Les Adieux à la Reine de Chantal Thomas
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Chronique d'un effondrement annoncé...
Agathe-Sidonie entre en I778 au château de Versailles comme lectrice adjointe de la reine Marie-Antoinette. Eblouissement, effarement : Versailles est le modèle vers lequel toutes les cours ont le regard tourné, on y fait et défait les fortunes d'un regard ou d'un mot.
Derrière les dorures pourtant, il y a aussi les fièvres et la puanteur, et toute la gamme de sentiments peu reluisants qui animent la foule des courtisans avides d'une illusoire reconnaissance."La vie là-bas ne ressemblait à rien d'autre", obéissant à un cérémonial strictement codifié qui s'effondrera pourtant, en moins d'une semaine dans l'odeur de la peur et du sang,en juillet 1789. En 1810, Agathe-Sidonie, exilée à Vienne, entreprend de raconter ces heures où s'est dissous un monde qui paraissait immuable, ces heures où comme tant d'autres, portée par des événements qu'elle ne contrôlait pas, elle a "déserté", ce qu'elle ne se pardonnera jamais. D'abord chroniqueuse d'une vie quotidienne fastueuse, la narratrice quitte peu à peu le registre léger pour l'angoisse et les interrogations sur le bien-fondé d'un monde basé sur le faux-semblant et l'injustice.
Au fil des pages se dessinent des portraits finement analysés, de personnages réels ou fictifs, témoins de près ou de loin de cette fin d'un monde. L'écriture n'est pas le moindre attrait de ce roman attachant, une écriture à l'image de cette époque,qui cultivait comme un art de vivre celui de la conversation.
Les éditions
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Les adieux à la reine [Texte imprimé], roman Chantal Thomas
de Thomas, Chantal
Seuil / Fiction & Cie.
ISBN : 9782020414777 ; 18,30 € ; 28/08/2002 ; 245 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (7)
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La dernière Reine.
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 13 février 2016
Cette fois c'est sa seconde lectrice, Agathe-Sidonie Laborde qui est la narratrice. Elle jette un regard froid mais lucide sur Versailles. Ce palais où elle s'est toujours sentie étrangère, écrasée par le souvenir omniprésent du Roi Soleil, Louis XIV qui fait une ombre écrasante, lui qui fut grand jusque dans la mort.
Chantal Thomas n'a peut-être pas réussi un grand roman. Le style est tristounet et le récit parfois pesant.
Mais là où réside la force de son roman c'est quand même le personnage de la Reine. Son mari fut un régnant faible, un mari peu avenant. Quelle fut la vie de cette femme ?
Un rôle de poule pondeuse dans un palais sale, entourée de nobliaux parasites poudrés et malodorants !
Quel joli programme.
LE ROMAN À PRIVILÉGIER PAR RAPPORT AU FILM
Critique de Meuhriel (, Inscrite le 11 septembre 2015, 31 ans) - 25 janvier 2016
En conclusion ce roman m’a permis d’imaginer la panique et les angoisses des personnes hautes placées pendant la Révolution française et d’en apprendre d’ailleurs davantage sur la Révolution elle-même – toujours une quiche en histoire… Mieux vaut privilégier le roman au film !
Ah ça ira, ça ira ... pas du tout ...
Critique de Homo.Libris (Paris, Inscrit le 17 avril 2011, 58 ans) - 27 février 2014
Assez bien écrit dans l'ensemble. Dommage que certains passages s'éternisent sans intérêt, surtout à la fin qui traîne en des longueurs où on sent que la veine de l'auteur s'épuise. Dommage aussi que ce livre manque d'un appendice qui permettrait au lecteur de faire la part du romancé et du documenté. Chandernagor l'a très bien fait dans son excellent roman " La Chambre" (cf. critique sur ce site), mais n'est pas Chandernagor qui veut, même si l'éditeur prend la peine de révéler en 4ème de couverture que l'auteur est Directrice de Recherches au CNRS (quelle matière ?). Dommage, dommage. Le sujet est original et ç'aurait pu être un grand roman historique, et ce n'est qu'une vague petite historiette !
La fascination de Marie-Antoinette
Critique de Mithrowen (La Chaux-de-Fonds, Inscrite le 23 août 2011, 35 ans) - 19 août 2012
J'ai trouvé ce roman très réussi et j'ai apprécié d'avoir le point de vue d'une domestique de la reine, même si la fascination naïve qu'elle a pour la reine peut être parfois exaspérante.
J'ai également apprécié la forme du roman découpé parfois par jour ou par heure.
Au final, c'est un roman sympathique pour qui aime connaître les coulisses de Versailles.
Le talent d'écriture...
Critique de FranBlan (Montréal, Québec, Inscrite le 28 août 2004, 82 ans) - 18 octobre 2008
J'ai, comme la plupart des gens, lu plusieurs autres récits sur Marie-Antoinette et les tragiques évènements de la Révolution, mais jamais rien d'une écriture aussi raffinée, une écriture à l'image de cette époque qui cultivait aussi comme un art de vivre, celui du raffinement.
À lire pour l'amour de l'histoire...? J'en doute...
Pour qui sait apprécier le talent d'écriture..., indispensable!
Pauvre Agathe-Sidonie
Critique de Bolivar (, Inscrite le 3 mars 2005, 72 ans) - 3 juin 2008
Le personnage d'Agathe-Sidonie qui raconte les derniers jours de Marie-Antoinette à Versailles est on ne peut plus insignifiant et sa vision de la Reine, dont elle n'est pas proche, est empreinte d'une fascination béate et naïve qui rend son récit extrêmement falot. En fin de compte, elle est très mal placée pour décrire avec autant de lenteur et de minutie cet épisode de la vie de la reine.
Cette Agathe-Sidonie a vraiment très peu compté et c'est tout ce que ça raconte.
Trois jours qui ont compté.
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 29 avril 2006
C’est Agathe-Sidonie qui, depuis Vienne, tout juste vaincue par Napoléon, se remémore les trois derniers jours à la Cour. Et qui les retranscrit fidèlement avec les analyses subséquentes comme peuvent en faire les témoins d’un évènement bouleversant avec un minimum de recul.
La construction du livre est ainsi faite qu’on attaque par les états d’âme et les difficultés de la vie des nobles français exilés à Vienne et rattrapés par l’Histoire de France sous les traits des armées napoléoniennes. On terminera aussi par un épisode concernant cette période. En sandwich, les trois fameux jours de 1789 à Versailles. Autant le dire, j’ai eu du mal à adhérer à la part viennoise du roman (trop de crème ? Non, c’est un roman ! Pas un gâteau !). Ca vient plutôt en trop, ou peut être Chantal Thomas n’a-t-elle pas su suffisamment lier les deux ?
Par contre, ces trois derniers jours qui signent la fin d’une dynastie, et bien plus même, d’une civilisation pourrait-on dire, sont magnifiquement détaillés et écrits. Pas de spectaculaire, pas d’ennui comme on en trouve dans certains romans historiques. Beaucoup de psychologie en contrepoint du fil des évènements, et manifestement Chantal Thomas connait son sujet. Le parti-pris est celui de la Reine, ou d’une admiratrice de la Reine et de la Cour qui l’entoure, et c’est un angle intéressant, inhabituel.
Pas didactique pour un sou, sans concessions pour du roman-spectacle qui ferait passer la « pilule historique », Chantal Thomas nous a écrit un témoignage, fictif bien entendu, de première main sur la chute des Capétiens. Et ce témoignage dépasse largement le cercle des passionnés d’histoire pure.
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