Suite et fin...

On a beaucoup lu, écrit et raconté que tous les habitants de Belgique ou de France avaient été des lâches durant l’occupation des nazis lors de la dernière guerre mondiale. On a même fini par le croire d’autant plus que d’autres aussi peu crédibles voulaient accréditer l’idée que tous avaient résisté, que certains partis avaient compté dans leurs rangs des milliers de fusillés… Voilà pourquoi je suis satisfait de l’existence de cette bande dessinée qui montre que les choses étaient en fait beaucoup plus complexes. Certes, il y avait des résistants, des collaborateurs, des traitres, des faibles, des courageux… mais c’était surtout une population de pauvres gens qui tentaient de survivre, de se maintenir en vie… Manger, se chauffer, trouver une solution pour travailler un peu, éviter la guerre et ses complications, ne pas être désigné pour le travail obligatoire… tout cela était déjà bien assez compliqué pour chercher à défendre des causes, à protéger des Juifs que l’on ne connaissaient pas, à prendre parti dans des débats que l’on ne comprenait pas…

Olya est une jeune femme juive qui a déjà perdu ses parents, sa nation, son avenir… Avec son jeune frère, elle voudrait bien survivre, ne serait-ce parce qu’elle se sent responsable de lui… C’est dans ce contexte qu’elle va tomber amoureuse de Théo, ce beau jeune homme Belge qui est léger, souriant et inconscient de tout ce qui se trame autour de lui…

Théo a deux amis qui eux semblent avoir choisi leur camp. Ils sont contre les occupants. Mais voilà, ils appartiennent à un groupe structuré qui reçoit des ordres précis. Ce ne sont pas les Juifs qu’il faut protéger ou libérer mais les moyens de transport allemands qu’il faut détruire ou immobiliser. C’est un choix de priorité et ces deux jeunes veulent à tous prix sauver ces Juifs… Ils vont sortir du groupe, faire cavaliers seuls et agir à leur guise…

Mais l’histoire va dériver dans le drame quand on va découvrir comment les deux jeunes vont s’y prendre pour entrainer une personne à les aider à faire stopper ce train de Juifs en pleine forêt, de nuit, sous une pluie dense… Mais, là je vais me taire pour vous laisser profiter du scénario très bien construit où le suspense dosé merveilleusement vous distille les informations une à une…

Le second volet de cette histoire grave tirée d’un fait réel met en valeur de façon définitive le talent de José Maria Beroy qui se révèle un grand dessinateur de bédé. Oui, je crois vraiment que l’on va encore beaucoup parler de lui dans les années qui viennent.

L’ensemble est une très bonne bande dessinée qui montre à travers un fait de cette seconde guerre mondiale la vie quotidienne en Allemagne, en Belgique, en Europe. On y voit très bien comment on se construit à travers la guerre, la crise économique, les tensions familiales, les pressions politiques… Une façon d’illustrer que rien de ce que nous vivons n’est oublié ni perdu. Quand nous agissons, tout peut nous influencer, nous aider ou nous nuire… C’est pour moi une grande bande dessinée que l’on devrait trouver dans tous les collèges pour donner aux jeunes de bonnes histoires qui font réfléchir, qui forment, qui aident…

Un grand merci aux auteurs et à l’éditeur pour nous avoir offert cette histoire de qualité !!!

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  A l'ombre du convoi, Tome 2 : L'espoir d'un lendemain

  de Beroy, José-Maria (Illustrateur) Toussaint, Kid (Scénariste)
  Casterman
  ISBN : 9782203040946 ; 12,95 € ; 27/03/2013 ; Broché

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