Février de Lisa Moore

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Février de Lisa Moore
(February)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par FranBlan, le 21 mars 2013 (Montréal, Québec, Inscrite le 28 août 2004, 82 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 10 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (3 758ème position).
Visites : 2 992 

Plus qu’une lecture…, une expérience littéraire!

L’Ocean Ranger était une plateforme semi-submersible de forage en haute mer, ayant sombré dans les eaux canadiennes le 15 février 1982.
Elle forait alors un puits de pétrole dans les Grands Bancs, à 267 kilomètres à l'est de St-Jean, Terre-Neuve, pour le compte de Mobil.
Il n’y eut aucun survivant parmi les 84 membres de l’équipage.

Lisa Moore, auteure canadienne anglophone, qui est née à St-Jean, Terre-Neuve, province insulaire de l’Atlantique, située à l’extrémité est du Canada, s’inspire de l'une des pires tragédies maritimes de l'histoire du Canada pour son quatrième livre de fiction en inventant un personnage de veuve monoparentale, Helen, qui, du jour au lendemain, s'est retrouvée seule avec quatre enfants en bas âge.

Dans cette histoire qui débute en 1972, avec les noces de Cal et Helen, et chemine jusqu'en 2008, le récit est non linéaire et construit par des destins enchevêtrés; Février est une histoire qui se tisse dans la description des anecdotes, des pensées, des odeurs et tous les menus épisodes qui trament une vie.
Écrire autour d’une telle catastrophe n’est pas sans danger. Avec brio et finesse Lisa Moore demeure en périphérie du drame, détaillant les multiples formes de ses conséquences.
Février, c’est d’abord l’histoire d’une disparition, d’une absence.

Même si l’auteure n’est pas tombée dans la sentimentalité, il n’en demeure pas moins qu’elle sait rendre l’expression de la douleur tangible.
Elle décortique le deuil, la perte et le passage du temps avec une lucidité imparable.
Les sens entremêlés atteignent leur apogée à chacune des pages, à travers l’infime détail des choses.
La qualité de l’écriture de cette oeuvre majeure est indéniable; ce qui en fait en plus, à mon humble avis, une expérience de lecture unique, est son style incomparable: passionné, brut, lucide et très beau!

La sortie de ce roman en 2010 a suscité une foule d’éloges (fort justifiés…) au Canada anglais, aux États-Unis, ainsi qu’au Québec, en traduction française, brillamment réalisée par l’auteure à succès, Dominique Fortier, sans oublier sa sélection pour le Man Booker Prize de 2010.
J’ai lu ce livre en version originale; j’ai vu sur Amazon que celui-ci sera publié par Boréal Compact au tarif économique, le 8 avril prochain.

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L'incompréhensible

9 étoiles

Critique de Maybel (, Inscrite le 23 février 2005, 35 ans) - 7 décembre 2013

Un roman charmant et tout en finesse.

Des souvenirs qui nous sont présentés par bribes, d'une façon riche, imprégnées de sensations, de couleurs et de mouvements. Comme si nous étions. Helen est une femme ordinaire et pourtant tellement intéressante dans les détails de son quotidien et de sa vie, et dans sa façon de surmonter un drame qui bouleversa ce qu'elle croyait être son futur. Un livre qui élabore sur nos perceptions de ce qu'est notre vie et la façon dont tous les éléments se brouillent après un drame.
Puis lentement, la façon dont la douleur de l'absence s'atténue et que nos repères se replacent, tout en douceur.
Une lecture qui fait du bien, pleine d'espoir et qui nous fait voir cette beauté qui peut émaner d'un être humain.

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