American Tabloid de James Ellroy

American Tabloid de James Ellroy
( American tabloid)

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Nothingman, le 10 janvier 2003 (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 9 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (14 472ème position).
Visites : 10 315  (depuis Novembre 2007)

Réalité ou fiction?

"L'Amérique n'a jamais été innocente.C'est au prix de notre pucelage que nous avons payé notre passage, sans un regret sur ce que nous laissions derrière nous. Nous avons perdu la grâce et il est impossible d'imputer notre chute à un seul événement, une seule série de circonstances. Il est impossible de perdre ce qui manque à la conception.....L'heure est venue de démythifier toute une époque et de bâtir un nouveau mythe depuis le ruisseau jusqu'aux étoiles.L'heure est venue d'ouvrir grand les bras à des hommes mauvais et au prix qu'ils ont payé pour définir leur époque en secret."
C'est par ce préambule que James Ellroy nous introduit dans son projet un peu fou, un peu mégalomaniaque; à savoir retracer une tranche d'histoire des Etats-Unis dans le moindre détail.Il fait débuter cette période à novembre 1958.
Dans ce livre, Ellroy insère quatre protagonistes fictionnels qui sont: Pete Bondurant,tueur opportuniste;Kemper Boyd,agent du FBI sous la coupe du ténébreux John Edgar Hoover;Ward J. Littell, mi-espion, mi-avocat et John Stanton,agent de la CIA.A travers eux, nous sommes confrontés à des enjeux cruciaux du siècle dernier, la "chasse aux sorcières" contre les communistes, le problème cubain,l'emprise de la Mafia, "La baie des Cochons", l'assassinat de John F. Kennedy...
Tout dans ce livre n'est que extorsions, racket, collusions....On oscille toujours entre la réalité pure, brute et la fiction. On cotoie les pontes de la mafia de l'époque: Santo Traficante, Carlos Marcello, Sam Giancana, Jimmy Hoffa et les hommes politiques les plus notoires: John F. Kennedy, son frère Robert; John Edgar Hoover,patron du FBI et organisateur en coulisses,...
Une époque trouble analysée dans le détail avec une précision chirurgicale. Un style direct et sans artifice: sujet, verbe, complément. De plus, l'auteur a recours à des documents en encart pour appuyer son propos.De nombreux dialogues aussi. Un travail minutieux dans lequel le lecteur se plonge page après page .
Oeuvre de démythification des années 50 à 70, premier volet d'une trilogie,American Tabloid ne laisse pas indemne.Fiction ou réalité?Un peu des deux sans doute. Ce livre se terminant un certain 22 novembre 1963 de sinistre mémoire.....

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Underworld USA - 1

10 étoiles

Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 22 juin 2023

Le genre de romans que j'ai essayé de lire une fois quand j'étais plus jeune (15/16 ans), que je venais de lire et d'adorer "Le Dahlia Noir" et la trilogie Hopkins, et que j'avais lâchement, piteusement, abandonné au bout de 80 pages, sentant bien que je n'arriverais jamais au bout de ce pavé (800 pages en poche, environ). Et que j'ai réessayé de lire une dizaine d'années plus tard, et là, je te vous l'ai torché en trois jours douche comprise tellement je n'arrivais plus à le lâcher. Un monument qui nous fait revisiter les années entre 1958 (fin du Quatuor de L.A.) à 1963, le bouquin s'achevant au 22 novembre. Ellroy nous offre une sorte de relecture, à sa façon, de ces 5 années de l'histoire de la politique américaine. C'est dense, passionnant. On mélange, comme toujours avec l'auteur, personnages de fiction (Pete Bondurant) et réels. Les personnages de fiction semblent réels, et les réels sont de bons personnages de fiction. Premier volet d'une trilogie achevée tardivement, parfaite de bout en bout.

imbroglio pas possible

3 étoiles

Critique de Clubber14 (Paris, Inscrit le 1 janvier 2010, 44 ans) - 13 juin 2013

J'ai beaucoup entendu parler d'Ellroy avant de me lancer dans ce bouquin. Je n'en avais entendu d'ailleurs que du bien du type : c'est le moyen écrivain de thriller, c'est palpitant, ça va à 200 à l'heure, c'est noir à souhait, etc...

Et bien je dois avouer être très déçu par cette lecture. Alors oui c'est un peu violent, assez sombre, les personnages sont de gros durs à la gâchette facile, oui la trame de fond est plutôt intéressante : la Mafia, les élections présidentielles américaines, un syndicat encore plus mafieux que la Mafia, mélangez le tout et vous obtenez une mélasse assez indigeste. Je dis indigeste car il y a beaucoup trop de personnages à mon goût. C'est à s'y perdre entre les personnages des différentes "petites histoires" au sein du roman. Les personnages du FBI, de la CIA, les mafieux, les émigrés cubains clandestins, les entre-deux, la famille Kennedy et leurs proches.....

