Affliction de Russell Banks

Affliction de Russell Banks
( Affliction)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Jules, le 17 janvier 2001 (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 79 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 13 avis)
Cote pondérée : 8 étoiles (316ème position).
Visites : 9 581  (depuis Novembre 2007)

Un engrenage

On a presque l’impression que tout se déglingue autour de cet homme simplement à cause d’une solide rage de dent !
Dans un trou du New Hampshire, Wade Whitehouse est un homme un peu au bout du rouleau. Sa femme l'a quitté, emportant leur fille, pour vivre avec un autre homme nettement plus à l'aise que lui. Elle habite dans une petite ville pas trop loin. Sa femme vient lui déposer sa fille pour la durée du week-end et il s’est juré de bien s'occuper d'elle, de faire en sorte qu’elle ait envie de revenir. Mais tout va se liguer contre lui, à commencer par ce foutu mal de dent qui se déclare. Il est policier dans son patelin et se voit contraint de faire face à certaines urgences. Son mal de dent ne cesse d’amplifier. Sa fille appelle sa mère et la supplie de venir la reprendre, ce qui sera fait. Une neige des plus abondantes tombe sur la région, ce qui lui crée de nouveaux soucis. Et ce mal de dent qui grandit et lui ôte, par moments, sa lucidité. Plus grave : un gros bonnet lié aux syndicats est arrivé pour une chasse au cerf avec un guide qui est une connaissance de Wade. Le gros bonnet sera tué et il s'agira de mener une enquête. Wade se dispute avec sa maîtresse et devient de plus en plus nerveux. Ce foutu mal de dent !… Le shérif de la ville voisine arrive et il doit lui prêter main-forte. Wade boit pour calmer son mal et tout s’amplifie dans sa tête. Il n’est qu'un foutu raté et ne sera plus jamais rien d'autre !. Wade est un enfant battu. Le père battait ses fils, mais aussi la mère, avant de s'effondrer dans le fauteuil devant la télévision allumée. Un jour, se croyant assez fort, il a voulu défendre sa mère : il a failli y rester !. Toute cette violence est encore au fond de lui et il en veut à mort à son père qui vit toujours, seul dans une baraque au fond des bois. Wade se pose une question : " Tous ces hommes en colère, solitaires et bêtes… Qu’est ce qui les avait si vite transformés en ces brutes aigries qu’ils étaient devenus ? Avaient-ils tous été battus par leur père, les choses pouvaient-elles être aussi simples que ça ? ".
Une étude de milieu des plus lucides par un homme qui souffre et ne sait plus vers qui, ni où, se tourner. Mais que sont les simples faits ?.Il faut avant tout pouvoir comprendre.

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au nom du père et du fils

10 étoiles

Critique de Jfp (La Selle en Hermoy (Loiret), Inscrit le 21 juin 2009, 75 ans) - 19 septembre 2015

Deux frères, un père, une mère, qui meurt, et dont l'enterrement va déclencher une série de drames. Nous sommes dans le New Hampshire, quelque part non loin de la frontière avec le Canada. L'un des frères est le narrateur, il nous conte l'histoire de son aîné, Wade Whitehouse, dont le destin aurait pu être le sien : partir au loin et réussir sa vie professionnelle et familiale. Pourtant Wade, plus brillant que lui, mais plus sensible et moins bien armé mentalement, va rester dans le giron familial et deviendra au fil du temps le reflet de ce père qu'il aura tant détesté : alcoolique, inconséquent, brutal et odieux avec son entourage, y compris les êtres auxquels il est le plus attaché. La lente descente aux enfers de ce Caïn des temps modernes est contée avec un lyrisme somptueux digne d'un Faulkner ou d'un Melville. Une analyse fouillée des ressorts du comportement humain dans ses aspects les plus troubles, une vision "à faire peur" de l'humanité. Et pourtant, c'est bien nous…

