Le crépuscule des masques de Michel Tournier
Catégorie(s) : Arts, loisir, vie pratique => Photographie
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Photos et photographes
« Photos et photographes », tel est sous-titré l’ouvrage de Michel Tournier « Le Crépuscule des masques ». Il ne s’agit pas d’un ouvrage de photos, contrairement à « Vues de dos », par exemple, c’est plutôt un essai sur la photographie et des photographes. Des photographes que Michel Tournier aime et admire.
On sait que Michel Tournier s’est pris de passion pour la chose photographique, au point par exemple d’être, en compagnie de Lucien Clergue, l’initiateur des « Rencontres d’Arles », rencontres consacrées à l’art photographique. Il nous dévoile le pourquoi de sa passion. Le comment pourrait-on dire aussi. En fait il passe en revue, chapitre par chapitre, 17 photographes qui ont compté pour lui – Emile Zola est dans le lot ! – et c’est dans ces chapitres qu’on trouve quelques photographies, qui servent à illustrer et étayer son discours.
C’est très intelligemment dit – mais bon, nous parlons de Michel Tournier, n’est-ce pas ? – mi-philosophique mi-anecdotique.
Il y a juste une chose qui me dérange dans l’ouvrage, qui me parait d’une incongruité totale ; le dernier chapitre, qui porte justement le titre « Le Crépuscule des masques » et qui me parait n’avoir aucun rapport avec les 175 pages qui précèdent. Et qui donne le titre à l’ouvrage pour autant ! Ce chapitre là est davantage philosophique mais quid de son rapport avec tous les photographes dont il vient de nous parler ?
Une réflexion intéressante dans l’avant-dernier chapitre « Y a-t-il une photographie féminine ? », qu’il met en relation avec la Littérature féminine :
« « Les femmes et les enfants d’abord ! » Cette injonction traditionnelle proclamée par le commandant d’un navire en perdition semble plus valable encore quand il s’agit de photographie. Les statistiques prouvent en effet que les trois quarts des photos faites chaque année dans le monde ont pour sujet des femmes ou des enfants. Il faut ajouter qu’elles sont faites par des hommes. L’homme – prédateur invétéré – a inventé la photo pour « prendre » ce qu’il aime ou ce qu’il désire « en effigie ».
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Quand la femme cesse d’être photographiée pour prendre elle-même la caméra en mains, tout change. Le regard cesse d’être celui d’un oiseau de proie pour devenir celui d’une amie – surtout bien entendu si c’est une autre femme qui est photographiée.
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Je ne crois pas qu’il y ait une « littérature féminine ». Ni Colette, ni Marguerite Yourcenar, ni Françoise Mallet-Joris ne me paraissent présenter un quelconque trait commun propre à la féminité. »
Des considérations aussi sensibles et intelligentes, il y en a à la pelle au fil des chapitres égrenés par Michel Tournier. Si vous vous intéressez à la photographie, il faut le lire. On n’a pas tous les jours l’occasion d’entendre un grand penseur disserter sur cet art.
Les éditions
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Le crépuscule des masques [Texte imprimé] Michel Tournier,...
de Tournier, Michel
Hoëbeke
ISBN : 9782905292339 ; 25,80 € ; 01/05/1999 ; 187 p. ; Broché
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