L'écriture est également assez confondante. Des phrases très sèches, très courtes, qui parle à qui? de qui? pas forcement de sujet ni verbe ni complément, il faut vraiment suivre chaque paragraphe. Loupez-en un et c'est tout le roman que vous ne suivrez plus.....

En conclusion j'ai préféré tant d'auteurs de ce genre de romans (à commencer par le presque homonyme Ellory) que je pense que je vais malheureusement laisser de côté les 2 autres tomes de la trilogie que j'avais pourtant achetés "à l'avance" !!!! Les 100 dernières pages de ce tome 1 ont vraiment été dures à finir....

Noir et platine

5 étoiles

Critique de Antihuman (Paris, Inscrit le 5 octobre 2011, 41 ans) - 20 novembre 2011

Pour les raisons que l'on a déja expliqué et que tout le monde un peu doté d'une cerveau comprendra, il est très coriace de résumer une intrigue de James Ellroy: Sachez juste que, pour autant que je me souvienne, ce roman contient, encore une fois, tous les ingrédients de l'"hard-boiled" pur et dur. D'ou son coté culte sans doute.

De la Reine Rouge féministe, hystériquement anti-mâle, névropathe, frustrée, et camée qui se prendra d'ailleurs, dans cette histoire, une sévère dérouillée, tout comme ce flic bleu, naif, et un peu bêta lors d'une manif, à la petite c**** jouant à la sainte-vierge mais allant pitoyablement avec le premier crevard venu en passant toutes les mises en scènes possibles et inimaginables dignes d'Hollywood, à John "Jack" Kennedy; qui trafique quant-à-lui avec les bandits juifs et corrompus de la ville -d'ou sa chute - par l'intermédiaire de Mickey Cohen, ainsi que d'une police totalement corrompue; elle-même aidée d'une presse globalement pourrie sur tous les atours, on en apprend certes énormément sur l'Amérique, l'abcès de son puritanisme, et l'importance du fric et des conspirations en tout genre (mais aussi de l'idéologie, du fait que TOUT est politique), mais certains, ceux qui en veulent un peu plus en général, pourront rester sur leur faim ! Ce qu'il y a de bien avec Ellroy, c'est qu'on sait à peu près à quoi s'attendre, et enfin qu'une dose de sincérité rend le tout crédible; et enfin il faut bien avouer qu'au-delà du stéréotype cet univers noir aux codes confus et brouillés semble réellement exister...

Noir et tortueux

7 étoiles

Critique de Romur (Viroflay, Inscrit le 9 février 2008, 51 ans) - 7 mai 2011

Etats-Unis 1958 (un peu avant l’élection de Kennedy à la présidence). Une plongée dans les collusions sordides entre la Mafia, les syndicats, les forces de police censées les combattre et le monde politique.

Ellroy reprend les rumeurs les plus noires sur le compte des Kennedy pour construire ce récit politiquement incorrect où toutes les icônes de l’Amérique sont brisées (on aimerait bien savoir la part de vérité et celle de fiction !). L’intrigue, pardon les intrigues !, sont haletantes (surtout prendre son temps pour ne rien rater). Les trois (anti)héros qui se croisent, se soutiennent et s’affrontent sont pleins de duplicité. Le suspense est constant, le récit servi par un style incisif, un vocabulaire choisi et une grammaire simple. Etait-il toutefois vraiment nécessaire de mettre un meurtre ou une séance de torture toutes les 20 pages ?

Du bon Ellroy

8 étoiles

Critique de Loic3544 (Liffré (35), Inscrit le 1 décembre 2007, 46 ans) - 23 juillet 2010