je dis bof

5 étoiles

Critique de Oreip75 (, Inscrit le 23 août 2011, 44 ans) - 25 juin 2012

Amateurs de déprime, accros de la rumination, glauque addicts…ce roman est pour vous.
L’argument ? Wade, 40 ans, vit seul dans une caravane au fin fond du New Hampshire.. Il cumule autant de jobs minables que de galères : battu par un père alcoolique, sa vie d’adulte en est anéantie : divorcé, séparé de sa fille , humilié par son patron plus ou moins véreux : sa nature profondément honnête et courageuse ne résiste pas à la vague d’aigreur et de rage qui l’envahit définitivement.
Oui je sais, Russel Banks, grand auteur américain contemporain. Mais désolé j’ai pas vraiment accroché.
On me rétorquera peut-être que j’ai rien compris, que c’est une magnifique description d’un société américaine en déliquescence, d’une perte des valeurs filiales, que Russel Banks est le Zola américain :… Ce genre de trucs… C’est vrai qu’il révèle une humanité aussi sauvage et glaciale que les collines enneigées du New Hampshire, où les seuls liens sociaux sont la chasse aux cerfs, le pub et le base ball.
Mais au final, je trouve que l’auteur force le trait et se complait presque dans un misérabilisme dérangeant.

Les bons comptes

9 étoiles

Critique de Vieil (Nantes, Inscrit le 9 mars 2010, 92 ans) - 9 mars 2010

De faux-semblants, d’humiliations, de désabusements, Wade est un homme ordinaire, l’anti-symbole du mythe et de la virilité à l’américaine. Ses recherches de solutions sont globales et dérisoires. Aucun soutien à attendre du côté d’une religion prédisant la « métamorphose des eaux de mer en sang » tandis que la connaissance n’est que la découverte de « secrets, complots, mensonges, intrigues » du monde.
Wade n’est pas un homme fort : il appartient à Gordon LaRivière et pire à cette foutue niveleuse. Il est aussi l’outil de la maussade Elaine Bernier à qui il doit un sourire niais et servile.
Ce livre est tout un malaise. L’organisation rigoureuse du narrateur : « j’avais pris des notes sur le bloc jaune que je garde près du téléphone, numérotant ses divers ennuis et les mettant en relation les uns avec les autres, car il s’agit là d’une des façons dont je résous mes problèmes personnels : je leur donne un nom et les ordonne de telle façon que la solution du plus petit mène à celle du plus grand… » ; la loi des plus forts : « Soit on peut se servir des autres, soit ce sont eux qui se servent de vous. Il n’y a rien entre les deux. » donnent l’image d’une société peuplée de calculatrices.
C’est mon premier roman de Russel Banks et après sa lecture, je suis aussi seul et démuni que Wade. J’aimerai dire que j’ai accédé à sa souffrance. Rarement roman m’aura tant emporté. Ai-je accédé au meilleur de la littérature ? Que me reste-t-il ? Les autres Russel Banks.

L’homme est piégé.

10 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 67 ans) - 19 septembre 2007

L’homme est piégé. Depuis sa naissance. D’ailleurs il finira inévitablement par mourir, tomber dans le piège.
Russell Banks nous démonte le piège, les tenants et aboutissants de la vie de Wade Withehouse, homme lambda américain, de l’est américain, du New Hampshire, dans ces contrées à la fois proches des plus grandes métropoles mais restées « trou-du-cul-du-monde » jusqu’au fond de l’âme.
Outre ce piège, Russell Banks nous restitue de façon palpable cette atmosphère particulière de cet est américain là, mélange indicible à la fois de liberté, d’espace et d’inéluctabilité du sort lié à notre condition. Et la condition de Wade n’est pas des plus enviables : enfance perturbée au sein d’un foyer tyrannisé par le père, homme alcoolique et violent, études écourtées pour un mariage jeune, et très vite la roue de l’échec qui se met à tourner et broyer l’homme.
Russell Banks prend le parti de nous raconter l’histoire de Wade par la bouche de son jeune frère qui est parvenu très tôt à fuir le foyer perturbé, le foyer maudit. « Affliction » est le récit par ce frère de l’enquête par lui menée afin de comprendre comment Wade a pu en arriver là. Il y a donc les faits, bruts, et tout le décodage effectué par le narrateur après enquête auprès des dernières personnes en contact avec son frère et sa propre connaissance de sa psychologie perturbée.
Ceci dans une ambiance glauque d’hiver, quasi perpétuel, que Russell Banks nous fait parfaitement ressentir. Ca constitue en fait une parfaite parabole, à l’envers, du rêve américain ; « de la cabane en bois à la Présidence ».

