Le destin miraculeux d'Edgar Mint de Brady Udall
( The miracle life of Edgar Mint)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Le facteur, le dealer et le miraculé
Il fait très chaud ce jour là, dans la réserve Apache de San Carlos. Après avoir ingurgité quatre Pabst Blue Ribbon la mère du jeune Edgar somnole au bout de la table de la cuisine, lorsque celui ci a le crâne écrasé par la voiture du facteur. Bien que considéré comme mort par le facteur et les ambulanciers qui l'emmènent à l'hôpital, il est ressuscité par un médecin opiniâtre. Barry (le médecin opiniâtre) en osant s'opposer à la mort, offre à Edgar une deuxième vie. Quant au facteur, croyant avoir tué le petit Edgar, il tente de se suicider.
Après un coma de circonstance, eu égard à la gravité de l'accident, et un superbe crâne tout cabossé mais rafistolé, il passe sa convalescence à l'hôpital Sainte Divine en compagnie de ses colocataires de chambre mal en point eux aussi. Parmi eux il y a Jeffrey, les jambes brisées dû à une chute depuis un toit d'immeuble, prompt à prendre toutes substances susceptibles de le faire planer, et Art "le désarticulé" suite à un accident de voiture dans lequel il a perdu sa femme et ses deux filles, et qui depuis s'adonne à la boisson pour oublié que lui il est vivant.
Art surnomme Edgar "l'enfant miracle" et durant tout le séjour à l'hôpital le prend sous son aile. Depuis l'accident Edgar semble avoir oublié complètement tout ce que furent les sept premières années de sa vie. D'ailleurs celle ci avait mal commencé, un père blanc originaire de l'Est, la tête pleine de rêves lorsqu'il débarque dans le coin en quête d'un travail de cow-boy, et une mère Apache qui rêve d'une existence meilleure loin de la réserve. Mais effrayé par la grossesse de celle ci, qu'il considère comme une trahison, son père s'enfuit, la laissant sombrer dans l'alcoolisme.
Son rétablissement constaté et sa mère ayant disparu de la circulation, il se retrouve expédié dans une école Indienne. Où il lui faudra résister et lutter durant plusieurs années contre tous les salopards en culotte courte qui lui infligeront des tortures physiques et psychologiques. Seul la machine à écrire que lui a offert Art lors de son départ de l'hôpital lui permet de ne pas sombrer définitivement. C'est durant de nombreuses heures qu'il tape comme un forcené sur les touches de son "Hermès Jubilé" pour y noircir les feuilles de tout ce qui lui passe par la tête (l'accident lui a laissé comme séquelle l'incapacité d'écrire avec un stylo). Barry vient régulièrement le voir en catimini et l'emmène bourlinguer un peu partout durant la nuit. Il révèle à Edgar qu'il s'est fait virer de l'hôpital et que maintenant il dirige son propre commerce (en fait il est Dealer, en association avec Jeffrey). Barry devient dès ce jour un mauvais génie qui le harcèle, où qu'il soit.
Le salut vient de deux missionnaires Mormons à la recherche d'âmes innocentes à sauver. Après une confession, une (re)conversion et un baptême il est expédié dans une famille "modèle" de l'Utah, la famille Madsen.
Tout semble se présenter pour le mieux et Edgar envisage sérieusement de rester définitivement dans cette famille qui incarne à elle seule la bonté et l'amour. Mais les dissensions au sein du couple Madsen apparues à la suite du décès de leur dernier-né, et bien qu'ils s'efforcent de préserver les enfants de leurs querelles nocturnes, viennent troubler cet apparent bonheur. Et le retour de Barry le Dealer dans la vie d'Edgar apporte le chaos final chez les Madsen. Suite à l'implosion de "sa" famille, Edgar se décide à les quitter en compagnie de Barry. Il se fixe comme but de retrouver le facteur pour lui dire qu'il est toujours vivant.
Le dernier voyage d'Edgar sera le plus formateur et le conduira enfin vers la révélation de son véritable destin.
Bien que le sujet ne soit pas très novateur, le roman m'a tout de même captivé, suffisamment du moins pour que je le lise avec plaisir et enthousiasme. L'écriture est simple et agréable, sur celle ci plane l'ombre de la plume de John Irving de part le style et le rythme. On pense aussi à Dickens dans les thématiques enfance malheureuse et accomplissement de son destin. Au détour de quelques passages j'ai eu parfois une impression d'incohérence dans la trame du récit ou tout du moins d'un manque de juxtaposition crédible entre certains faits racontés, impression trop fugace pour remettre en question le récit dans son ensemble. Un bon roman plaisant à lire même s'il ne présente pas les qualités qui avaient attiré mon attention sur cet auteur lors de la lecture de son recueil de nouvelles "Lâchons les chiens".
Les éditions
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Le destin miraculeux d'Edgar Mint [Texte imprimé], roman Brady Udall trad. de l'américain par Michel Lederer
de Udall, Brady Lederer, Michel (Traducteur)
Albin Michel / Terres d'Amérique.
ISBN : 9782226126610 ; 22,95 € ; 23/08/2001 ; 560 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (11)
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Edgar, 7 ans, un survivant qui n’est pas au bout de ses peines…
Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 20 août 2012
Ici s’ouvre la deuxième partie du livre, légèrement moins bonne que la première (il faut dire que la première était excellente), consacrée à la vie d’Edgar dans un pensionnat où il atterrit car il est confié à un oncle, seule famille à part sa mère (mais celle-ci ne compte pas vraiment, ivre en permanence, elle ne saurait pas le prendre en charge) qui y travaille vaguement. Quel choc ! Passer d’un cocon à la jungle ! Oui, une véritable jungle où Edgar subira mauvais traitements, moqueries, humiliations et j’en passe. Les autres enfants l’utilisent comme un souffre-douleur et les adultes ferment les yeux. Certains passages, très durs, m’ont dérangée.
