L'inconnu ? Mais qui est-il ?

Le concept en vogue actuellement semble être celui repris pour cette série L’homme de l’année, soit un thème général mis en bande dessinée par des équipes différentes et à chaque fois dans un one-shot n’obligeant pas le lecteur ni à lire ce qui est déjà sorti ni à attendre une suite éventuelle. Je ne sais pas si c’est l’idéal pour l’éditeur ou les auteurs – ça peut se discuter – mais pour les lecteurs en période de crise ça permet au moins de s’offrir des bandes dessinées quand c’est possible en bénéficiant d’une histoire complète, donc d’une satisfaction totale et instantanée…

Ici, le thème est simple, la mise en valeur d’un homme pour l’année, héros ou victime, salaud ou puissant incontournable, peu importe, mais il faut que cette année-là fut la sienne en quelque sorte ! Par exemple, en 1917, dans la dernière ligne droite de la guerre, l’homme de l’année aurait pu être le Soldat Inconnu, celui qui allait être déposé au pied de l’Arc de Triomphe le 11 novembre 1920…

J’avoue que cet album 1917 est un choix de maitre pour commencer cette série. Tout d’abord, parce qu’il permet, une fois encore, mais ce n’est jamais trop, de parler de la guerre de 14/18 avec la vie des hommes qui l’ont vécu au quotidien. Mais cet homme de 1917, ce soldat inconnu, comment parler de lui puisqu’il est inconnu ? Il n’y a vraiment pas de quoi en faire un album de bande dessinée ! Non ?

Tout d’abord, il y a une partie qui est connue et que l’on va retrouver au départ de cette bande dessinée. Il s’agit de la désignation du Soldat Inconnu, lors d’une cérémonie officielle, par un soldat de base, le deuxième classe Auguste Thin… Là, où les auteurs vont jouer leur rôle, c’est lorsqu’ils vont imaginer qu’un officier, présent lors de la dépose du Soldat Inconnu sous l’Arc de Triomphe, va se souvenir de la vie de ce soldat pas si inconnu que cela pour lui…

Nous voilà donc dans le destin d’un de ces soldats venant de l’Empire pour sauver la Mère Patrie. On a parfois exagéré ces situations après les avoir complètement oubliées… Le juste milieu est dans un travail de mémoire respectueux de la vérité donc du rôle bien réel joué par ces soldats d’Afrique comme ce Boubacar venant de Côte-d’Ivoire… Bouba est mort en 1917, l’homme de l’année… et on le connaît encore ! Si ! Je vous promets, mais je vous laisse découvrir pourquoi en lisant cet album de très bonne tenue qui indiscutablement rend service à notre Nation. Se souvenir, c’est construire notre avenir, en tous cas, j’en suis certain et cette histoire le confirmera aux plus hésitants…

Une très belle narration graphique, bien adaptée à cette narration délicate par sa gravité et son aspect dramatique. Un dessin exceptionnel et une couleur profonde et grave qui m’ont profondément touché… C’est là le travail d’un dessinateur, Mr FAB, qui pour moi est un véritable auteur de qualité bien qu’il ne soit pas encore très connu… Il faut dire qu’il est venu sur le tard dans la bédé, mais mieux vaut tard que jamais !

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  1917 [Texte imprimé] scénario, Fred Duval & Jean-Pierre Pécau dessin et couleur, Mr. Fab...

  de Pécau, Jean-Pierre Duval, Fred Mr Fab, (Illustrateur)
  Delcourt
  ISBN : 9782756029184 ; 15,50 € ; 16/01/2013 ; 64 p. ; Cartonné

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