Chercher le vent de Guillaume Vigneault

Chercher le vent de Guillaume Vigneault

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Vigno, le 10 février 2003 (Inscrit le 30 mai 2001, - ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 13 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (2 726ème position).
Visites : 19 693  (depuis Novembre 2007)

Au gré du vent

Jack, 36 ans, est dans une mauvaise passe. Son amie l'a quitté et il ne se pardonne pas l'erreur qui a amené cette rupture. Et il se cherche, il essaie de se reprendre en mains. Il va donc retrouver son copain et ex-beau-frère Tristan, aussi paumé que lui si cela se trouve. Tous les deux décident de partir à l'aventure, direction sud, donc Etats-Unis. En cours de route, ils rencontrent Nuna, une belle Catalane qui vient de terminer sa maîtrise en biologie à Montréal, qui accepte de joindre à leur équipée. C'est une histoire d'amour, c'est aussi une "road story" : nos aventuriers nous promènent du Nord (L'Abitibi) au Sud (La Louisiane), en passant par le Maine et New York.
C'est le deuxième roman de Guillaume Vigneault. J'avoue que j'avais un préjugé défavorable (c'est le fils de papa Gilles), malgré le succès du roman au Québec (il a remporté le prestigieux prix France-Québec et "Le prix des lecteurs de l'Association France-Québec" ). Mes réserves se sont rapidement envolées. En fait, j'ai dévoré ce petit roman qui décrit une certaine jeunesse, qui vit difficilement ses relations amoureuses, une jeunesse bien fragile, il me semble. Fragile comme l'instabilité du monde dans lequel elle dérive. Grave et légère.
Vigneault a construit trois bons personnages qui, chacun à sa façon cherche sa voie, et l'intrigue du roman est juste assez développée pour nous garder dans l'expectative. Ce roman n'est pas sans rappeler ceux de Jacques Poulin, un Jacques Poulin ressourcé.

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Le vent tourne pour un destin meilleur

7 étoiles

Critique de Saumar (Montréal, Inscrite le 15 août 2009, 91 ans) - 16 février 2013

Jack désoeuvré, depuis la séparation d’avec Monica, décide de partir en voyage, avec son ex-beau-frère bipolaire qu’il vient de sortir de l’hôpital. Destination indéterminée. Chemin faisant, ils prennent une jeune auto-stoppeuse, Nuna. Le trio erre quelques jours, puis loue une maison avec véranda donnant sur la mer. Endroit idéal pour se mieux connaître, et se laisser vivre.

Le titre est bien choisi. Il a une portée symbolique d’instabilité et d’inconstance.
L’auteur brosse un portrait du personnage-héros, Jack, fuyant vers le Maine pour oublier Monica et l’accident du cessna qu’il pilotait. Il est fort possible que Monica n’ait pu lui pardonner la perte de l’enfant, qu’elle attendait de lui et, qui se produisit dès la sortie de la carlingue déformée.

Le thème principal est la recherche de soi-même, tout en passant par l’amitié, l’amour, la tolérance et le partage. La lecture de ce roman m’a plu pour sa belle écriture moderne et créative. Certains renseignements sur les connaissances approfondies de Jack, dans plusieurs domaines, auraient pu être évités, n’aidant pas à faire avancer l’histoire ni à mieux comprendre les autres personnages ou les réactions de ceux-ci, sauf pour ses talents de photographie dont il tirera profit après son évolution personnelle, puisqu’il en fera son gagne-pain. Pour avoir lu, maintes fois, sur le sujet de la recherche de soi-même, une fin prévisible nous attend. (les personnages finissent souvent par remettre l’ordre dans leur existence). Un bon moment de détente attribuable à la subtilité de l’auteur, Guillaume Vigneault.

Chercher le vent

8 étoiles

Critique de Exarkun1979 (Montréal, Inscrit le 8 septembre 2008, 45 ans) - 12 septembre 2012

Ce petit roman de Guillaume Vigneault est un bon livre d'été. On suit les personnages principaux dans un road trip. On peut voir au fil du livre l'évolution de Jack et ses compagnons. Chercher le vent m'a beaucoup fait penser à Sur La Route de Jack Kerouac. J'ai même préféré celui-ci au classique de l'auteur américain. C'est un livre à lire durant les chaudes journées d'été. On se laisse emporter par ce beau récit qui m'a donné envie de faire moi aussi un voyage en auto avec mes meilleurs amis et ma copine.

Chercher la douche

8 étoiles

Critique de Phi (Bruxelles, Inscrit le 24 octobre 2010, 43 ans) - 24 octobre 2010

J'ai beaucoup aimé ce roman, l'auteur est très doué, mais j'ai eu quelques problèmes avec son personnage principal, Jack (ou Jacques).

