Extension du domaine de la lutte de Michel Houellebecq
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Du désenchantement de la vie
Le premier roman de Houellebecq et déjà tout son univers est présent! Il est évident que Houellebecq est le prototype de l'auteur qu'on aime ou qu'on n'aime pas mais il faut lui reconnaître une qualité, sa lucidité.
Ce roman est l'histoire d'un homme, un homme "moyen", travaillant dans l'ingénierie informatique. Un métier exercé faute de mieux, une vie monotone sans vrais amis, seul, sa vie amoureuse frôlant le zéro absolu.Rien ne semble pouvoir faire dévier le cours de sa vie d'un iota. Un non-sens dans lequel il se complaît.
A travers ce roman, Houellebecq nous dresse le portrait noir d'individus atomisés qui se perdent dans la monotonie et dans la solitude inhérentes à nos sociétés capitalistes. Et l'auteur de développer que tout comme il existe un libéralisme économique, il y aurait un libéralisme sexuel produisant des phénomènes de paupérisation absolue. "En système économique parfaitement libéral, certains accumulent des fortunes considérables; d'autres croupissent dans le chômage et la misère. En système sexuel parfaitement libéral, certains ont une vie érotique variée et excitante; d'autres sont réduits à la masturbation et la solitude." Le libéralisme sexuel serait donc une extension du domaine de la lutte qui caractérise l'économie actuelle.
De plus, Houellebecq constate un effacement progressif des relations humaines dû selon lui à la multiplication des degrés de liberté. Des êtres atomisés ne partageant plus rien si ce n'est des relations basées sur l'apparence et une certaine hypocrisie. Inutile de vous dire que le héros, plongé dans ce type de pensées, va immanquablement tomber dans une profonde dépression.
Une preuve de cette écriture noire, désenchantée: "Je n'aime pas ce monde. Décidément, je ne l'aime pas. La société dans laquelle je vis me dégoûte;la publicité m'écoeure; l'informatique me fait vomir....." Vous l'aurez deviné, l'espoir est désespérément absent de ce livre.
Mais malgré tout, l'écriture se veut humour quelque fois, notamment avec cette description douce-amère d'un homonyme de Brigitte Bardot, pas franchement gâté par la vie...
Un roman utile, lucide mais ne le lisez pas si vous êtes plongés dans des pensées noires, vous risqueriez de ne pas vous en remettre.
Continuez la lutte!
Les éditions
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Extension du domaine de la lutte [Texte imprimé] Michel Houellebecq
de Houellebecq, Michel
J'ai lu / Roman
ISBN : 9782290045763 ; 21,22 € ; 01/08/1997 ; 155 p. ; Broché -
Extension du domaine de la lutte
de Houellebecq, Michel
J'ai lu
ISBN : 9782290349526 ; 2,98 € ; 02/09/2005 ; 155 p. ; Poche -
Extension du domaine de la lutte
de Houellebecq, Michel
J'ai lu
ISBN : 9782290028513 ; EUR 5,20 ; 08/09/2010 ; 155 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (28)
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Je ne réitérerai pas l'expérience...
Critique de Filledepapiers (Lille, Inscrite le 1 octobre 2021, 23 ans) - 30 juin 2022
De mon plein gré, je n’ai jamais voulu lire du Houellebecq – oui, je me dédouane complètement. Malheureusement, dans le cadre d’un cours de Littérature du XXème – XXIème siècle, trois romans d’Houellebecq faisaient partie des livres à lire et il fallait en choisir un. Après avoir lu les trois résumés ; les thématiques comme la société, la sexualité et l’érotisme revenaient sans cesse… J’ai donc fini par choisir Extension du domaine de lutte avec énormément de dépit, je l’avoue.
Comment vous dire que dès la première page, je me suis dit : « Mon dieu, je vais subir cette lecture ! ». Je l’ai flairé et ce, en lisant seulement quelques mots…
On m’a souvent placé Houellebecq sur un piédestal, malgré les nombreuses polémiques qui l’entourent. Après avoir lu ce roman, j’essaye de comprendre ces nombreux avis positifs, sans vraiment y arriver. La plume simpliste et sans prise de tête n’offre rien d’exceptionnel. La « représentation » de la femme, quant à elle, décrédibilise toute la parole de l’auteur. Tout au long de l’œuvre, nous suivons un homme frustré, sexuellement parlant, qui n’arrive pas à se défaire de son « mal ». Pauvre Calimero, ai-je envie de dire. À cause de cela, il en devient méprisable et misérable. Il préfère rejeter la faute sur les femmes, plutôt que de remettre en question sa propre bassesse et sa vie sexuelle réduite à néant.