« Ce devrait être simple : c’est pour cela qu’on a inventé ce pays, pour changer nos vies. Elève-toi en te tirant par les chausses, jeune homme. Monte jusqu’en haut comme le crème, mon gars.
Et d’une certaine façon c’est simple si, comme la plupart des gens, on est intelligent, organisé et énergique. Il est certain que la plupart des membres de la famille Whitehouse possédaient ces qualités, surtout quand ils étaient enfants. Après tout, chaque année des milliers, voire des millions de bons citoyens arrivent à changer leur vie, à l’améliorer en termes de classe, comme je l’ai fait et comme mon frère ne l’a pas fait. De la cabane en bois à la présidence : tel est notre mythe dominant. Nous en vivons, génération après génération. Ne regarde pas derrière toi, regarde devant. Attelle-toi à la tâche, les yeux vers le ciel, les pieds sur le sol. C’est ce que j’ai fait ; c’est ainsi que j’ai vécu jusqu’ici. Et c’est également la façon dont mon frère Wade a vécu. C’est la raison pour laquelle je demande, Oh Seigneur, pourquoi moi ? »

J’ai pensé irrésistiblement en lisant « Affliction » à « Le bruit et la fureur » de Faulkner, en plus lisible, plus explicite et les images qui me sont venues en tête étaient celles des épisodes, tous plus glauques les uns que les autres, de « Twin Peaks » de David Lynch.
Inéluctabilité et pauvreté d’âme de la vie dans les fins fonds américains.



De l'autre côté de la vitre

10 étoiles

Critique de Maria-rosa (Liège, Inscrite le 18 mai 2004, 68 ans) - 18 janvier 2006

Magnifique livre que celui-ci. Russel Banks est décidément l'un des meilleurs écrivains actuels.
Quel événement, quelle personne, quelle circonstance aurait pu empêcher Wade Whithehouse de sombrer ?
Dans les dernières pages d' "Affliction", un passage m'a profondément touchée. Lorsque Wade va chercher sa fille chez son ex-femme. Il est debout devant la porte d'entrée vitrée et il y voit son reflet. Dans ce reflet, il croit voir son père, le père de son père. Des perdants, comme lui. Une espèce de fatalité a fait qu'il est devenu l'homme qu'il est, fatalité qu'il n'a pas voulu ou pas pu changer.
Cette vitre est aussi la métaphore de toute sa vie. Une vitre l'a toujours séparé des autres, une vitre incassable à travers laquelle il regarde les autres vivre, être heureux, derrière laquelle il y a de la lumière, de la chaleur, de l'amour, tout ce qui fait une vie heureuse. Une vitre qui fait de lui un paria. Il est irrémédiablement de l'autre côté. Il est condamné à être le spectateur du bonheur des autres.

Tu seras un homme, mon fils

9 étoiles

Critique de Sibylline (Normandie, Inscrite le 31 mai 2004, 73 ans) - 1 janvier 2006

