Le déserteur et autres récits de Jean Giono

Le déserteur et autres récits de Jean Giono

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Lecassin, le 21 février 2013 (Saint Médard en Jalles, Inscrit le 2 mars 2012, 68 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (50 516ème position).
Visites : 5 236 

Une biographie imaginaire...

Une biographie peut-elle être imaginaire ? Evidemment non ! Et pourtant…

Jean Giono tend à nous démontrer le contraire dans « Le déserteur » (1966), un des textes de ce somptueux recueil.
Abandonnant sa chère Provence, il nous invite à découvrir la vie d’un peintre d’images pieuses au cœur de la Suisse, à Nendaz, Valais.
Charles-Frédéric Brun, dit le Déserteur a réellement existé, il est français et a réellement peint à Nendaz pendant vingt ans… Mais c’est à peu de chose près les seules informations dont Giono disposait pour composer la biographie de ce « drôle de paroissien ».

Déserteur… d’où et de quoi ?
Français et peut-être Alsacien…
Notaire ? Peut-être pas… On prétend qu’il pourrait s’agir d’un soldat meurtrier de son capitaine !

Quoi qu’il en soit, il faudra tout l’art de Jean Giono pour ne pas répondre aux questions posées tout en profitant de l’occasion pour faire de son héros, un grand personnage de roman : au final, un déserteur d'abord de la vie ordinaire, mais aussi et peut-être surtout de lui-même.

« Le déserteur », un recueil posthume qui outre le texte éponyme comprend également : « La pierre » (1955) et « Arcadie...Arcadie » (1953), où l’on retrouve l’auteur dans une certaine Provence, la sienne, qu’il n’hésite pas à définir comme le « contraire d’un pays à idées fixes » ou comme « ce qu’on appelle bêtement la Côte d’Azur ».
Un recueil qui comprend également « Le grand théâtre » (1961) : en fait de grand théâtre, on retrouve dans les chaudes nuits d’août, Jean Giono, dix ans et son père juchés sur le toit de l’étable du boucher du village devenu le Grand Théâtre de l’Univers…

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Des idées banales

4 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 16 juin 2019

Dans le Déserteur, un inconnu s'installe dans un village, semblant porter un secret, en réalité bien plus ordinaire qu'il n'y paraît. Dans La Pierre, il est spécifié les usages des minéraux, de leurs apports à la société. Dans Arcadie... Arcadie, il nous est rappelé que la "terre ne ment pas" et quelle est la vie dans la Haute Provence chère à son coeur. Dans Le Grand théâtre, l'auteur relate des souvenirs d'enfance et sa considération de la comédie sociale.
Si certaines restent intéressantes, l'essentiel des idées traitées reste banal, outre les très ordinaires descriptions qui nous y sont livrées, sur un air insidieux de "C'était mieux avant". L'intérêt de ces nouvelles ne m'a donc pas semblé flagrant.

Recueil mineur

6 étoiles

Critique de Lafcadio_ (, Inscrit le 13 septembre 2014, 35 ans) - 22 septembre 2014

Ce livre se compose de quatre textes :

- Le déserteur : En Suisse, un peintre talentueux mais dont personne ne sait d'où il vient et quelle est son histoire, demande l'hospitalité des habitants d'un petit village, vagabonde, et vit simplement voire de manière austère tout en évitant la société humaine.

- La Pierre : Digression sur le matériau qu'est la pierre. Giono laisse libre cours à son imagination et nous offre des réflexions sur la place de la pierre dans notre civilisation tout en partageant de drôles d'anecdotes.

- Arcadie... Arcadie... : Ici, on retrouve la Provence chère à l'auteur emblématique de cette région. On y apprend la fabrication de l'huile d'olive en compagnie de gens simples mais heureux. "Et c'est quand on prend les hommes au sérieux que les bêtises commencent."

- Le grand théâtre : Dans son enfance, Giono et son père avaient l'habitude de monter sur les toits pour contempler le grand théâtre de l'univers en levant la tête. On y écoute avec l'auteur redevenu gamin, l'une des tirades métaphysiques de son père, partant de leur condition familiale actuelle pour évoquer l'éternel et enfin revenir à eux-mêmes.

Ces textes de qualités inégales sont touchants, drôles, contemplatifs et nostalgiques mais malgré la beauté de la langue, ils restent mineurs dans l'oeuvre de Giono.

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