La fenêtre des Rouet de Georges Simenon

La fenêtre des Rouet de Georges Simenon

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par JEANLEBLEU, le 2 juin 2013 (Orange, Inscrit le 6 mars 2005, 56 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (22 897ème position).
Visites : 2 992 

Dramatique

Un roman très touchant écrit par Simenon lors de la deuxième guerre mondiale (1942). L'histoire de Dominique, une vieille fille d'une quarantaine d'année que son éducation (entre un père général et une mère transparente et trop tôt disparue), son passé sentimental (un amoureux tôt perdu dans les colonies), son physique (un nez légèrement de travers) et sa pauvreté ont isolée de sa famille (oncles, tantes, cousins, neveux, ...) et du monde. Cette femme ne vit plus que par procuration, notamment en épiant ses voisins par la fenêtre (principalement une voisine : Antoinette). De cette donnée de départ, Simenon nous narre avec art une descente progressive vers le drame.
Un roman touchant et triste qui donne envie de donner un peu de chaleur humaine à ceux qui sont seuls...
Je ne mets cependant pas la note maximale à cause d'un passage à connotation xénophobe : il est gênant que Simenon ait cru devoir introduire un juif (Bronstein) dans le rôle d'un usurier (dans le contexte de l'occupation allemande...).

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Solitudes

9 étoiles

Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 72 ans) - 23 juillet 2013

Mademoiselle Dominique (40 ans) est la fille d’un général. Jadis, son fiancé, un certain Jacques, militaire également, a reçu une balle mortelle en plein front, sur le front d’un champ de bataille ( gag !). Elle habite la maison familiale, rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris VIII ème). Elle vit chichement, loue un deux pièces à un couple de jeunes, Lina, 22 ans, et Albert. En face de sa fenêtre habitent les Rouet : Antoinette et son mari monsieur Rouet, qui est en mauvaise santé ; à l’étage, les beaux-parents d’Antoinette (on ne s’aime guère, pour rester pudique). Dans la mansarde, la vieille Augustine. Le roman raconte la vie de tout ce petit monde, pleine de drames, de mesquineries, de méchancetés… C’est aussi un de ces romans qui décrit, avec excellence, la grande solitude …

A signaler les cinq dernières pages qui racontent le long suicide d’Antoinette.

Si vous êtes également voyeurs, ce livre du prodigieux Simenon devrait vous plaire …

Extraits :

- (…) Dominique, qui marchait à pas pressés le long des étalages, comme n’importe quelle femme qui va n’importe où, en remuant les lèvres, dans la solitude de la foule.
- Elle s’était habituée à n’avoir pas faim. On assure que l’estomac s’accoutume, devient tout petit : elle doit avoir un estomac minuscule, un rien lui suffit.

- « - On n’aime réellement les enfants que quand on en a soi-même. Le reste, croyez-moi, ce sont des simagrées. «

- sous n’importe quelle robe on la sentait nue, la chair dardée.

- Etait-ce cela la vie ? Un peu d’enfance inconsciente, une brève adolescence, puis le vide, un enchevêtrement de soucis, de tracas, de menus soins et déjà, à quarante ans, le sentiment de la vieillesse, d’une pente à descendre sans joie ?

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