Jack est quelqu'un qui sait tout faire, et qui n'a aucune difficulté pour se faire des amis, mais quelque chose me gêne : il ne se lave pas.

D'habitude, ce n'est pas quelque chose que je remarque dans un roman, parce que la toilette intime de ses personnages ne me regarde pas, mais là, je n'ai pas pu m'empêcher de remarquer à quel point Jack a une phobie du savon. A plusieurs reprises, lui et ses compagnons font des milliers de kilomètres, dorment dans la voiture (à plusieurs) et reprennent leur trajet sauvage comme si de rien n'était, sans même faire trempette dans un lac.

Un moment donné, Jack a pris une cuite (si ma mémoire est bonne, il s'est aussi fait casser la figure), et il dort dans la voiture devant la maison que lui et ses amis ont loué. La propriétaire des lieux vient taper à la vitre pour le réveiller et lui propose un café, qu'il accepte. Evidemment, il n'en profite pas pour utiliser la salle de bains de la dame, non : ce type là doit avoir une haleine horrible, doit puer la transpiration, a probablement une tête de zombie (ceux qui ont déjà dormi dans une voiture savent de quoi je parle) mais il accepte le café sans même aller se laver les mains.

A un autre moment, Jack couche avec une femme dans New York, après une soirée bien arrosée, puis retourne directement à Montréal. En bus. De jour. Il me semble qu'il faut quelque chose comme 8h pour faire ce trajet. En arrivant chez lui, devinez quoi ? il se jette immédiatement dans son lit, et attend sa femme. Je n'invente rien : il dit lui-même conserver l'odeur de sa maitresse d'un soir sur lui. Il n'a toutefois pas l'air étonné que sa femme se rende compte de quelque chose. Leur relation se termine à ce moment là. Je me pose depuis la question de savoir si c'est parce qu'il l'a trompée, ou bien tout simplement parce qu'il pue.

Un livre plutôt étonnant

8 étoiles

Critique de Améee (, Inscrite le 19 mai 2010, 31 ans) - 3 juin 2010

Chercher le vent de Guillaume Vigneault. Édité par les éditions du Boréal; 268 pages.

Jacques Dubois ou Jack, personnage principal de cette œuvre, remet tout en question à cause d'un incident survenu avec son ancienne femme Monica. Pour se changer les idées, Jack rend visite à Tristan, son ancien beau-frère et frère de Monica, qui est à l'hôpital. Plus tard dans cette même journée, Jack décide de faire évader Tristan de l'hôpital et de le ramener chez lui. Après un long séjour ennuyeux passé avec Jack, Tristan décide d'amener Jack en «road trip» même si ce dernier est légèrement réticent. En route, ils rencontrent une jeune femme Catalane du nom de Nuna. Elle fera le voyage avec eux et les marquera à sa manière. Bref, le voyage commence et pleins de mystères s'ensuivent.

Sincèrement, j'ai adoré cette œuvre de Guillaume Vigneault, malgré quelques longueurs inutiles telles que des descriptions de lieux ou de personnages qu'on ne voit presque pas dans le livre. J'ai aimé le livre parce qu'il peut être accessible à tout le monde et en plus, c'est un livre qui est simple et facile à comprendre. D'ailleurs, la sorte de langage utilisé est plutôt familier. J'ai aussi apprécié ce livre parce qu'il aborde plusieurs thèmes tels que l'amour et l'amitié. Par exemple, j'ai trouvé sympathique que l'amour se développe tout doucement entre Nuna et Jack. En même temps, on a envie de continuer de lire le livre pour voir ce qui va se passer entre eux. Un autre thème abordé, l'amitié. Je trouve intéressant que l'amitié entre Tristan et Jack soit aussi fort. C'est presque touchant. Cependant, j'ai remarqué que dans ce roman le personnage principal en l'occurrence Jack, ne cherche pas vraiment une quête précise. En fait, j'ai l'impression qu'il se recherche lui-même. Et je crois que de partir en voyage, lui permet de réfléchir sur lui-même, sur sa carrière de photographe, sur sa vie avec son ancienne femme. Bref, cela lui permet de réfléchir sur son passé et sur les actes qu'il a commis. D'ailleurs, pour mieux comprendre son passé, Guillaume Vigneault a introduit dans son roman quelques présences de retours en arrière. Ces quelques présences de retours dans son passé sont très utile parce qu'elles permettent de renforcer l'histoire et de mieux faire comprendre le passé de Jack aux lecteurs. Pour conclure, j'ai adoré ce livre et je vous le recommande. D'ailleurs, ce n'est pas juste attitré à une sorte de lecteurs mais à toutes les sortes de lecteurs que ce soit les adolescents, les adultes, les hommes ou les femmes. Bonne lecture à tous!

