Ce temps si précieux

L'auteur passe en revue ces lieux où l'on attend, profitant de ce temps qui passe pour nous partager sa vision du monde. Ce lieu peut être une salle d'attente, un quai de gare, un bois pour un rendez-vous galant, une salle d'audience... L'esprit voyage, l'oeil scrute les autres et les devine, leur prête une histoire, tantôt des plus banales qui soient, tantôt tragique.

A la lecture de ce recueil, on prend conscience du temps, de ce temps précieux qui nous manque souvent, de ces heures perdues à patienter dans un but précis, alors que, comme Mario Urbanet, on pourrait l'employer à s'intéresser à l'autre, à partager son histoire, à l'épauler...

Pensées douces amères sur ce monde qui s'affole...

Extrait de "Bureau de l'immigration" :

"Là où je suis née, il n'y a rien. Plus rien. Le vague d'un terrain. Je suis fille de la vacuité. On a gommé mon pays natal, mon origine, ma terre de mémoire. [...] La terre de mes premiers babils aurait pu s'appeler Babel ou Babylone. Elle s'appelait Sangatte. Un nom couleur d'espoir, au goût de sang gâté. Ce sang qui parcourt le monde, prêt à se donner à la moindre douleur, à la moindre plaie des peuples."

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  Lieux communs où l'on patiente

  de Urbanet, Mario Victor-Retali, Natalie (Photographe)
  Editions Le Serpolet / Graminées
  ISBN : 9782917716052 ; 01/03/2009 ; 105 p.