Suite de la saga : Vendredi-Saint 1943

La "recette" de la tétralogie est mise une fois encore à contribution, il s'agit de concentrer le récit sur une seule journée, à savoir le Vendredi-Saint 1943, date à laquelle le Reich a décidé de réquisitionner les cloches des églises pour soutenir l'effort de guerre. Les habitants de Gleiwitz assistent impuissants à l'évènement : ils ont jusqu'ici été relativement épargnés mais cette fois ils sont directement touchés, les cloches ne se réveilleront pas le jour de Pâques. Et puis ils ne peuvent plus ignorer ce qui se passe ailleurs ; le siège de Stalingrad vient de s'achever par un désastre, les grandes villes sont régulièrement bombardées, des soldats du pays reviennent les pieds devant, il devient difficile de se nourrir.

Tous les personnages sont là et nous nous intéressons à leurs heurs et malheurs, à leurs états d'âme. Les deux principales familles survivent tant bien que mal et nous les suivons au travers de multiples anecdotes. Ceci n'empêche pas l'auteur d'aborder quelques thèmes généraux : j'ai bien apprécié l'analyse de la place de la Haute-Silésie dans l'histoire récente et ses soumissions successives aux prussiens, aux autrichiens, aux vainqueurs de 14-18, aux allemands ; aujourd'hui Gliwice est polonaise !

Le style du roman est peut-être moins plaisant que celui du tome précédent mais tout ceci reste passionnant pour ceux qui s'intéressent à cette période historique et donne à réfléchir aux problèmes actuels de la construction européenne.

L'auteur, disparu prématurément il y a plus de vingt ans nous a laissé un remarquable testament.

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  Les Cloches muettes [Texte imprimé], roman Horst Bienek trad. de l'allemand par Bernard Kreiss

  de Bienek, Horst Kreiss, Bernard (Traducteur)
  Actes Sud / Lettres allemandes (Arles).
  ISBN : 9782868695956 ; 15,25 € ; 10/08/1993 ; 350 p. ; Broché

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