De cette manière, je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages. Je suis restée à la surface de ce roman, sans jamais arriver à rentrer dans cette histoire. L’intrigue plate, sans but précis, n’aide pas non plus. Elle offre un fond complètement vide, sans grand intérêt. Cependant, au cours de ma lecture, j’avais la constante impression que l’intrigue invisible était fixée sur la dégradation de la vision de la femme. Le narrateur ne cesse de rabaisser, physiquement comme mentalement, les figures féminines, à base de : « pute », « très grosse, un boudin et même un sur boudin » et j’en passe. Dans ce livre, la femme passe littéralement pour un morceau de viande, sans une once d’intelligence et fortement naïve. Elle est juste bonne au pieu et à être matée.
Au début, je voulais dire que ce roman n’avait rien pour lui, mais je trouve cela un poil violent. Il possède, heureusement, des points positifs, comme ses chapitres courts, ses quelques pages et ses rares phrases sympathiques dans tout ce méli-mélo misogyne, qui développe la culture du viol et les agressions sexuelles – en effet, selon le narrateur, si une femme vient au travail en mini-jupe, il ne faut donc pas s’étonner que son patron bande ou se masturbe.
La vision de la femme est purement atroce et l’on sent bien que l’auteur est masculin et âgé. Toutes les femmes dépeintes ont des défauts, elles s’habillent trop court et leurs corps sont passés au peigne fin. Une poitrine tombante par-ci, des fesses bombées par-là. Une infirmière est imaginée en sous-vêtement sous sa blouse, etc. La liste est longue. Décrédibilisation, rabaissement et sexualisation des femmes, mais pas que ! Le narrateur arrive même à sexualiser des mineures âgées de 17 et 14 ans et oui, il n’hésite pas à imaginer la vie sexuelle d’une enfant, sous le prisme de son regard et de celui des autres jeunes garçons.
L’auteur, sous le spectre du narrateur, se fait juge et critique. Je ne vais pas vous mentir, cela m’a grandement dérangée. C’est tout ce que je déteste chez les écrivains masculins. Pourtant, je suis objective et peut-être même un peu masochiste sur les bords, alors, j’ai décidé de continuer ma lecture, avec une once d’espoir que cela s’améliore au fil des pages. Ce qui n’a pas été le cas. Le narrateur a même réussi à être raciste, en utilisant le terme « nègre ». Ainsi, j’ai gardé une mine dégoûtée tout au long de ma lecture. Bref. Un réel plaisir, n’est-ce pas ?
In fine, j’ai dû me forcer pour terminer ce roman et je pense que l’on peut dire que je l’ai subi. Bien évidemment, il ne s’agit que de mon humble avis, de ma perception des choses et de ma vision en tant que jeune femme.
Au vu des divers avis, j’ai pu remarquer que certains d’entre vous l’adorent… je ne vous jette pas la pierre, mais disons que je comprends mieux les personnes qui ont eu du mal avec ce roman.
En tous cas, en ce qui me concerne, je ne réitérerai pas l’expérience d’ici quelques années, car au cours de ma lecture, j’ai développé une certaine aversion pour l’auteur. Néanmoins, dans un sens, je pense que ce dernier a réussi son coup parce que je peux vous dire que l’extension du domaine de la lutte, je l’ai senti jusqu’au plus profond de mon être…
Un avis pas encore tranché
Critique de Nomade (, Inscrite le 14 février 2005, 12 ans) - 18 janvier 2019
Sauf que je ne sais pas trop quoi dire. J'ai toujours lu et entendu qu'il y avait ceux qui adoraient le style Houellebecq. Et qui le détestaient. Je ne déteste pas. Mais dire que j'ai adoré l'histoire de ce Michel, jeune trentenaire qui part à la dérive, serait un mensonge. Qu'est-ce qui m'a gênée ? Difficile à dire. Peut-être la lassitude qui, peu à peu, a gagné du terrain. Impression de tourner en rond. Pourtant, je suis entrée facilement dans l'histoire. En me disant que j'allais apprécier cette critique ironique de la société française d'il y a vingt-cinq ans maintenant. Et j'aime bien quand les auteurs décrivent la réalité, même lorsqu'elle n'est ni gaie ni belle. J'aime aussi quand l'écrivain mène son lecteur en bateau. Est-ce que le protagoniste de cette histoire est le double ou l'anti-reflet de l'auteur ? Je n'en sais toujours rien. Et je ne veux pas le savoir. Je souhaite le découvrir en lisant les autres écrits au fil du temps.
