Ma belle-mère adorée de Skip Moën

Ma belle-mère adorée de Skip Moën

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Libris québécis, le 2 mars 2003 (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans)
La note : 8 étoiles
Visites : 3 061  (depuis Novembre 2007)

Haine pour sa belle-mère

Cette oeuvre de Skip Mo‘n, pseudonyme de Richard Poulin, est un petit roman adorable. L'auteur est un Ontarien inconnu parce que les auteurs francophones de cette province ne bénéficie pas de la publicité médiatique de Montréal.
Ma belle-mère adorée illustre un cas de psychose fort intéressant. Je viens de vendre le punch, car c'est à la toute fin que l'on se rencontre que le héros souffre de schizophrénie. Ce n'est pas sans rappeler Affaire de goût de Philippe Balland, qui a écrit un roman du même type.
Moîn raconte l'histoire d'un jeune étudiant dont la mère s'est suicidée selon les dires du héros. En fait, on apprend qu'elle a succombé à un cancer. Pendant sa maladie, c'est une domestique qui s'occupait d'elle. Âgée de quatre ans de plus que ce fils, elle répond à l'amour du mari dont elle devient légalement la femme. Quand cet avocat véreux de Hull se fait assassiner selon les dires du fils, en fait il est mort d'un infarctus, le héros tente de rendre folle sa belle-mère afin de jouir à lui seul de l'héritage. Il multiplie les moyens afin d'atteindre son objectif le plus hâtivement possible. C'est en créant chez elle une peur paranoïaque qu'il pense réaliser son noir dessein. Il y parvient, car l'héroïne vit enfermée dans la maison cossue, mais délabrée de son mari.
Entre temps, il consulte un psychiatre qui lui fait réaliser que la haine de sa belle-mère est de l'amour déguisé. Prenant conscience de ce qui lui arrive, il lui avoue ce secret. Se faisant, il essaie de l'étrangler pour mettre fin à ses désirs camouflés. Cas rencontré en psychiatrie du meurtre purificatoire pour éliminer la source du problème.
Ce roman se déroule tambour battant grâce à une écriture vive et drôlement efficace. L'auteur parvient à présenter cette situation corsée sans ambiguïtés. Et pour notre plus grand plaisir, il concocte un dénouement inattendue qui n'est pas sans rappeler la nouvelle. En fait, ce roman en a toutes les caractéristiques. Il faut le lire comme un divertissement et non comme une référence. Le roman aurait été plus complet si l'auteur avait fouillé l'origine de la schizophrénie du héros.

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