Lorsqu’une famille de Mormons le recueille, Edgar n’en croit pas ses yeux. Dormir dans un vrai lit ? Avoir un vélo ? Vivre dans une maison avec un jardin ? C’était de l’ordre de l’impossible et voilà que ça se réalise. Mais hélas… 3 fois hélas… Cet intermède rassurant connaîtra un dénouement moins heureux… Je m’arrête ici pour ne pas révéler trop d’éléments importants, mais il y aura encore des rebondissements dans la vie d’Edgar…
J’aime ce genre de livres qui ont du souffle, qui vous emmènent pendant plus de 500 pages dans un univers épais, qui vous prennent parfois à la gorge, qui vous font côtoyer des personnages sincères, loin des histoires lisses, plates et prévisibles. J’aime ce genre d’écriture qui vous prend dès la première page, qui vous tient, qui vous garde et qui vous accompagne encore longtemps après que votre lecture soit terminée…
Joli roman
Critique de Kabuto (Craponne, Inscrit le 10 août 2010, 64 ans) - 18 décembre 2011
Une belle découverte
Critique de Yokyok (Nîmes, Inscrit le 7 août 2010, 36 ans) - 25 avril 2011
On s’attache rapidement au personnage d’Edgar, qui malgré les épreuves ne renonce pas à l’espoir d’une vie meilleure. En le suivant ainsi alors qu’il cherche sa propre voie et fait les choix qui lui semblent justes, on s’émerveille des qualités humaines qu’il parvient à développer. Touchant.
Un roman étranger comme on les aime
Critique de Bigoodi (, Inscrite le 8 février 2009, 57 ans) - 30 janvier 2011
On repense encore longtemps après au personnage principal. Le style est direct, c'est contemporain, les personnages et les rebondissements ne vous laissent pas le temps de souffler, l'humour est présent : laissez-vous porter !
sacré EDGAR !
Critique de Pat (PARIS, Inscrit le 21 mars 2010, 60 ans) - 26 mai 2010
Que dire de plus, sans déflorer l'histoire ?
edgar et sa bonne étoile...ou pas!
Critique de Prouprette (Lyon, Inscrite le 5 février 2006, 40 ans) - 11 avril 2010
300 pages il n'a plus 8 ans mais est bel et bien un ado.
Sympa, ça passe le temps, c'est pas non plus de la grande littérature.
Le livre idéal pour des vacances réussies
Critique de Odile93 (Epinay sur Seine, Inscrite le 20 décembre 2004, 70 ans) - 13 juin 2008
Je l'ai fait lire à plusieurs amis qui l'ont bien appréciée. Aucun n'a été déçu.
Bien sûr, je ne vous raconterai pas la fin mais elle est pathétique et surprenante.
Alors, pourquoi le livre idéal pour les vacances? eh bien déjà pour l'histoire (ce que je viens de dire) et aussi pour l'épaisseur du bouquin (un pavé).
Bonne lecture!
ODILE
Une grande fresque à l'américaine
Critique de BMR & MAM (Paris, Inscrit le 27 avril 2007, 64 ans) - 27 décembre 2007
Revoici donc cet auteur avec un gros roman et toujours un art très abouti de camper toute une histoire en quelques lignes :
[...] Dans le jardin de devant se dressait, squelette calciné, un vieux peuplier frappé par la foudre qui n'offait pratiquement pas d'ombre jusqu'à ce que ma mère ait pris l'habitude d'accrocher des boîtes de bière aux branches noircies à l'aide de fil de pêche. Les centaines de canettes, auxquelles une bonne douzaine venait chaque jour s'ajouter, tintaient doucement quand la brise se levait, mais elles ne contribuaient guère à donner de la fraîcheur à la maison.
Et on n'est là qu'à ... la première page du bouquin !
Un roman ample, foisonnant, débordant d'imagination, de drôlerie, de tendresse mais aussi de dureté, qui raconte l'histoire d'Edgar, un gosse à moitié abandonné qui fera le dur apprentissage des choses de la vie.
Un gosse «cabossé» (à sept ans, le facteur lui roule sur la tête) comme tous les personnages perdus dans cet ouest américain et qui vont l'accompagner pendant un bout de chemin, jusqu'à ce qu'Edgar retrouve la paix de sa tête cabossée.
Edgar, c'est aussi un demi-Apache et l'on retrouve donc dans cette histoire quelques échos aux histoires d'indiens de Tony Hillerman dont on parlait il y a peu.
Enfin, Brady Udall est mormon et si cela ne transparassait guère dans ses nouvelles, quelques chapitres pleins de tendre ironie font ici la part belle à une famille de l'Utah qui reccueille le petit Edgar.
Mais au fil des pages, le roman est peut-être un peu répétitif et, s'il s'agit d'une première découverte de Brady Udall, on préférera les petites nouvelles plus percutantes de Lâchons les chiens.
voir lâchons les chiens
Critique de Douglas (, Inscrit le 16 mars 2007, 51 ans) - 16 mars 2007
imagination débordante et monde merveilleux
si tu veux plus un récit plus dense tombe sur lâchons les chiens
recueil de nouvelles intenses.
Etonnant
Critique de Kreen78 (Limours, Inscrite le 11 septembre 2004, 46 ans) - 23 janvier 2006
Lecture agréable
Critique de Féline (Binche, Inscrite le 27 juin 2002, 46 ans) - 18 avril 2003
Un écrivain américain à l'imagination débordante. Agréable mais sans plus cependant, il ne m'a pas laissé un souvenir inoubliable.
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