Les degrés de liberté
Critique de Septularisen (, Inscrit le 7 août 2004, - ans) - 10 mai 2018
En effet M. HOUELLEBECQ se contente de nous montrer le personnage principal de sa courte histoire, de lui faire vivre quelques épisodes de sa vie, très ennuyeux et pour le personnage et pour le lecteur et ensuite… Et bien ensuite plus rien, puisque le livre s’arrête et en queue de poisson d’ailleurs!...
Quelques thèmes intéressants, je dois dire, comme p. ex. celui de la solitude dans les grandes villes, mais à peine développés, à peine esquissés. Donc, rien de bien consistant à retenir et à se mettre sous la dent, je termine donc la lecture plutôt déçu et un peu sur ma faim.
Soit, un mot quand même sur l’écriture, qui elle «rattrape», du moins en partie, à mes yeux les vides du scénario! C’est très bien écrit, bien ficelé, bien ciselé, ça se lit bien, facilement. C’est bien amené et – étant donné que le livre ne fait guère plus d’une centaine de pages -, ça se lit en quelques heures. Franchement le style d'écriture est très bon, si on veut bien se donner la peine de creuser un peu le vernis de surface d'une écriture somme toute banale!
En fin de compte, j’avoue que je suis sans doute passé un «peu à travers» de ce roman, mais je retiens toutefois la très belle écriture.
C'est ça qui fait flipper toute la Francophonie ?
Critique de Kyle (, Inscrit le 13 juillet 2011, 52 ans) - 7 octobre 2014
Ce n’est tout simplement qu'une pauvre vomissure de cynisme insipide et stérile écrite par un individu sûrement très frustré (sans doute sexuellement), avec en prime un exercice de remplacement de plusieurs mots par les synonymes les plus longs et les moins usuels "parce que ça fait intello".
Ne gaspillez pas votre argent si chèrement gagné et procurez-vous autre chose.
PS : avis aux intéressés, il y a que très peu de passages réellement « cochons » dans ce bouquin. À moins que de lire le mot « baise » à une ou deux reprises signifie de la pornographie très hard ...
Le capitalisme du sexe
Critique de Jan (, Inscrit le 15 juillet 2014, 47 ans) - 15 juillet 2014
Entrons dans le domaine de la lutte.
Critique de ChloéChatrian (, Inscrite le 17 mai 2013, 27 ans) - 18 mars 2014
Houellebecq nous présente un personnage sans nom, sans ambition, sans réel passé... ? La réponse nous parait simple. le personnage est en quête d'identité, de compréhension de ce monde qui l'entoure..
Ce qui caractérise ce personnage névrosé, comme le nom du roman l'indique, c'est la lutte. Il se bat corps et âme face à ce monde qui n'a pas besoin de lui.
Houellebecq brille.
à lire, s'il le faut plusieurs fois. N'hésitez pas à lutter. L'Extension a cela d'honorable. c'est qu'on la comprend trop bien... Il serait dommage de passer à côté.
(un livre qu'il ne faut pas offrir...)
