Manazuru de Kawakami Hiromi

Manazuru de Kawakami Hiromi
(Manazuru)

Catégorie(s) : Littérature => Asiatique

Critiqué par Sundernono, le 26 juin 2013 (Nice, Inscrit le 21 février 2011, 41 ans)
La note : 4 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (41 952ème position).
Visites : 3 763 

Manazuru

Une femme nous évoque sa vie depuis la mystérieuse disparition de son mari, Rei, celui-ci ayant soudainement quitté le domicile conjugal sans crier gare.
Son quotidien, ses relations avec sa fille, Momo, sa mère, son amant, Seiji, ainsi que les fréquents allers-retours entre Tokyo et Manazuru, petite ville côtière de la préfecture de Kanagawa constituent l’essentiel de ce roman particulier.
Le nom de la petite station balnéaire est notamment le seul indice qu’a laissé Rei ce qui amène sa femme a se rendre régulièrement à Manazuru.

Manazuru est un roman d’une grande lenteur. Ce rythme se rencontre d’ailleurs chez de nombreux auteurs japonais mais le style de Kawakami ne permet pas d’apprécier le tempo voulu. Point de poésie ici…
Les phrases sont courtes, le vocabulaire banal. Je veux bien que l’on impose un certain rythme mais de là à décrire la pose du filtre à café ou d’autres banalités il y a un pas. Mon dieu quel ennui !
Heureusement les passages à Manazuru avec leurs côtés mystérieux, évanescents donnent un certain intérêt à la lecture. Les réflexions de la narratrice sont parfois subtiles et intéressantes.
Ce roman se laisse lire mais sans plus, sans grand intérêt, une déception…

Pour résumer je dirais que j’ai parcouru ce roman comme l’on traverse un fantôme, le fantôme de Rei. Un roman particulier.

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ma vie en rêve…

10 étoiles

Critique de Jfp (La Selle en Hermoy (Loiret), Inscrit le 21 juin 2009, 76 ans) - 21 octobre 2021

Kei, au mitan de sa quarantaine, élève seule sa fille Momo, en compagnie de sa mère qui l’a rejointe à Tôkyô à la mort de son père. Depuis dix ans Kei a un amant, Seiji, marié et père de trois enfants. Elle l’aime d’un amour sincère, qu’elle pense partagé, et le retrouve pour une nuit d’amour au gré des nombreux déplacements liés à son travail. Une vie tranquille, qui aurait pu durer encore longtemps si le destin, malin, n’avait fait ressurgir le souvenir de Rei, le mari, disparu brutalement sans donner de nouvelles alors que Momo avait juste trois ans. Celle-ci n’a conservé aucun souvenir de ce père, pourtant resté fiché, tel un insecte au fond de sa boîte, dans la mémoire de Kei. L’aime-t-elle encore, dix longues années après, alors que sa vie a pris un autre cours ? Arrivée au moment où s’opère ce terrible bilan à mi-parcours, où l’on pèse le bon et le mauvais dans ce que l’on a vécu jusque-là, Kei est irrésistiblement attirée par un lieu magique, Manazuru, ce petit village situé au bord de la mer où Rei et elle vécurent leurs premières amours. Son pèlerinage va s’accompagner de visions, celle d’une femme, qui apparaît, disparaît, se transforme en une autre femme, voire un homme en qui elle croit reconnaître son mari disparu. Le monde autour d’elle vacille, passé, futur, rêve et réalité se mêlant inextricablement, lui faisant comprendre que son amour n’a jamais disparu et ne pourra jamais disparaître, même si elle a cru le retrouver dans les bras d’un autre. Un roman délicat et trouble à la fois, dans la droite ligne des précédents romans de l’auteure, faisant ici largement place au merveilleux, ce monde imaginaire qui est en chacun de nous, bien enfoui mais dictant pourtant une grande partie de nos actes…

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