Très bonne histoire, mais trop de longueurs !

7 étoiles

Critique de Alexee (, Inscrite le 19 mai 2010, 31 ans) - 3 juin 2010

Dans le roman « Chercher le vent », on raconte l'histoire de Jacques Dubois. Cet homme était marié à Monica mais malheureusement, ils ont divorcé. Depuis ce jour, Jacques ne sait plus qui il est. Donc, il décide à partir de ce moment de faire un « road trip » avec le frère de Monica, Tristan, pour essayer de mieux comprendre qui il est réellement. Peu de temps avent leur départ, ils vont manger dans un restaurant à Montréal où ils rencontrent une jeune femme. Elle s'appelle Nuna et peu à peu durant l'histoire, elle va prendre beaucoup d'importance aux yeux des deux jeunes hommes...

Pour commencer, j'ai aimé le roman puisque l'histoire parlait d'amour et d'amitié. Le lien qui unit Jacques et Tristan, malgré le divorce de Jacques et Monica, est magnifique. Ils sont toujours resté en bon contact et leur amitié n'a jamais arrêté de grandir. Le fait qu'il y ait des retours en arrière à plusieurs reprises, fait en sorte que l'on comprend beaucoup mieux ce qui s'est passé avec Monica et c'est pourquoi j'ai bien aimé cette partie. Le style d'écriture de Guillaume Vigneault est excellent, il est fluide et cela fait en sorte que le lecteur comprend bien l'histoire. Même les jeunes pourraient le lire et comprendraient facilement. Non seulement l'histoire est compréhensible, mais cela peut arriver à n'importe qui et à n'importe quel moment. Le récit est pur et réel. Il y a certains passages touchants lorsque c'est question d'amour. Pour ceux qui aiment les histoires d'amour et d'amitié, ce roman est à lire.

Deuxièmement, il y certaines choses que je n'ai pas aimé de ce livre. Il y a beaucoup trop de longueurs à cause des séquences descriptives. On comprend déjà très bien l'histoire, pas besoin de rajouter des descriptions pour essayer de nous faire mieux comprendre. C'est inutile, l'histoire n'avance pas durant tout ce temps. Je comprends que c'est important de décrire des lieux, des événement, etc. Mais quand c'est rendu qu'il y en a à presque tout les chapitres c'est un peu long et décevant. J'aurais aimé qu'on ait beaucoup plus d'information sur le personnage principal. Je sais qu'il se cherche tout au long de l'histoire, mais lorsqu'il y a les retours en arrière avec Monica, il aurait pu y avoir des passages qui décrivaient comment agissait et pensait Jacques lorsqu'il était encore marié avec elle. Bref, malgré les points négatifs que je viens d'énumérer, j'espère que vous allez le lire quand même puisque ça reste un excellent roman. Il nous entraine dans leur aventure du début à la fin.

J'ai adoré...

9 étoiles

Critique de Math_h (Cahors, Inscrit le 11 août 2008, 38 ans) - 24 octobre 2008

Tout a été plus ou moins été dit plus haut je vais donc juste donner mon ressenti personnel. J'ai vraiment aimé ce bouquin pour tout un tas de raisons, entre autre parce que je me suis identifié aux personnages, je n'ai jamais pris le temps de voyager et ce bouquin permet de faire une virée avec ce héros "ordinaire" et de rêver à une autre réalité.

ça fait du bien

8 étoiles

Critique de Candy2004 (, Inscrite le 22 février 2004, 45 ans) - 16 juillet 2007

je viens de finir Chercher le vent, et je l'ai préféré à Carnets de naufrage. J'ai aimé l'histoire et la mise en scène de ce triangle amoureux mais surtout la déroute de Jack qui tout en sachant qu'il est perdu entre sa rupture avec Monica, son abandon de l'aviation et son train de vie dégradant, n'arrête pas de penser 1 minute à cette réalité. Finances, amitiés, travail... cette dialectique de la vie entre rêve et réalité prend tout son sens dans ce roman. Contrairement à un Kerouac, ça m' a plutôt fait penser à un Jim Harrison (un bon jour pour mourir) que je conseille. Et la manière dont Vigneault réanime ce trio en mettant l'accent sur Jack, c'est davantage un hommage à toute cette littérature du "naufrage existentiel".
Ca fait du bien de lire un roman aussi léger abordant des thèmes graves.