Un premier roman magistral
Critique de Cyclo (Bordeaux, Inscrit le 18 avril 2008, 78 ans) - 14 décembre 2013
Il considère que la vie actuelle est une nouvelle sorte de lutte, dans laquelle le modèle libéral a réussi à inclure la sexualité. Et de même que le libéralisme économique laisse de côté des tombereaux de chômeurs et de misérables, le libéralisme sexuel entraîne une recrudescence de la misère sexuelle : "Dans un système économique où le licenciement est prohibé, chacun réussit plus ou moins à trouver sa place. Dans un système sexuel ou l’adultère est prohibé, chacun réussit plus ou moins à trouver son compagnon de lit. En système économique parfaitement libéral, certains accumulent des fortunes considérables ; d'autres croupissent dans le chômage et la misère. En système sexuel parfaitement libéral, certains ont une vie érotique variée et excitante ; d'autres sont réduits à la masturbation et la solitude. Le libéralisme économique, c'est l'extension du domaine de la lutte, son extension à tous les âges de la vie et à toutes les classes de la société. De même, le libéralisme sexuel, c'est l'extension du domaine de la lutte, son extension à tous les âges de la vie et à toutes les classes de la société. Sur le plan économique, Raphaël Tisserand appartient au camp des vainqueurs ; sur le plan sexuel, à celui des vaincus. Certains gagnent sur les deux tableaux ; d'autres perdent sur les deux."
Le narrateur n’arrive plus à s’impliquer dans un monde qui ne lui convient pas, il est nauséeux, comme le Roquentin de Sartre. Et son collègue Tisserand, pourtant pas encore totalement désenchanté, s’empêtre lui aussi dans un célibat sans issue, pire même que le narrateur, car à trente ans passés, il n’a encore jamais couché avec une femme, victime de la nouvelle loi du marché ! "Tout comme le libéralisme économique sans frein, et pour des raisons analogues, le libéralisme sexuel produite des phénomènes de paupérisation absolue. Certains font l’amour tous les jours ; d’autres cinq ou six fois dans leur vie, ou jamais. Certains font l’amour avec des dizaines de femmes ; d’autres avec aucune. C’est ce qu’on appelle le « loi du marché."
On a donc affaire à des anti-héros, et forcément ce n’est pas réjouissant pour le lecteur du roman, qui pourtant est passionnant. A la fois amusant et déchirant, sans pathos pourtant. On ne sait pas si l’accident de voiture de Tisserand désespéré est un suicide ou non. Houellebecq nous livre une radiographie de notre société moderne comme on en voit peu. La violence est partout à l’œuvre, dans les rapports humains ou dans leur absence : "La difficulté, c’est qu’il ne suffit pas exactement de vivre selon la règle. En effet vous parvenez (parfois de justesse, d’extrême justesse, mais dans l’ensemble vous y parvenez) à vivre selon la règle. Vos feuilles d’imposition sont à jour. Vos factures, payées à bonne date. Vous ne vous déplacez jamais sans carte d’identité (et la petite pochette spéciale pour la carte bleue ! ...). Pourtant, vous n’avez pas d’amis", dans la routine et l’imbécillité du travail, dans la puissance des nouveaux maîtres à penser : économistes, psychologues, formateurs. Le roi est nu, semble nous dire l’auteur.
C’est le règne de l’"absolue solitude, la sensation de l’universelle vacuité, le pressentiment que votre existence se rapproche d’un désastre douloureux et définitif se conjuguent pour vous plonger dans un état de réelle souffrance." La voix du narrateur nous met mal à l’aise, volontairement. Au fond, n’est-ce pas nous que nous observons ? Et notre mort qui clôturera lamentablement une vie inutile : "C’était il y a longtemps, n’est-ce pas ? Souvenez vous : l’eau était froide. Maintenant, vous êtes loin du bord : oh oui ! comme vous êtes loin du bord ! Vous avez longtemps cru à l’existence d’une autre rive ; tel n’est plus le cas. Vous continuez à nager pourtant, et chaque mouvement que vous faites vous rapproche de la noyade. Vous suffoquez, vos poumons vous brûlent. L’eau vous paraît de plus en plus froide, et surtout de plus en plus amère. Vous n’êtes plus tout jeune. Vous allez mourir, maintenant. Ce n’est rien." Voilà, le mot est lâché : rien.
Nous vivons dans le monde du rien, nous dit l’auteur. Et cette mascarade qui nous fait croire que l’amour est partout triomphant, avec le sexe omniprésent, alors que justement, le monde moderne fait des milliers de laissés pour compte, n’est que le masque du néant que Houellebecq met magistralement en scène.
