La nuit du grand brouillard à Offord de Mrs. Henry Wood

La nuit du grand brouillard à Offord de Mrs. Henry Wood
(The foggy night at Offord)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Pierrequiroule, le 24 octobre 2013 (Paris, Inscrite le 13 avril 2006, 43 ans)
La note : 9 étoiles
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Crime et sentiments

Marie Saxonbury est une femme fatale. Peut-être est-ce là une revanche du destin, car son père, Sir Arthur, a eu dans sa jeunesse le cœur brisé par une certaine Marie. C’est à présent à sa fille de faire souffrir les hommes. Non que Miss Saxonbury soit particulièrement cruelle – elle possède au contraire une bonne dose de naïveté -, mais sa beauté et sa coquetterie vont mener plus d’un gentleman à sa perte. Le premier à succomber à ses charmes est Verner Raby, un peintre romantique, trop timide pour gagner le cœur de la jeune fille. Mais lorsqu’Edouard Janson, étudiant en médecine, fait son apparition à Saxonbury, Marie découvre enfin l’amour. Renoncera-t-elle à son brillant avenir pour épouser un médecin pauvre, ou choisira-t-elle un mariage de raison avec son cousin Arthur Yorke ? De passion en jalousie, ce roman nous entraîne sur la piste du crime ! Car l’un des prétendants est de trop, et il trouvera la mort dans d’horribles circonstances, par une nuit de brouillard... Quant à découvrir le coupable, méfiance ! Les apparences sont quelquefois trompeuses.

Ellen Price Wood, alias Mrs Henry Wood - du nom de son mari -, est une spécialiste du « crime novel », genre très prisé à l’époque victorienne. Comme son célèbre contemporain Wilkie Collins, Mrs Wood situe ses intrigues dans un cadre bourgeois, en apparence paisible, puis elle brise cette harmonie domestique au moyen des intrigues les plus retorses. Mystère et faux indices sont alors au rendez-vous, et Mrs Wood s’emploie avec délectation à égarer son lecteur. Dans « Les Mystères d’East Lynne », son roman le plus connu, tout comme dans la nouvelle policière « La boîte d’ébène », l’auteure nous avait déjà habitués aux pires subterfuges (voir la critique sur ce site). Mais sous couvert de divertissement, Mrs Wood nous livre aussi – en bonne victorienne ! – une réflexion moralisante sur la fidélité et le bonheur conjugal. Après les terreurs et les larmes vient le « happy end », certes un peu convenu, mais tellement sympathique ! Ce roman (publié en 1863) m’a beaucoup plu pour son style entraînant, son intrigue captivante et son sens du suspense. C’est une immersion bien agréable dans la littérature populaire du XIXème siècle.

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