Nous ne savons pas aimer de Jean-Marie Rouart

Nous ne savons pas aimer de Jean-Marie Rouart

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Renardeau, le 31 janvier 2003 (Louvain-la-Neuve, Inscrite le 6 avril 2001, 66 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (49 666ème position).
Visites : 5 434  (depuis Novembre 2007)

D'ombres et de lumière

Pas de routine, dans la vie amoureuse de Jean-Marie Rouart, mais pas de construction avec l'être aimé non plus. Plutôt deux funambules dansant sur un fil que deux chats ronronnant dans le même panier. La durée de l'amour ne semble pas être de ses soucis ou ses projets. Dans ce livre, il s'arrête sur ses amours souvent tumultueuses et promises à la rupture depuis leur début. Pourquoi répétons-nous toujours les mêmes erreurs ?, se dit-il, très clairvoyant sur ce point. Quel sens a l'amour dans notre vie ? Car si ce roman parle des amours de l'auteur, il nous concerne tous.
La séduction, chez Jean-Marie Rouart, se mue en quête initiatique ou elle croise étrangement la fascination pour le pouvoir et ses grandes figures. On rencontre ainsi, au détour des pages, entre une aristocrate anglaise fortunée et froide, mais adorée, et une très jeune fille, nièce de Valéry Giscard d'Estaing, le fantôme de Napoléon, ombre hantant l'auteur par son côté maudit. Ce qui fascine Jean-Marie Rouart, ce n'est pas le vainqueur d'Austerlitz, c'est l'abandonné de Sainte-Hélène, c'est l'amoureux trompé de Joséphine. Comme si, dans nos failles, se trouvait notre vérité. Mitterand, l'auteur l'a rencontré et admiré tant qu'il semblait un vaincu magnifique. Parvenu à l'Elysée, son charme s'évanouit.
Il y a un côté Scott Fitzgerald, chez Jean-Marie Rouart, un côté flambeur sublime des meilleurs moments, des sentiments les plus forts, sans hésiter à les sacrifier pour ne pas perdre sa liberté. Liberté par rapport à l'amour, manière de défier le temps, liberté par rapport au pouvoir. Et si Jean-Marie-Rouart était avant tout un amant de la liberté ?

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L'amour dure jusqu'à trois ans

7 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 20 août 2006

Pauvre Rouart : il n'arrive pas, non pas à aimer, mais à faire perdurer les liens ; et il en va de même de l'affection, et c'est là qu'il parle des liens avec Mitterrand, futur Président, et Giscard d'Estaing, ex-Président, à l'époque où il les a connus. Il évoque même ses relations professionnelles, au sein du Quotidien de Paris, puis au Figaro, et, là, il est amusant de croiser ce qu'il dit d'Hersant et de d'Ormesson avec ce qu'on y apprend dans Le Rapport Gabriel. Il est amusant de noter l'épisode de sa fâcherie avec Giscard, suite à la critique qu'il avait faite de son livre Le Passage - où il lui conseillait de prendre un pseudonyme - , quand on pense que c'est lui qui a prononcé le discours d'accueil de ce dernier à l'Académie française.

Ses relations sentimentales sont à l'instar de ses aléas professionnels qui, en littérature et dans le journalisme, sont intrinsèques à ces secteurs d'activités.
Il s'agit donc d'une autobiographie - comme en fait son ami Jean d'Ormesson - , à la différence près qu'elle est amère. Sa quête d'affection pérenne l'entraîne à tourner en boucle dans des lieux qu'il affectionne, les Alpes, qu'on retrouve dans l'Invention de l'amour, le Rosebud, le VIIème arrondissement, Rome et la Grèce, dont il parle également dans Le Goût du malheur.

Ce livre manquerait d'unité ? Oui, c'est vrai, à l'instar de la vie artistique et littéraire, et comme peut l'être la vie sentimentale. Les parallèles qu'il fait avec Napoléon, qu'il vénère, m'ont un peu laissé de marbre.
S'il est agréable à lire, cet ouvrage laisse un drôle d'arrière-goût : il s'aime bien et se désole tout à la fois de ses déboires, comme s'il n'arrivait pas à tirer les leçons de sa vie. Peut-être un peu de prudence pourrait amener à moins froisser les personnes qu'il rencontre, notamment les deux Présidents qu'il a croisés, ce qui est évidemment beaucoup plus facile à dire qu'à faire, et ce qui n'est évidemment pas une quelconque tentative de leçon de morale.
Ce qui est rassurant pour les jeunes en échec scolaire est que celui qui a raté deux fois son baccalauréat et a eu du mal à démarrer ses études de droit a été amené à diriger un quotidien, s'est fait élire à l'Académie française et passe pour l'un des journalistes et écrivians les meilleurs et les plus lettrés.
L'auteur paraît attachant par ses qualités et ses défauts-mêmes ; on se plaît à le lire avec l'aspect un peu gênant d'une certaine forme de pitié et d'un goût à ressasser des épisodes chagrins de son passé. "Le goût du malheur", c'est un peu le sien.
Il peut tout de même se consoler en se souvenant dans quel environnement il s'est développé, même s'il en a un peu souffert (cf Une jeunesse à l'ombre de la lumière), et de toutes les personnes qu'il a pu croiser.

Pas d'unité dans ce livre...

4 étoiles

Critique de Gavroche (Montpellier, Inscrit le 8 septembre 2003, 38 ans) - 16 septembre 2003

Malgré le plaisir que l'on peut prendre à lire
la prose de Jean-Marie Rouart, on cherchera en vain dans Nous ne savons pas aimer, une quelconque unité. En effet l'auteur évoque les femmes qu'il a aimé sans leur donner plus de relief que la description de leur apparence physique: la rousse du Rosebud,Flore et les autres. On parle d'attirance, jamais vraiement d'amour. Il évoque aussi Mitterrand, Giscard ou Napoléon. L'auteur explique aussi quelques points de sa carrière. Aucun de ses chapitres n'est inintéressant, mais l'on attend toujours le moment ou ces différentes "infos" vont se recouper, le moment où le narrateur va tirer des conclusions de ses expériences. Ce qui ne vient jamais. On repose le livre en se demandant où l'auteur voulait en venir : voulait-il écrire un essai sur le fait que "nous ne savons pas aimer", essai illustré par ses expériences amoureuses? Des variations littéraires sur le théme de l'amour malheureux?
Dans ces deux
cas pourquoi parler d'hommes politiques et la mention "roman" en couverture ? Jean-Marie Rouart écrit toujours aussi bien, mais la forme sans le fond est dénuée d'intérêt... 2 étoiles pour la forme.

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