L'exil est mon pays de Isabelle Alonso
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Belle découverte
La narratrice raconte ses années d’enfance dans une ville de province (avant ses 9 ans) : des parents réfugiés politiques en France après avoir fui l’Espagne franquiste, 4 enfants (2 garçons 2 filles), 6 personnes dans 2 pièces.
Une langue domestique : l’espagnol, une langue « de dehors » : le français
On alterne entre récit de l’enfant et des réflexions nées du recul de l’adulte sur ses années d’enfance.
Un « roman » inspiré par l’enfance de l’auteur.
Un livre qui fait sourire et réfléchir, j’ai passé un bon moment avec ce livre.
J’ignorais complètement qui est Isabelle Alonso avant d’ouvrir ce livre, conseillé par ma bibliothécaire.
« C’est comme ça [..] que mes parents sont devenus des étrangers. Et que nous, leurs enfants, sommes nés étrangers. Car l’étrangeté, c’est héréditaire. Bon. Etrangers, je savais que nous l’étions, que nous l’avions toujours été et que ça nous rendait différents des autres. Mais qu’est-ce que ça signifiait au juste ? En quoi consistait cette différence, dont je ressentais qu’elle était vaguement honteuse ? Aucune idée. J’avais beau observer ceux qui n’étaient pas de la famille et que mes parents appelaient les français, je ne la voyais pas. »
« La République avait pensé à tout. Même à nous autres produits d’importation. Elle avait inventé la machine à intégrer. L’école laïque, gratuite et obligatoire, ça s’appelait. »
Les éditions
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L'exil est mon pays [Texte imprimé] Isabelle Alonso
de Alonso, Isabelle
Pocket / Presses pocket (Paris)
ISBN : 9782266175593 ; 7,60 € ; 07/05/2009 ; 352 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (1)
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en attendant la mort de Franco
Critique de Yotoga (, Inscrite le 14 mai 2012, - ans) - 6 août 2013
Ce livre est émouvant et drôle ! Le style ressemble au langage enfantin de Daniel Picouly dans "le champ de personne", mais les réflexions transportées dans une analyse adulte sont pertinentes et touchantes.
Dans un mode chronologique, le lecteur suit le chemin de ce couple parti de Madrid séparément pour reconstruire une vie loin de la dictature, à Paris. Les parents ne semblent pas expliquer grand chose aux enfants qui ne posent pas de question non plus, et ils se créent un parallèle de réalités qui leur paraissent évidentes mais qui sont loin de la vérité. (Par exemple, pour la narratrice, les français n'ont pas de cul, les adultes ne vont pas aux toilettes et sa mère ne dort pas, mystères bien sûr élucidés avec une logique imparable...)
Chaque chapitre a un thème et peut être lu séparément des autres. J'ai particulièrement ri quand la narratrice raconte son effroi quand elle comprend que les autres personnes parlent aussi français chez elles. Pour elle, c'est la langue "méchante".
Rien ne reste épargné au lecteur, les premiers émois de la masturbation inclus. Ce roman est pour moi une biographie, un très bon divertissement.
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