Adios muchachos de Daniel Chavarría
(Adiós muchachos)
Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers
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Cuba si, Cuba no !
Cuba, les courtisanes (jineteras), les dollars, la "période spéciale" c'est à dire l'effondrement économique après la chute de l'union soviétique, tout ça très connu et une intrigue simplissime : une évidemment fort jolie jeune femme, Alicia, se consacre au racolage de riches touristes. La demoiselle a mis au point un scénario parfait. Avantageusement vêtue d’un short qui met en valeur son irrésistible fessier elle circule à vélo dans la Havane. Son sac en bandoulière d’où dépassent règles et carnets de croquis laisse supposer qu’elle est très certainement une authentique étudiante en Beaux Arts. A chaque virée à bécane elle repère une voiture étrangère avec au volant un mâle intéressant. Alicia feint alors une chute de vélo. Le mâle se précipite, lui propose de la raccompagner, ce qu’elle accepte. Sa discrète et complice maman reçoit le " pigeon " puis les choses s’organisent. Il n’est jamais question de prostitution ce qui serait dommageable pour l’avenir de la belle Alicia. Celle-ci joue la carte de la femme affranchie et très, mais alors très, sensuelle. L’émancipation n’interdisant pas les cadeaux Alicia et sa mère vivent confortablement. Aux cours de ses aventures Alicia va rencontrer son mentor, Juanito. Ils vont former un fameux duo, améliorant les gains et les plaisirs. Jusqu’à ce que…
Pour la trame c’est donc un peu mince. Alors est- ce que cette écriture ne serait pas le prétexte à une description instructive, voire poétique, de la société cubaine emberlificotée entre misère, interdits et rage de vivre ? Un peu comme on le ressent chez *Leonardo Padura, autre écrivain cubain, qui prend le motif de romans policiers pour raconter l’existence quotidienne, les atmosphères, de la vie sous le régime castriste. Et bien pas du tout, dans Adios muchachos il n’y a pas d’enchantement, pas d’ambiance climatique, architecturale ou musicale, pas d’odeurs et aucune allusion à la vie des quartiers ou des plages populaires. Toutes les scènes se passent dans les secteurs huppés (Miramar, le Vedado). Et les personnages sont-ils attachants, ont-ils ce je ne sais quoi qui rend troublant le caractère ? Ont-ils en dépit de leurs vices des qualités humaines ? Que non, les protagonistes agissent en prédateurs froids, leur plaisir, le fric, le sexe voilà ce qui les animent. Alicia et Juanito n’ont même pas la circonstance atténuante d’être pauvres. Ils n’aiment personne (ni enfants, ni animaux).Ils sont désinvoltes,
froids et lisses comme du marbre. D’ailleurs tous les personnages d’Adios muchachos sont aussi rebutants : plaisirs débridés et grosse monnaie .
A mon sens ce livre peut être lu et compris de deux manières. Au premier degré, un polar aux Caraïbes avec tous les fantasmes érotiques qui vont avec. Au second degré, comme un constat plutôt désespéré d’une époque où sexe et argent, en tous lieux, se confondent. Le sexe est un moyen, l’argent est la finalité.
*En raison de ma préférence pour les romans de Leonardo Padura, je n’ai accordé à Adios muchachos de Daniel Chavarria qu’une note moyenne. A lire cependant, comme une évasion, malgré un thème un peu racoleur sur la magie cubaine.
Les éditions
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Adiós muchachos [Texte imprimé] Daniel Chavarría trad. de l'espagnol, Cuba, par Jacques-François Bonaldi
de Chavarría, Daniel Bonaldi, Jacques-François (Traducteur)
Payot & Rivages / Rivages noir.
ISBN : 9782743601980 ; 2,98 € ; 02/05/1997 ; 179 p. p. ; Poche
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