Ce livre a été écrit par un homme et il parle des hommes, dans ce qu’il y a de plus naturel et profond ou de plus faussé et dévoyé dans leur spécificité masculine. C’est la saison de la chasse, et chacun, ici, veut abattre «son» cerf (symbole viril s’il en est), le plus gros possible, l’exhiber sur son 4X4 quand il le ramènera ou qu’il se garera sur le parking du bar des chasseurs pour raconter son exploit, jouir de l’envie et de la considération des autres et s’imbiber de cet alcool qui lui aussi ici, symbolise la virilité.
«Affliction», c’est surtout, avant tout, par-dessus tout, une histoire d’homme. Je veux dire qu’il parle de ce qui fait qu’un petit garçon pourra ou non devenir un homme au sens plein du terme, un mâle équilibré, capable de jouer son rôle dans un couple et dans la création et le fonctionnement d’une famille. Eux, les Whitehouse, ne l’ont pas pu et ce roman, avec une incroyable finesse, nous explique pourquoi, démonte les mécanismes des causes et des effets de ce drame qui se renouvelle dans l’anonymat du foyer, comme jusqu’à Wade , ou dans le scandale de la une des journaux, avec lui. « Tous ces hommes en colère, solitaires et bêtes, c'est-à-dire Wade, papa, le père de ce dernier et son grand-père, avaient un jour été des garçons aux yeux intelligents et à la bouche d’une innocence brillante, des êtres sans peur, désireux de plaire et d’être aimés. Qu’est-ce qui les avait si vite transformés en ces brutes aigries qu’ils étaient devenus ? Avaient-ils tous été battus par leur père ; les choses pouvaient-elles être aussi simples que ça ? »

Qui peut se dire à l’abri de la folie ?

9 étoiles

Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 9 août 2005

Voici l’histoire d’un homme qui lache prise, qui petit à petit quitte la réalité, plonge un orteil dans l’eau froide de l’irrationnel pour finir par s’engouffrer, corps, tête et âme dans la pure folie. Banks prend tout son temps, il déconstruit brique après brique cet édifice que constitue un être humain, les lézardes apparaissent, courent, la façade se craquèle et il n’est jusqu’aux fondations qui ne s’effritent. Qu’est-ce qui a bien pu provoquer ça ? Wade n’a pas eu une vie drôle, on s’en rend compte. Déjà enfant, il est confronté à ce que la vie peut avoir de moche : son père le bat. Plus tard, sa femme le quitte, emportant leur fille. Mais Wade, on le voit dès le début, ne sait pas comment s’y prendre. Il est totalement démuni, notamment lors des rares moments qu’il passe avec sa fille et qu’il réussit à foirer dans toute la largeur. A côté de ses pompes, Wade. C’est ce qui me l’a rendu attachant, ou agaçant à d’autres moments, cet entêtement à faire ce qu’il faudrait éviter. Lentement, ses actes et ses pensées s’éloignent de la raison. Banks se fait ici écrivain patient, ne brusquant rien, alignant des faits parfois anodins, montrant l’uniformité du quotidien, introduisant par-ci par-là une pointe de malaise, doucement, puis de façon plus lancinante. Une construction méthodique du récit qui prend le lecteur au ventre et l’amène à se poser la question de la fragilité de l’équilibre mental. A lire...

A quoi sert la famille

10 étoiles

Critique de Cuné (, Inscrite le 16 février 2004, 56 ans) - 21 juin 2005

Affliction, c'est le récit envoûtant de 15 jours durant lesquels la vie d'un homme bascule, c'est l'enchaînement implacable d'une foultitude de petits évènements de rien du tout, qui, mis bout à bout et mal interprétés, amènent à une conclusion dramatique et pourtant attendue.

Wade a 40 ans, vit durement dans une petite ville rude du New Hampshire, et est affublé d'une douleur dentaire lancinante. Le fond du problème de Wade, c'est qu'il n'a plus personne dans les yeux de qui se voir intelligent, alors il se croit raté. Et la solitude, la misère, le froid, la neige, les humiliations, son enfance, et sa pernicieuse dent vont l'amener au fond du trou, devise de son patron !