On peut refuser de regarder en face comme lui, il nous tend pourtant un miroir fidèle, et tant pis s’il est un peu provoquant ! Nous seuls pouvons, en changeant nos comportements, lui prouver qu’il se trompe : ça ne me paraît pas gagné ! Et ne mésestimons pas Houellebecq, il nous assène quelques vérités, qui sont peut-être de mauvaises nouvelles, et donc peu agréables à entendre ou à regarder, d’où l’insuccès des films tirés de ses livres… Les romans, eux, se vendent bien, car le lecteur lit dans le secret du chez soi, et ne se sent pas gêné, protégé par son intimité ; le cinéma, on y vient en nombre, et la gêne peut venir.
J’aime Houellebecq pour sa franchise (un peu roublarde toutefois), et j'applaudis le formidable Maurice Nadeau d'avoir publié ce premier roman d'un inconnu !
Incontournable et drôle
Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 8 juillet 2012
Si vous lisez ce livre au premier degré, vous êtes foutu, car il n’y a alors vraiment plus d’espoir (« il n’y a plus rien, plus-plus rien et ce rien je vous le laisse « comme le chantait si bien Léo Ferré). Non surtout pas ! Attardez-vous aux séquences drôles- extrêmement ! - et elles pullulent dans ce merveilleux petit livre (parmi les cents « incontournables « que j’ai pu lire l’autre jour, je ne sais z’où).
Ainsi, à pointer : la description de la ville de Rouen, le cheminement vers les urgences d’un hôpital suite à une crise cardiaque (ou assimilé) ; ce que pense notre héros des analystes, des psys ; sa vison sur les ados (l’homme est un ado diminué) ; des considérations sidérantes sur les vaches (si-si !) ; son ami le curé Jean-Pierre, …
Ah ! Contrairement à ce que pourrait suggérer le titre (extension du domaine de la lutte), il ne s’agit pas d’un livre d’extrême-gauche. Loin de là, même.
Oui, un incontournable !
Extraits :
- Quel contraste avec le pouvoir absolu de la lecture ! Une vie entière à lire aurait comblé mes vœux.
- En général, je déteste les dentistes ; je les tiens pour des créatures foncièrement vénales dont le seul but dans la vie est d’arracher le plus de dents possible afin de s’acheter des Mercedes à toit ouvrant.
- Cet homme a exactement le faciès et le comportement d’un porc. Il saisit la moindre occasion pour rire, longuement et grassement. Quand il ne rit pas il se frotte lentement les mains l’une contre l’autre. Il est replet, voir obèse (…)
- Dimanche matin, je suis sorti un petit peu dans le quartier ; j’ai acheté un pain aux raisins. La journée était douce, mais un peu triste, comme souvent le dimanche à Paris, surtout quand on ne croit pas en Dieu.
- (…) Elle avait éprouvé du plaisir, mais pas de véritable orgasme. Peu après, ils avaient mangé du poulet froid. Il y avait de cela trente-deux ans, maintenant ; à l’époque, on trouvait encore de vrais poulets.
A lire impérativement entouré d'amis rigolards
Critique de Hamilcar (PARIS, Inscrit le 1 septembre 2010, 69 ans) - 18 mai 2011
Déjà Houellebecq dès ce premier roman. Totalement désabusé, obsédé du banal ordinaire dont le héros n’est rien, rien d’autre qu’un lui-même qui se transpose aux autres, comme son collègue qui continue de croire et se ramasse, comme cette homonyme de B.B qui n’en a que le nom. Toutes les digressions cumulées de Houellebecq ont en finalité un but. Mener le lecteur à une simple conclusion ; il y a dans ce monde des mieux lotis que d’autres, et ceux qui passent à côté doivent convenir d’un domaine de lutte à étendre, mais pas au point quand même, de lire ce livre ! Déprimés s’abstenir ! A moins d’en déceler l’humour, pourtant omniprésent mais travesti du malaise ambiant, extension du domaine de la lutte pourrait achever les plus faibles. A lire impérativement entouré d’amis rigolards, au milieu d’une fête accordéonisée, flons-flons et pinte de bière, sinon déprime, déprime. Pour l’avoir lu seul, je l’avoue, j’ai failli mourir… mais de rire. C’est grave, docteur ?
La claque!