Après avoir lu et apprécié le "quatuor de Los Angeles", c'est avec une certaine appréhension que j'attaquais cette trilogie "Underworld USA", vu que les échos que j'en avais disaient qu'elle était encore plus dure à lire. Est-ce l'habitude ou de mauvais échos ? Je ne sais pas, mais toujours est-il que je n'ai pas ressenti autant de problèmes dans la lecture de ce roman que pour les précédents.
Le style est une nouvelle fois percutant, direct, sans fioritures. Les livres que l'on lit derrière donnent toujours l'impression de se trainer en longueur tellement Ellroy va à l'essentiel. Alors, évidemment, 800 pages d'essentiel, ça demande un peu de concentration, mais Ellroy me semble faire plus de "rappels" des faits importants que dans ses autres romans. Résultat : un livre plus facile à lire.
Dans ce roman, les histoires des 3 héros se croisent sans cesse, dès le début. Ils se connaissent, ils s'apprécient ou se haïssent et leurs rapports vont évoluer tout au long du roman. Comme toujours chez Ellroy, les personnages sont gris, pris par leurs démons, leurs peurs, leur passé. Et évidemment, le fait de se frotter comme ils le font avec la CIA ou la Mafia ne va les arranger. On se demande rapidement comment ils vont finir et on n'est pas forcément optimiste sur le sort qui les attend. Mais Ellroy les fait rebondir, revenir sous un jour nouveau. Et tout cela, ils le font à l'ombre de l'Histoire, celle des Kennedy, John et Robert. Amis, collègues, alliés ou ennemis, les Kennedy sont au centre du roman, loin de l'image idyllique que l'on peut en avoir aujourd'hui. Certes, ce ne sont pas des sales ordures, mais comme tous les personnages d'Ellroy, et sûrement comme tous les hommes politiques et comme tout le monde au final, ils ont leurs bons et leurs mauvais côtés. Ellroy joue avec ça, et en fonction des yeux au travers desquels on les voit (ceux de Pete, ceux de Ward, ou ceux de Kemper), on les aime ou on les déteste.

Le pivot du roman, on s'en rend compte très vite, reste la Baie des Cochons. Ellroy en donne son interprétation et la manière dont elle a, selon lui affecté l'ensemble du mandat de JFK. Nos 3 héros seront directement affectés par les décisions du célèbre président américain et leur évolution est vraiment très intéressante à suivre.

Si certains passages sont peut être moins intéressants, l'ensemble reste vraiment très bon et Ellroy nous entraine vraiment dans une spirale d'événement dont il est très difficile de démêler le vrai du faux, le réel du fictif, le documentaire de la création. Clairement, je vais me lancer dans la suite avec une grande délectation, en espérant retrouver le brio de l'auteur, car la fin d'American Tabloid appelle une suite immédiate.

Un peu trop chargé peut-être...

8 étoiles

Critique de Adrien637 (, Inscrit le 28 janvier 2006, 58 ans) - 30 août 2008

C'est mon troisième Ellroy et il y aura un quatrième. Excellente évocation d'époque et donne matière à réflexion.

Il y a abondance de détails et cet enchevêtrement rend certains comportements difficiles à s'expliquer et la lecture un peu lourde en ce qui me concerne vers la fin.

Tous les moments de l'histoire devraient être couverts par une oeuvre de fiction de ce calibre. Il faut ensuite faire le tri de la fiction et de la réalité.

Un pavé bien saignant

8 étoiles

Critique de Olivier Michael Kim (Nantes, Inscrit le 24 août 2004, 48 ans) - 9 mai 2005

Ce livre est une excellente extrapolation de l'histoire américaine. Nous sommes plongés dans les coulisses du pouvoir durant la montée au pouvoir de JFK jusqu'à sa mort.
Les passages historiques et les élucubrations fictionnelles d'Ellroy s'enchevêtrent et se mêlent avec brio.
L'intrigue mêle les institutions, la CIA, le FBI mais aussi la mafia ou les grosses huiles d'Hollywood. Elle est méticuleuse et perverse. C'en est jouissif.

Côté style. Je trouve que James Ellroy s'est laissé aller. On y retrouve la verve et le vocabulaire qui lui sont chers. Par contre, les phrases sont peu fluides. Même si le style est plaisant, le texte me semble avoir été rédigé trop rapidement. La longueur, presque 800 pages, explique peut-être cela.

C'est bête à dire... mais un traitement plus long sur 3 livres auraient certainement été plus judicieux.

Intelligent et captivant

8 étoiles

Critique de Benoit (Rouen, Inscrit le 10 mai 2004, 43 ans) - 16 juin 2004

Quand on sort de ce bouquin (genre de roman historique contemporain), on ne sait plus où est la réalité, où est la fiction.
Dans ce roman, Ellroy mélange les personnages réels (Hoover, parrains de la mafia, Kennedys (Bob et John),...) et les personnages issus de son imagination (Pete Bondurant,...). De plus, il construit son intrigue autour de faits réels (Baie des Cochons, assassinat de Kennedy, groupes d'exilés cubains entraînés par la CIA).
Ce qui fait que sa thèse de l'assassinat de Kennedy est très crédible.
De plus, la description de certains milieux interlopes (mafia, groupes de Cubains, rapport Maison Blanche/ CIA / Cubains, Hoover) est des plus intéressantes.
Et bien sûr, le style d'Ellroy ne gâche rien à notre plaisir, au contraire!

Je le conseille donc à tous les amateurs de l'histoire récente des Etats-Unis (pour la description de ses personnages réels et leurs relations) et de polars.

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