Piquer dans le fossé

3 étoiles

Critique de DomPerro (, Inscrit le 4 juillet 2006, - ans) - 12 juillet 2006

Un soir d’hiver 2002, à Montréal, au bar le Boudoir, sur Mont-Royal, mon ami Jean-Marc et moi partageons un pichet de bière, transportés par une ivresse extatique que seule la fin de notre adolescence peut créer avec autant de puissance. Atmosphère détendue, comme c’est un soir de la semaine, avec ici et là de jolies filles qui illuminent l’espace enfumé, comme des étoiles alléchantes. Et le temps passe et la bière coule.

À un certain moment, un jeune homme rentre, l’air timide avec des yeux plissés et humectés d’un bonheur moite, et déambule à l’intérieur du bar. Une étoile filante qui cherche et qui cherche et qui cherche. Certains le saluent discrètement. D’autres, plus hystériques, comme une table voisine composée de filles, crient son prénom : Guillaume ! Guillaume ! Le jeune homme s’approche avec désinvolture puis s’incline lentement devant son nouveau public féminin, des mèches pendus à son visage enténébré par une barbe de quelques jours. Des éclats de rire, et de nervosité surtout, jaillissent de la table voisine. Après deux minutes, le jeune homme poursuit sa route dans le bar avant de disparaître dans un coin noir ou de se fondre au comptoir du bar. Dès qu’il a le dos tourné, les filles de la table voisine, rouges d’excitation, s’exclament en chœur : Il est tellement beau ! pour ensuite pousser une cacophonie de soupirs de fantasmes.

Oui ! Mesdames et messieurs, c’était bel et bien Guillaume Vigneault, en pleine gloire depuis la parution en octobre 2001 de son deuxième roman intitulé Chercher le vent. Un roman que je ne pourrais jamais lire dans le plaisir, même s’il a été récompensé par trois prix littéraires en 2002.

À mon sens, il s’agit d’une pâle version bon marché d’un roman qui se cherche et qui s’épuise à force de tourner en rond, un peu comme Sur la route de Jack Kerouac. Peut-on imaginer un scénario aussi cliché ? Deux jeunes hommes filant sur la route où ils croiseront une fille. Les thèmes usés du triangle amoureux, de l’errance et de la quête de soi ont été surexploités, notamment dans la littérature québécoise. De plus en plus, au Québec comme ailleurs, on assiste à une tendance en littérature qui donne à lire des personnages romanesques qui cherchent leurs origines, qui interrogent l’affiliation parentale ou qui réécrivent dans le désordre leur roman familial. Aussi, le héros, perdu en lui-même, mais qui connaît des tas de trucs, devient vite un autre irritant à ce roman qui n’a rien d’innovateur.

Enfin, petit roman gentil et mignon, Chercher le vent plaira surtout aux lectrices, aux lycéens, aux jeunes collégiens et aux personnes dites tendances. J’espère seulement que le prochain roman de Guillaume Vigneault –aux dernières nouvelles, un roman autour de la famille – sera plus original et littéralement déroutant ! Car, force est de constater, que la plume de Guillaume Vigneault a hérité en partie de la poésie et de l’écriture de son père, Gilles Vigneault, un des plus grands poètes québécois.

Se perdre en soi

9 étoiles

Critique de Djali84 (Québec, Inscrite le 25 janvier 2006, 40 ans) - 6 avril 2006

Contrairement à plusieurs, j'ai préféré Chercher le vent à Carnet de naufrage. Peut-être parce que je l'ai lu en premier. Et peut-être parce que j'ai eu à l'analyser en profondeur. Et plus je fouillais, plus je trouvais des sens cachés, des petits secrets éparpillés au fil des pages.

C'est un livre magique. Poétique, simple (en apparence), presque philosophique. Un livre dans lequel on reconnaît des parties de soi, des interrogations. C'est peut-être pour cette raison qu'il passe si bien, on se sent en terrain connu.

C'est un livre magnifique, et j'étais un peu triste qu'il se termine si vite. J'aurais voulu être entraînée encore longtemps par le tourbillon de folie de Jack.

Ce que j'ai retenu du livre? Une impression de légèreté, une bulle d'intimité dans laquelle j'ai eu le privilège de m'introduire, une réflexion : il faut se perdre pour mieux se retrouver.