Critique de Maxrun (, Inscrit le 23 avril 2009, 45 ans) - 17 mars 2011
Crise de la quarantaine
Critique de Kalie (Sarthe, Inscrit le 4 juillet 2010, 54 ans) - 13 février 2011
Tant de longueurs dans un si petit roman...
Critique de Gabri (, Inscrite le 28 juillet 2006, 38 ans) - 27 octobre 2010
De très mauvais goût
Critique de Laurent63 (AMBERT, Inscrit le 15 avril 2005, 50 ans) - 29 juin 2010
Je ne vois pas de qualificatif possible pour ce livre et je reste profondément déçu par son style. Je ne prendrai pas le risque d'essayer de lire un autre livre de cet auteur. Aucun intérêt, juste une vague divagation sur le thème de la dépression, agrémentée de quelques fioritures sexuelles pour faire plaisir à certains...
Sans aucun doute le plus mauvais livre que j'ai lu cette année...
Bien car noir
Critique de Adrien34 (, Inscrit le 18 janvier 2009, 34 ans) - 15 juin 2010
Mon premier Houellebecq, j'en lirai sûrement d'autre car cette lecture fut une bonne expérience.
A ne pas lire en étant déprimé !
Critique de Vero911 (, Inscrite le 23 janvier 2010, 37 ans) - 27 janvier 2010
Ce (petit) roman, ne respire pas la joie de vivre. Rapide et agréable à lire, il laisse à la fin de lecture un sentiment de tristesse et de lassitude. C'est pourquoi je le déconseille aux dépressifs car ce livre n'est pas fait pour améliorer le moral ! Vous êtes prévenu,
Analyse cynique de la médiocrité humaine
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 6 avril 2008
Le désert sentimental, la routine professionnelle, la maladie, la pauvreté des rapports sociaux décrits ici constituent, selon moi, une critique des effets de l'individualisation et de l'atomisation des sociétés occidentales, condamnées à la médiocrité.
Ce roman est, assez heureusement, vite lu, et a le mérite de faire réfléchir.
Je n'en ai pas encore vu l'adaptation cinématographique.
Alors c'est ça, Houellebecq...
Critique de Mallollo (, Inscrite le 16 janvier 2006, 42 ans) - 14 janvier 2008
Très juste. Je n'aime pas, et d'une façon assez catégorique d'ailleurs.
Note pour plus tard: ne pas toujours se fier aux avis des journalistes et critiques cités sur la quatrième de couverture...
"Un roman terrible, et terriblement divertissant" (Bertrand Léclair, Information)... bof, j'ai rarement été aussi ravie que le roman soit court. Et si on qualifie de divertissant un livre qui décortique les points noirs de la société... moi je préfère la version rap "la société elle a mauvaise haleine, la société elle a que des problèmes", dont la recherche poétique me touche déjà davantage. C'est dire...
"En réaction face à la bouffonnerie et à l'indécence, son roman cruel, à l'humour cruel, au style acéré, vengera par son rejet radical de notre société ceux qui s'en sentent asphyxiés" (Dominique Guion, Le Figaro Littéraire)... Personnellement, autant de rejet sans fond, ça m'énerve. Les deux premières parties du roman n'ont qu'un but: la critique systématique de tout, de tout le monde surtout, par un personnage encore plus exécrable (ou insipide) que ses semblables. Ce type passe plus d'une centaine de pages à juger les gens, sans se rendre compte que le raté, dans le tas, c'est probablement lui.
Ne parlons pas de la soi-disant "lucidité dans l'analyse de notre société moderne" de Houellebecq... j'ai trouvé ça creux, rabâché, et mortellement ennuyeux.
Finalement, c'est peut-être la dernière partie qui m'aura le plus intéressée. Le narrateur finit enfin par parler de lui, et on se sent un peu "vengé", après ces pages à déblatérer sur la vie merdique des autres. Le constat est toujours aussi affligeant, le ton toujours aussi désolant... mais ça colle mieux.
Désillusion et désenchantement
Critique de Matthias1992 (, Inscrit le 27 août 2007, 32 ans) - 27 août 2007
Dans une société à la dérive, le personnage s'aperçoit que la vie n'a rien pour lui plaire, ou pour le séduire.
