupée des éléments du journal intime de Bénédict, dont on comprend peu à peu la personnalité passionnée et désespérée. Le journal de Bénédict est particulièrement touchant dans ses déclarations d'amour, la solitude et la vulnérabilité de son malheureux et hideux auteur.
La poupée sanglante nous propose plusieurs intrigues qui se mélangent et s'entrecroisent : bien sûr, il faut parler de l'histoire d'amour à sens unique de Bénédict et de Christine que j'ai déjà évoquée ; ensuite, il y a tout le mystère qui entoure le beau jeune homme caché dans l'armoire de Christine (et qui est menacé de mort par le père de la belle !) ; les jeunes stagiaires de Bénédict n'ont pas seulement cessé de venir travailler, elles ont purement et simplement disparu, mais que leur est-il arrivé ? ; enfin, on essaie également de démêler cet imbroglio autour du marquis et de la marquise de Coulteray, folle peut-être, mais qui a des preuves à l'appui, et dont la détresse ne prête certes pas à sourire !
La grande force de la poupée sanglante est, à mon avis, l'étrangeté et le mystère qui entourent les personnages et leurs actions ; le lecteur est invité à douter des personnages et de leur histoire, il y a de nombreux revirements de situation, et au fil du récit, le mystère est de plus en plus présent… jusqu'à la grande explication finale qui, si elle ne résout pas toutes les intrigues, a le mérite d'être extrêmement pragmatique et réaliste.
Bref, sans les écueils qui m'avaient dérangé dans le mystère de la chambre jaune, j'ai beaucoup apprécié cette lecture qui trouvera son dénouement ultime dans "La machine à assassiner".

Pour les uns, je suis un grand poète, pour les autres un saltimbanque, pour moi, je suis un mendiant. Sous mes sanglots gonflés de rhétorique, une femme qui m'aimerait vraiment lirait tout de suite ces deux mots : "Embrasse-moi".

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