Mort d'un silence de Clémence Boulouque
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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La mort dans l'âme
Le 13 décembre 1990, le juge antiterroriste Boulouque se tire une balle dans la tête. Il laisse derrière lui une fille. Une fille seule. Triste. Perdue. Comme morte. Sa fille, Clémence, raconte aujourd'hui à travers ce récit court, intense et sensible, sa vie. Une vie faite de menaces terroristes permanentes, de l'absence de son père, et de sentiments de petite fille qui sent poindre une incompréhension. Emouvant, touchant, la narratrice nous entraîne dans l’appartement de ses parents, renferme la porte derrière nous et nous fait pénétrer dans son univers, ses souffrances, ses interrogations, et sa vie de Òfille de jugeÓ. Pas d'affaires, de dessous, de révélations accablantes, simplement le témoignage d’une fille qui souffre. Une fille qui souffre d'avoir perdue son père et qui essaye de comprendre pourquoi. Ce récit est plus une libération, le moyen d’exorciser ses peurs longtemps restées enfouies en elle. Et le 11 septembre 2001 la menace terroriste aux Etats-Unis, là où elle habitait pour fuir les lieux parisiens trop douloureux à sa mémoire, fait ressurgir tous ces souvenirs tenus secrètement cachés. Mais les souvenirs restent là, la rongeant lentement sans qu’elle puisse faire quelque chose. Cette absence, cette incompréhension l’accablent sans pouvoir réagir.
Les éditions
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Mort d'un silence [Texte imprimé], récit Clémence Boulouque
de Boulouque, Clémence
Gallimard / Blanche
ISBN : 9782070768325 ; 10,65 € ; 30/01/2003 ; 120 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (4)
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Marquée à jamais
Critique de Loras (, Inscrite le 13 juin 2007, 37 ans) - 21 juin 2008
Le mois dernier, dans le cadre d'un café littéraire, j'ai lu "Nuit ouverte", puis "Mort d'un silence" et "AU pays des macarons" avant de me procurer deux autres de ses ouvrages...
"Mort d'un silence", si touchant, si émouvant. La déchirure d'une enfance racontée avec tant de simplicité que cela ne peut que toucher en plein coeur.
Elle a tellement souffert... Toute cette peine qu'elle a tenté de soulager en écrivant ce livre ne peut que se ressentir et faire souffrir parce qu'on se met à sa place, du moins on essaye, et on s'imagine tout le courage qu'il a du lui falloir pour surmonter cette douloureue épreuve.
Frêle, timide, discrète, tant qu'on la croirait apeurée par tous ces gens qui ont lu ses livres et qui sont venus lui poser des questions lors de ce café littéraire.
Mais dès les premières phrases prononcées par la jeune fille, l'assemblée était comme hypnotisée par cette force qui se dégage d'elle. Finalement, les questions n'ont pas été très nombreuses... Il suffit d'écouter Clémence pour comprendre. Et on l'écouterai des heures parce qu'elle sait parler (et 7 langues différentes s'il vous plait!), elle sait captiver et elle parait si fragile que l'on a envie de la cajoler.
Malgré toute la douleur qui se dégage de ce livre, lorsque Clémence en parle, elle sait aussi détendre un peu l'athmosphère en glissant deux, trois anecdotes marantes sur quelques membres de sa famille...
Je "critiquerai" prochainement mes autres lectures de cette auteure pour essayer de vous donner envie de les dévorer, tout comme moi parce que non seulement le style est agréable et léger mais surtout, l'écrivain mérite de la reconnaissance.
je me suis retrouvee dans ce livre...
Critique de Florie (, Inscrite le 30 mai 2004, 48 ans) - 9 novembre 2004
une enfance aneantie
Critique de Francesco (Bruxelles, Inscrit le 16 février 2001, 79 ans) - 9 novembre 2004
Tres beau récit que nous livre Clemence Boulouque avec " mort d' un silence"
J ai beaucoup apprécié sa sensibilité , sa pudeur pour décrire son drame avec la perte de son père , chargé des affaires de terrorisme a Paris dans les années 80.
On y ressent un grand chagrin qu'elle parvient à sublimer dans son écriture.
A recommander vivement;
Francesco
" Le terrorisme, mon père, ma perte "
Critique de Clarabel (, Inscrite le 25 février 2004, 48 ans) - 19 mars 2004
Personnellement, je ne savais pas non plus qui était le juge Boulouque. Je n'ai pas le souvenir de la terreur des années 80: j'avais l'âge de la narratrice. Je partage avec elle cette insouciance d'une gamine qui grandit en écoutant Elsa, qui mange trop de sucreries et qui taquine son père en lui reprochant son absence de plus en plus. Mais ce qui rend la jeune fille différente de toutes les gamines ordinaires, c'est que Clémence était escortée par des gardes du corps, Clémence apprenait de la bouche de son père les mécanismes des bombes à la nytroglycérine, Clémence ne sortait jamais seule, Clémence n'avait pas de petits copains et Clémence n'avait jamais les cheveux mouillés quant il pleuvait à verse... Une voiture blindée, des gardes aux portes, un sac d'école oublié et les démineurs sont sur le qui-vive, bref: l'enfance de Clémence est impressionnante et sous haute surveillance. Au point que la jeune fille souhaitait secrètement que tout ça finisse pour en être délivrée et pouvoir vivre normalement. Hélas la délivrance arrive avec le suicide de son père, deux semaines avant Noël.
Le texte de Clémence Boulouque est émouvant. C'est le témoignage d'une jeune fille devenue injustement orpheline, et qui porte l'éternel regret d'avoir été trop capricieuse et méchante avec son père (pour lui faire payer ses absences). En septembre 2001, elle est à New York. Dans ce pays où elle a cherché à reconstruire sa vie, à oublier et panser ses peines, son passé la rattrape. Les mots de son enfance coulent sur le papier, entre les souvenirs heureux et les moments graves, entre le désir d'être ordinaire et la conscience de demeurer la Fille du Juge. C'est beau, c'est touchant. Clémence Boulouque nous livre un texte magnifique sous forme d'un gros sanglot à jamais contenu.
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