Gabriel et Juliette de David Fitoussi

Gabriel et Juliette de David Fitoussi

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Carl90, le 21 mars 2013 (Inscrit le 21 mars 2013, 34 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (41 348ème position).
Visites : 3 295 

Gabriel et Juliette de David Fitoussi

Le second roman de David Fitoussi « Gabriel et Juliette » des Éditions Marchands de feuilles sera sûrement un classique contemporain sur les impairs des rencontres amoureuses. Le roman se focalise sur un constat essentiel : Il est plus facile d’être quitté que de quitter… Gabriel, agent immobilier vit seul dans un quartier populaire de Montréal. Lors d’une petit fête à son agence, il rencontre une nouvelle collègue et s’ensuit une relation platonique jusqu’au moment où l’illusion de l’éphémère se permute brutalement dans la permanence. Juliette, pour un raison obscure s’accroche, tombe enceinte, faits des projets d’avenir et s’installe chez Gabriel. En d’autres mots le cauchemar pour quelqu’un qui n’éprouve aucune attirance et aucun amour… Pour se sortir de ce dilemme cornélien, Gabriel devra se farcir cette fille afin de trouver le moyen de la faire changer d’avis. Et il s’y emploiera de toutes ses forces, de toute son imagination. Mais il rencontrera nombres d’obstacles qui contrarieront ses objectifs, dont notamment l’implication malveillante de sa famille. C’est une histoire dramatique mais racontée avec distance et humour. L’histoire a priori banale ne l’est pourtant pas. C’est narré avec grande originalité, sans langue de bois et totalement décomplexé. L’auteur reste fidèle à son style particulier, la lecture est ponctuée d’opinions laissant entrevoir la complexité du personnage. L’histoire nous habite jusqu’à la fin et au-delà. Le roman se lit d’une traite et réserves de nombreuses surprises. Dans nos amours comme dans nos ruptures nous avons tous pensé comme Gabriel mais il est le seul à ne pas avoir éludé d’aborder les sentiments malsains qui nous habitent , un chef d’œuvre pour ceux qui ne sont pas exclusivement adeptes des romans sentimentaux à l’eau de rose …

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Un amour enfiroupé

5 étoiles

Critique de Libris québécis (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans) - 13 avril 2013

Veut-on connaître un monde meilleur ou vivre les pieds dans ses pantoufles ? Le confort semble être un idéal pour les Occidentaux qui défendent les idées de la gauche en portant le portefeuille à droite. Et tous espèrent le farcir sans se vanner.

Gabriel, le héros du roman, appartient à cette espèce de gens qui évitent de se creuser les méninges pour participer à l’avènement du meilleur des mondes. Il est bien égoïste ce juif, petit-fils d’un rabbin de Constantinople. Immigré à Montréal, ce trentenaire célibataire vit le bonheur parfait comme agent d’immeubles. Pas de femme pour l’enquiquiner, pas d’enfant rouspéteur. Que Yahvé est bon pour lui ! Quand sa libido se fait trop pressante, il peut compter sur les fêtes de bureau pour embrigader une collègue après la soirée.

Soirée féconde quand Priape, le dieu de la fertilité, préside aux cabrioles des tourtereaux. Voilà la belle Juliette enceinte ! Quand Gabriel quitte ses pantoufles, c’est pour mettre les pieds dans les plats. Certes, son confort vient d’inscrire un déficit. Comment réparer le gâchis ? Facile, l’avortement est permis au Canada. Madame ne voit pas la chose du même œil. Elle est même heureuse de la situation, voire d'en profiter à plein pour imposer son autorité à l'instar de Napoléon comme l'indique la page de couverture.

Gabriel vient de se faire enfirouaper (embobiner). À son insu, la mère du héros avec l’appui de ses filles a arrangé cette rencontre pour que son fainéant de fils se « marisse ». Amie de ces dernières, Juliette a accepté la proposition de l’appâter. Gabriel ne pouvait connaître meilleure épuisette pour l’embarquer dans le beau bateau du mariage obligé. La prise se débat, mais la jeune femme originaire du Lac St-Jean est bonne pêcheuse. Elle sait manœuvrer pour emmener son trophée au bureau du notaire qui scellera leur union. Un mariage sans amour vaut mieux qu’un amour voué à l’échec. Au moins, on connaît les prémisses. Il restera toujours une enfant à aimer.

Cette trame d’amour inconciliable se déroule sur un fonds financier. Les transactions heureuses enrichissent les agents de la boîte, qui se portent, eux aussi, acquéreurs de jolies habitations sises en Floride. L’argent est au cœur de cette histoire farfelue. Et l’adage dit qu’il ne fait pas le bonheur. Le roman l’illustre clairement.

Se marier pour l’argent avec un homme qui fuit la domesticité n’est pas incongru. Mais le traitement du sujet est loin d’être crédible, en particulier le voyage à Cuba. Même les références sociologiques sentent le réchauffé. L’auteur compare son héros à la mollesse des Québécois qui refusent la souveraineté pour protéger leurs piscines hors-terre. Autrement dit, Gabriel est un juif qui s’est bien moulé à la culture du sadomasochisme d’un peuple tranquille. La résilience est moins compliquée que de changer la donne.

Le roman aurait pu être sauvé par l’écriture. Eh bien non ! On croirait lire le texte d’un cégépien (lycéen), qui s’exerce au métier d’écrivain.

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