Il n'a plus de relation sexuelle, ses amis (si on peut les appeler des amis) sont très peu nombreux, son travail ne semble pas lui correspondre, il ne trouve plus de plaisir à manger, à boire ou à se masturber; ce qu'il fait, il le fait de façon mécanique, telle une machine, tel un robot.
Il en arrive donc à la conclusion, en constatant le peu de plaisir qu'il prend à vivre, qu'"une vie peut fort bien être à la fois vide ou brève".
Ce que critique ici l'auteur paraît un peu inachevé et inabouti si on le compare avec ce qu'il dénonce dans "Les particules élémentaires", son meilleur livre jusqu'à ce jour.
Néanmoins, il se montre quand même lucide et son humour si particulier fait souvent mouche.
Le livre s'avère donc assez intéressant, mais n'est de loin pas le meilleur d'Houellebecq ainsi que le meilleur dans le genre (avec personnage principal qui déprime, critique de la société).
Chômage sexuel
Critique de Ciceron (Toulouse, Inscrit le 21 août 2007, 76 ans) - 24 août 2007
Petit éditeur, Maurice Nadeau, belle couverture, triste mais graphique, plan serré immeuble de bureau verre et acier (ATAR INFORMATIC, FRANCE), photo penchée noir et blanc, typo rose fuchsia.
Le titre a un côté chercheur, thèse de doctorat, science sociale, mais dès la ligne 5, “il y a une connasse qui commence à se déshabiller“, ça fixe le lecteur. Par la suite, très vite, le style saute aux yeux et s’impose : mécanique, plat, façon mode d’emploi machine à laver allemande, détachement, consternation, ennui, dégoût, vengeance.
Houellebecq a des comptes à régler : avec une férocité glacée, il décrit une société “àquoiboniste“ impersonnelle, déshumanisée où les relations humaines (RH) sont artificielles et sans illusion ni émotion. Un monde à l’opposé du sourire permanenté des magazines et de la télévision. On pense parfois à Henri Calet et Emmanuel Bove.
Quant au sexe soit disant libéré: la théorie qui tue, jamais démontrée à ce point clinique. La lutte pour faire l’amour est la même que pour trouver un job, la pauvreté sexuelle côtoie la pauvreté économique.
L’extension, c’est le chômage sexuel.
Avec ce livre, et un peu à la façon de Modiano, Houellebecq imprime sa marque identifiable en 3 lignes et même 3 mots : bureau 6017, Catherine Lechardoy, Rouen.
Dès août 1998, son style et ses “Particules“ dominent la rentrée littéraire mais ratent le Goncourt, pourtant défendus bec et ongles par le président du jury.
Sentiments mitigés
Critique de FightingIntellectual (Montréal, Inscrit le 12 mars 2004, 41 ans) - 18 juin 2007
La question que je me pose... pourquoi écrire? Pourquoi écrire sur un type blasé qui est blasé de voir les gens nier le fait qu'il sont blasés et que la vie n'a aucun sens. Le narrateur, quoique charmant par épisode, finit par ressembler à tous ces philosophes de sous-sol, qui croient qu'ils ont compris le fonctionnement de l'univers, mais qui ne se rendront que malades en bout de ligne.
Houellebecq est 'Si français' à mon avis, car je vois dans ma connaissance de cette littérature, une peur de l'autre. Bien sur, c'est une thématique présente un peu partout, mais elle est caractéristique en France, parce qu'elle s'accompagne par une suffisance du moi.
Je n'y ai pas vraiment cru à cette dépression du narrateur moi. Lui non plus je crois....
complaisance et mépris
Critique de Vda (, Inscrite le 11 janvier 2006, 49 ans) - 12 décembre 2006
L'auteur est toujours présent, comme s'il regardait par-dessus l'épaule de ses personnages (plus des ébauches, que des personnages auxquels il aurait donné chair, esprit et vie, plus des poupées de son dont il use), comme s'il regardait par-dessus mon épaule de lectrice, opinant de la tête à tel ou tel passage, ricanant à tel autre.
En bref, j'ai détesté, et l'analyse où transparait une réelle intelligence, et l'écriture qui se regarde s'écrire et s'applaudit à chaque paragraphe, ou presque.
Nous sommes si pitoyables sous sa plume...