L'art de se pardonner

7 étoiles

Critique de Cuné (, Inscrite le 16 février 2004, 57 ans) - 27 octobre 2005

Guillaume Vigneault est un charmeur. Il nous sert de petites sentences sur la pointe des pieds, l'air de rien, des petits bouts de vécu qui tour à tour réchauffent ou glacent. Le tout est extrêmement sympathique et se laisse lire très vite. Mais il n'y a pas encore matière à coup de coeur, pour ma part à tout le moins. (Une de ses expressions fétiches, à tout le moins, j'en ai dénombré au moins trois )
J'ai relevé également le "casse-tête" pour puzzle, amusant.
Une internaute a le mot juste quand elle parle de "cute".
Et c'est déjà pas si mal !

Aérien

8 étoiles

Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 14 décembre 2004

J’ai eu l’impression qu’il flottait une brise légère tout au long de cette lecture. L’écriture de Guillaume Vigneault est totalement différente de ce que je m’attendais du fils de notre plus grand poète québécois. Ce qui n’est pas un reproche. Car j’ai beaucoup aimé ce texte qui respire et qui est parfaitement en accord avec la dérive du personnage principal transporté du Québec aux USA au gré de ses humeurs. Un roman d’atmosphère avec un certain raffinement et qui ne tombe jamais dans le mélo.

La Quête de soi

8 étoiles

Critique de Libris québécis (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans) - 25 mars 2003

Ce roman est très représentatif de la jeune génération. Dans Chercher le vent, l'auteur présente un homme de 36 ans, déboussolé après une rupture amoureuse, dont il se sent responsable.
Le héros, Jack Dubois, est entraîné vers les états-Unis par son ex-beau-frère, aux prises avec le même problème, afin de trouver le vent qui convient à leur ciel. En cours de route, ils font monter une auto-stoppeuse, une immigrante catalane, qu'ils connaissent pour l'avoir déjà vue comme serveuse dans un restaurant. Tous les trois se rendent d'abord à Bar Harbor, une station balnéaire du Maine où ils louent une résidence d'été.
Ils y mènent une vie peu excitante, mais cette halte est choisie par l'auteur afin d'approfondir ses personnages. Chacun tente de faire réaliser à l'autre son manque d'achèvement. Cette progression établit des liens, surtout entre Jack et Nuna, l'auto-stoppeuse. Le héros commence à sortir de sa bulle pour s'intéresser aux autres, même à la vieille propriétaire, qui tentera de le révéler à lui-même. On passe donc doucement du moi au toi.
Et faute d'argent, le trio doit se séparer. Jack continue seul sa route avec sa vieille Buick rouillée. Il se dirige vers Disneyland en Floride, espérant y retrouver Nuna. Son intuition ne le trompe pas, mais il est trop gêné pour l'aborder. Il file donc vers la Louisiane, où il devient cuisinier pour un restaurateur noir. C'est là qu'il reprend goût à la vie. Il développe même une solide amitié avec son patron, qui se révèle très importante quand une tempête tropicale s'abat sur la région en détruisant tout sur son passage, y compris le restaurant de ce noir louisianais. Grâce à lui et à sa belle-mère, Jack retrouve tous ses moyens, qui le pousseront à la poursuite de sa carrière de photographe.
Ce road novel frappera l'imagination de ceux qui aiment voyager. Et le héros, fort sympathique, plaira pour son éclectisme. Il aime le billard, le surf, la science, le jeu d'échecs... Pilote de brousse, photographe professionnel reconnu par National Geographic, sportif en plus d'être séduisant. Que demander de mieux? Mais pour jouir de ses talents, il faut, semble-t-il, avoir la maturité de les assumer. Et ça ne s'assume qu'en passant par autrui après un apprentissage long et douloureux.
L'auteur nous fait voyager dans un univers riche. On est loin des romans minimalistes. C'est une oeuvre qui englobe une infinité de choses, trop même. La démonstration de son savoir agace à la longue, et, en particulier, les techniques qui ont trait au billard, à la photographie et au pilotage. Ces éléments peu pertinents à l'art romanesque prennent trop de place. Heureusement qu'ils ne sont pas amenés au détriment du développement du thème. Ce dernier est bien développé et est conduit à son terme dans une comparaison fort bien réussie, empruntée à l'aviation. C'est dense sans être complexe, et l'écriture est à la hauteur du traitement. Jamais elle ne tombe dans le cliché. Elle est inventive et pourvue de fines pointes d'humour.
Ce roman rappelle Sur la route de Jack Kerouac. D'ailleurs le héros porte son prénom, mais il se distingue de celui de l'auteur américain d'origine québécoise. Jack Dubois est un bon garçon en quête de maturité tandis que celui de Kerouac est un fainéant qui la refuse, préférant vivre aux crochets de sa tante.

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