C'est un roman brillant de par l'époustouflante écriture de Russel Banks. C'est l'analyse psychologique des personnages poussée à son paroxysme, c'est l'ambiance d'une certaine Amérique rendue jusqu'au moindre détail, c'est tellement d'empathie qu'on ressent jusqu'au fond des tripes la situation inextricable

Gens ordinaires

10 étoiles

Critique de Renald (, Inscrit le 11 avril 2004, 64 ans) - 31 mars 2005

Russell Banks nous plonge dans l'univers froid d’une petite ville du New Hampshire parmi des gens ordinaires avec une maîtrise extraordinaire.
Nous découvrons racontée par son frère la vie de Wade Whitehouse et de l'ensemble des personnes qu'il fréquente, la famille le père, la mère, les amis, les collègues de travail.
Wade est un homme puissant et fragile, sa vie semble lui glisser des mains. Il est le « flic » de son village et travaille pour une société de forage il est profondément enraciné dans son pays et sa culture. Une rage de dent, la mort d'un homme au cours d'une chasse au cerf et un conflit pour la garde de sa fille avec son ex femme vont cristalliser son mal être, sa fatigue, son dégoût des injustices, et la colère accumulée depuis 41 ans dans le silence et la résignation.
Russell Banks nous fait découvrir progressivement les événements passés et présents qui vont conduire Wade vers l’ explosion finale. C'est une écriture précise, les descriptions des paysages glacés mais aussi les caractères des personnages sont magnifiques et d'une grande précision. La construction du roman est intelligente et captive le lecteur jusqu’aux dernières pages.
Russell Banks s'interroge sur notre capacité à intervenir sur notre vie et notre parcours. Il est proche des gens ordinaires et pose sur eux un regard attentif, respectueux et compréhensif. C’est un roman magnifique que je recommande.

Captivant

8 étoiles

Critique de Benoit (Rouen, Inscrit le 10 mai 2004, 43 ans) - 16 juin 2004

Je me suis laissé captiver par l'écriture de Banks.
Dès le début, on sent que quelque chose de mal va arriver. Petit à petit, le malaise augmente : l'action se passe dans un coin perdu du Maine, loin de Portland, dans une petite ville où tout le monde se connait, nichée dans la forêt touffue où les daims sont nombreux; et il neige. On découvre alors la vie malheureuse du personnage principal, à l'enfance difficile et à la vie d'adulte encore plus difficile.
Bref, tout se conjugue (grâce à l'écriture magistrale de l'auteur) pour créer une atmosphère délétère où le drame final est la conclusion logique.

Le chasse neige

9 étoiles

Critique de Heyrike (Eure, Inscrit le 19 septembre 2002, 56 ans) - 19 octobre 2002

C'est le premier roman de Russel Banks que j'ai lu (il y a de ça 3 mois), et j'ai été subjugué par l'écriture de l'auteur tant il parvient à rendre le personnage de Wade Whitehouse attachant, grâce à cette approche psychologique dont il semble avoir l'entière maîtrise.
Et je dois avouer m'être laissé piéger par l'intrigue au point de croire tout comme le héros que...
Tout comme la neige qui étend son manteau blanc sur les paysages qui prennent un aspect magnifique, mais qui cachent bien des secrets qui ne réapparaîtront que le printemps suivant, les faits laissent parfois des impressions qui ne peuvent pas être forcement compréhensibles, si ce n'est en laissant le temps ac

Des fourmis dans la durée

8 étoiles

Critique de Bolcho (Bruxelles, Inscrit le 20 octobre 2001, 75 ans) - 4 décembre 2001

Une des choses émouvantes chez Banks, c'est la conscience de la durée (et donc de la finitude) que trimballent les personnages. De l’enfant au vieillard, Banks peut d’une courte phrase décrire un personnage, ou même toute une communauté : « (…) 3e fils d’une famille taciturne où on abandonnait très tôt les enfants à eux-mêmes comme si la vie adulte ne devait rien leur réserver qui valût la peine d’être préparé, (…) » Banks peut montrer, toujours avec tendresse, le sordide de vies ratées. Et il nous fait voir l'échec en présentant l'individu dans sa durée, ce qui nous permet de mesurer l'écart entre le jeune d’hier bouillant de projets et de désirs,

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