Bon rétablissement de Marie-Sabine Roger
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Joies et peines d'un patient à l'hôpital
Jean-Pierre Fabre, 67 ans, veuf et sans enfant se retrouve à l’hôpital, polytraumatisé, après avoir été repêché dans la Seine une nuit à 5 heures du matin. Il aurait été renversé par un chauffard, mais ne se souvient pas de l’accident. Un jeune prostitué l’a sauvé de la noyade.
Il va faire un séjour de plusieurs semaines à l’hôpital et son destin va croiser celui d’autres improbables. Marie-Sabine Roger décrit les déboires des patients que les médecins traitent parfois comme des objets, dont on oublie de fermer la porte, etc. Un prix tout spécial à la description de la douleur p. 47 !
Le récit est plus vrai que nature, ce qui me fait penser que l’auteur a dû passer par là également. Mais le plus remarquable dans ce roman, c’est le ton, l’humour omniprésent, l’autodérision du personnage central et le style très fin et savoureux, ponctué de bons mots (ex. : « Il m’arrive parfois de verser ma larmette. C’est de l’incontinence de mémoire, de l’énurésie de sentiments. ») ! C’est ce qui fait en fait tout le roman. Un petit bijou !
Les éditions
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Bon rétablissement [Texte imprimé] Marie-Sabine Roger
de Roger, Marie-Sabine
Éd. du Rouergue / La Brune (Rodez)
ISBN : 9782812603495 ; 18,80 € ; 07/03/2012 ; 208 p. ; Broché
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Une chute salvatrice !
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 6 octobre 2019
"La tête en friche" (2009) connait un grand succès et est adapté au cinéma (Gérard Depardieu et Gisèle Casadesus dans les rôles titres)
"Bon Rétablissement" paraît en 2012 et sera également adapté au cinéma (Gérard Lanvin, ... )
"Je boucle la valise. Un dernier regard pour la chambre.
J'en ai fait, des rencontres, ici !
Une jeune mère de 14 ans, un tapin diplômé en fac, un flic sentimental en recherche de père, un chirurgien antipathique, une infirmière philosophe, un kiné optimiste, un neurologue dépressif, un urologue débordé, des infirmières de nuit, de jour, des aides-soignantes pressées et des dames de service qui l'étaient rarement, une élève infirmière.
Un vrai poème à la Prévert".
Un court extrait qui donne le ton de ce roman drôle, tendre et profond.
Comment un long séjour à l'hôpital peut nous faire prendre du recul sur notre condition, les grandes étapes de la vie, les gens qui nous entourent .
Comme souvent chez Marie-Sabine Roger, humour et tendresse s'entrelacent pour faire ressortir l'Humain.
Un très agréable moment de lecture .
Un très bon moment.
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 11 février 2016
Beaucoup d'humour et de bons mots.
Je ne connaissais pas Marie-Sabine Roger mais je pense poursuivre dans ce sens mes prochaines lectures.
Un faux méchant qui se dévoile !
Critique de DE GOUGE (Nantes, Inscrite le 30 septembre 2011, 68 ans) - 20 décembre 2015
Un moment -assez long pour lui- où le personnage de vieux bougon cherche ses propres racines et découvre que le monde est plus complexe que ce qu'il veut y voir ; Ce sont de belles rencontres : le jeune prostitué occasionnel qui paye ainsi ses études, le môme de 14 ans insupportable qu'il ne sait regarder, l'aide soignante chaleureuse, le flic qui recherche le pourquoi de son accident et surtout : lui-même !
Une écriture alerte, incisive, pleine de jolis moments où on sourit et se ressent plein de tendresse pour cet être plein de pudeur qui ne peut s'autoriser des sentiments qu'à l’intérieur de lui même !
Une belle et émouvante rencontre : de celle qui vous réconcilie avec la vie ! J'ai adoré !
Le bassin de la chambre 28
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 10 juin 2013
Ses longues journées vont être l'occasion d'écrire son journal et de raconter la vie dans les années 50, l'autorité patriarcale, l'engagement du père cheminot.
Cette dépendance va lui permettre de dresser une sympathique galerie de portraits: Maxime, le flic chargé de l'enquête, Camille, le sauveur, Maëva, l'ado pénible, et tout le personnel qui travaille dans l'hôpital , chirurgien et autres spécialistes, infirmières, aides-soignantes plus ou moins attentionnées ou indifférentes, pressées…
Mais Jean-Pierre va apprendre à aller au delà des apparences, nous livrant des réflexions formidables de vérité avec un art de dire des vérités terrifiantes ou féroces avec un humour incroyable.
Une façon de se retrouver face à son petit frère, si bien rangé qu'il aime mais à qui il n'a rien à dire:
"Je l'aime bien, au fond, mon petit frère. Il est gentil, c'est sûr.
Mais par contre, il est franc."
Et puis une sorte de bilan des grands événements de sa vie, de ses relations avec les (rares) personnes qui ont compté dans sa vie. (Comme Pascale Ew, j'ai aimé les phrases :"Il m'arrive parfois de verser une larmette. C'est de l'incontinence de mémoire, de l'énurésie de sentiments.")
Mais aussi, le passé exploré, quel avenir peut-il envisager après un tel constat ?
Cette immobilité imposée permettra à Jean-Pierre de penser autrement son futur.
Un livre qui m'a fait passer un après-midi formidable par cette façon de raconter des moments de vie difficiles avec un ton, une distance et un humour incroyables.
Merci à Pascale Ew de m'avoir permis cette lecture !
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