Le testament américain de Franz Bartelt
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Une après-midi de rire !
Une après-midi de rire !
Clérac Darouin (nous parlons ici du célébrissime Clérac Darouin) est né à Neuville.
Né n'est pas vraiment le mot : Il est tombé du ciel.
Possesseur d'une fortune incommensurable il était normal, qu'à sa mort, il lègue sa fortune au village qui l'a vu naître et où il rendait quelques visites quand il quittait son Amérique domiciliaire.
Mais le bougre avait ses bizarreries aussi son leg est assorti d'une condition... la construction d'un cimetière cinq étoiles, le Ritz de l'ossuaire où tous les habitants de ce curieux et pittoresque patelin seraient réunis pour la postérité.
La nouvelle ville destinée à la dernière vie se construit donc avec un luxe effrayant pour ce petit bourg reculé et va bientôt attirer la presse, les touristes et "tout ce qui va avec" !
Je ne connaissais pas Franz Bartelt et c'est une bonne nouvelle car il sera au centre de mes prochaines lectures !
Le testament américain est un livre succulent qui se lit en quelques heures. (133 pages)
C'est savoureux, peuplé de passages truculents et coquins, léger sans jamais tomber dans le vulgaire.
J'ai ri de bon coeur tout au long de cet agréable moment.
A noter de superbes allusions décochées ça et là !
Je ne peux m'empêcher de citer un passage
- "C'était un idiot des profondeurs, disait-on de lui. Il avait le physique d'un poisson plat et une façon d'être bête que les plus malins ne parvenaient pas à saisir."
Ainsi que ce petit dialogue
- " ... demain il fera jour !
- " Aujourd'hui aussi, il fait jour, cher René, murmura Anne-Marie.
- " Certes, certes, chère Anne-Marie mais le jour d'aujourd'hui n'est que l'annonce du jour de demain, si je me fais bien comprendre.
Les éditions
-
Le testament américain [Texte imprimé], roman Franz Bartelt
de Bartelt, Franz
Gallimard
ISBN : 9782070137008 ; 14,90 € ; 29/03/2012 ; 144 p. ; Broché
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Loufoquerie
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 13 novembre 2016
Quelle est l’idée de départ ? Un milliardaire américain a vu le jour dans des conditions rocambolesques (forcément !) ; un atterrissage d’urgence du petit bimoteur de ses parents dans les prés de Neuville, avec accouchement à suivre dudit milliardaire, Clébac Darouin (le nom !), depuis le ventre de sa mère sur « le comptoir de l’épicerie, entre des sacs de grains, des bidons d’huile et des kilos de farine ». Et ceci s’est déroulé à Neuville, « un coin redoutablement perdu », un bout du monde. Il se sent du coup redevable de ce village et il l’a couché sur son testament.
« …, le notaire, qui était de la ville, rassembla tous les habitants sur la place du village, devant le bistrot Matouillet. Des tables avaient été installées dehors et, comme il faisait beau, chacun était venu avec son siège. Il n’y avait pas de mystère, car plus d’une fois et pendant près d’une décennie, Clébac Darouin avait affirmé, oralement comme par écrit, qu’il n’avait oublié personne sur son testament et que sa fortune serait équitablement partagée entre chaque citoyen de Neuville, son village natal. »
Et de quoi va-t-il s’agir ? Tout simplement de la création aux frais du milliardaire d’un incroyable cimetière ; un tombeau pour chaque famille d’un luxe inouï, « mêlant le marbre et les matériaux rustiques du pays, comprenant chacune autant de chambres mortuaires que les familles comptaient de membres, le tout bâti sur vide sanitaire et coiffé d’une toiture en ardoises vernissées ou gravées à la main. »
Des tombeaux infiniment plus spacieux, « accueillants », que les misérables masures des misérables Neuvillois.
Le cadre étant posé, Franz Bartelt se régale à digresser sur ce qui pourrait potentiellement survenir en pareille occasion. Notre écrivain est un rural, vivant dans les Ardennes et les mœurs rurales, il connait. Alors il nous en fait profiter, dans une veine type « Clochemerle », du regretté Gabriel Chevallier. Même truculence et absence d’inhibition.
Je me demande vraiment, au cas où Franz Bartelt serait traduit, comment des Américains, des Chinois ou des Indiens nous perçoivent après une telle lecture ?! Bonjour dans la France profonde !
Truculent
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 28 mars 2014
La façon détachée dont les personnages parlent de la sexualité est particulièrement bien racontée par l’auteur. On retrouve ici un style teinté d'ironie et d’absurde qui m’a fortement fait penser à l’œuvre d’Arto Paasilinna. Un récit très ramassé, mais ne dit-on pas que les plus courtes sont souvent les meilleures.
En deux-trois phrases on peut résumer l’histoire comme ceci. Le village de Neuville s'enorgueillit d'avoir vu naître le richissime Clébac Darouin. Celui-ci lègue un étrange cadeau aux habitants de ce bourg de trois cents âmes, soit un cimetière privé cinq étoiles. Chaque habitant y aura sa dernière demeure, vaste comme une maison afin que ce bienfaiteur ne se retrouve pas seul là où il est inhumé.
Cette réalisation va bientôt attirer les curieux, tenus à l’écart par un mur d’enceinte mais aussi des journalistes dont une ambitieuse vedette de la télévision. Quelques complications inattendues et les turpitudes de certains citoyens de Neuville vont être évoqués au fil de ce récit.
Un bon moment de détente sans aucun doute.
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