Critique de Opalescente (, Inscrite le 8 novembre 2005, 42 ans) - 2 octobre 2006
La plume alerte de l'écrivain dessine ses personnages désenchantés avec un certain talent. Certaines répliques sont très bien senties, et parviennent à faire sourire, à faire réfléchir. L'oeil acerbe de l'écrivain capture toutes les petites bassesses de nos contemporains, mais ne parvient pas parfois à éviter une certaine complaisance et une certaine... vulgarité, ce qui alourdit et dénature grandement son propos.
Pas d'ennui pour ce roman, mais pas de passion non plus. Juste la satisfaction d'avoir lu le travail d'un bon observateur de la déchéance humaine.
De l'inégalité sexuelle et économique
Critique de Oxymore (Nantes, Inscrit le 25 mars 2005, 52 ans) - 31 juillet 2006
L'histoire: Un cadre d'entreprise informatique (le narrateur) est envoyé en province avec l'un de ses collègues, Raphaël Tisserand, afin de faire la promotion des nouveaux logiciels informatiques de la société. Pendant ces quelques semaines qui précèdent Noël, notre bon petit cadre (Houellebecq ?) va mesurer, au travers de la misère des rapports humains, à quel point il déteste le monde dans lequel il vit; il ressentira au contact du rejet subi par Raphaël auprès des femmes combien la vie peut être morne et inutile.
Mon avis: Houellebecq est ici encore égal à lui-même, c'est à dire habité par une prise de conscience de la difficulté de trouver le bonheur et l'épanouissement sexuel dans cette société moderne. Il constate sans aigreur à quel point le libéralisme actuel influe économiquement mais aussi sexuellement sur les moeurs. Extrait......"dans un système où le licenciement est prohibé, chacun réussit plus ou moins à trouver sa place. Dans un système où l'adultère est prohibé, chacun réussit plus ou moins à trouver son compagnon de lit. En système économique parfaitement libéral, certains accumulent des fortunes considérables; d'autres croupissent dans le chômage et la misère. Il en est de même pour le sexe. Le libéralisme économique et sexuel c'est l'extension du domaine de la lutte, à tous les âges de la vie et à toutes les classes de la société."
Ce petit extrait exprime à lui seul l'opinion de Houellebecq qu'on retrouve ailleurs dans ses romans. Lui-même se considère comme ayant un physique très quelconque, une personnalité transparente aux yeux du monde et ressent l'évolution des rapports humains (et particulièrement homme-femme) comme une progressive déchéance où l'amour est battu en brèche. Pour Houellebecq ".....une femme tombée entre les mains d'un psychanalyste devient définitivement impropre à tout usage"
La dernière phrase de l'avant dernier paragraphe du bouquin est à ce titre très révélateur des sentiments de Houellebecq quant à sa propre expérience: ".....Depuis des années je vis aux côtés d'un fantôme qui me ressemble, et qui vit dans un paradis théorique, en relation étroite avec le monde. J'ai longtemps cru qu'il m'appartenait de le rejoindre. C'est fini."
Houellebecq n'a certainement pas fini de nous délivrer ses visions des rapports humains mais en tout cas j'attends avec impatience son prochain roman car je découvre à chaque fois une écriture très juste et l'expression de sentiments que j'approuve assez sans heureusement en subir les conséquences.
l'un des meilleurs de houellbecq
Critique de Franckyz (, Inscrit le 9 janvier 2006, 46 ans) - 21 janvier 2006
La chute sans fin du personnage et de son collègue est bouleversante.
Moyen
Critique de Kreen78 (Limours, Inscrite le 11 septembre 2004, 46 ans) - 16 octobre 2005
Si français!!!
Critique de Holden (, Inscrit le 17 septembre 2005, 54 ans) - 18 septembre 2005
questions sans réponses
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 10 juin 2004
En effet, un roman qui traite de dépression et turpitude, logiquement ne peut pas enflammer le lecteur. Néanmoins, il y a quelque chose de très divertissant dans le cynisme de l'auteur et la manière dont il livre la marchandise qui a rendu ma lecture très intéressante.
Mais au lieu de nous bombarder de phrases bien tournées, il aurait été préférable de nous montrer comment les maux de la société sont sournois, peut-être avec des exemples précis qui auraient permis d'aller plus loin dans les idées.
Un premier roman
Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 68 ans) - 4 mars 2003
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