Mon grand appartement de Christian Oster

Mon grand appartement de Christian Oster

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Tophiv, le 2 janvier 2003 (Reignier (Fr), Inscrit le 13 juillet 2001, 49 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 5 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (41 904ème position).
Visites : 6 982  (depuis Novembre 2007)

Une écriture sensible et juste

Luc Gavarine, chômeur au passé amoureux rempli de désillusions, est à nouveau quitté par celle qu'il aime. Il commence à errer, ne voulant pas rentrer dans son grand appartement si vide dont il a de toute façon perdu les clés. Il rencontre Flore, enceinte et seule. Elle semble rechercher son aide, son amour. Il l'aime dès le premier regard, elle et son futur enfant. Il fait sa connaissance et quelques mots plus tard, il l'accompagnera lors de l'accouchement et de la naissance de la petite Maude, il jouera le rôle du père auprès de Jean, frère de Flore ...
Oster nous présente Luc, un homme pessimiste, timide, effacé, que les blessures passées poussent vers la dépression. En fait, c'est Luc lui même qui nous livre ses pensées. Oster écrit comme Luc pense, parfois un peu brouillon, rapide dans l'enchainement de détails, parfois, lentement, dans des successions de réflexions et d'interrogations.
Luc cherche un sens à sa vie, une raison d'exister, quelqu'un à qui donner cet amour qu'on lui refuse. Ce sera Flore, Flore qui ne l'aime pas mais qui a besoin de son soutien, Flore à qui il est heureux d'offrir tout ce qu'il a, sans rien demander, ni espérer en retour.
Dans la 1ère partie, avant la rencontre avec Flore, on pense un peu à Modiano, pour l'errance de Luc, pour sa passivité contemplative, ses difficultés à communiquer, sa tristesse latente, aussi pour cette absence de contrainte temporelle qui donne un aspect irréel, rêvé, à l'histoire.
Les dialogues sont peu nombreux, les échanges se font dans les silences, dans ce que l'on devine, ou ce que l'on croit deviner. Oster nous fait partager l'évolution intime de Luc, fragile, s'attendant toujours au pire, aspirant même à toucher le fond du gouffre pour ne plus pouvoir que remonter, pour parachever en quelque sorte sa souffrance. C'est symboliquement au fond du gouffre que fait visiter le frère de Flore qu'il commencera à trouver un sens à sa vie, une famille, des gens qu'il a envie d'aimer, d'aider.
C'est la musique sensible de la vie, de la reconstruction éphémère et fragile après des années tristes. C'est le cycle perpétuel des douleurs soudaines, des désespoirs tenaces et des promesses de bonheur, c'est la vie, ce sont nos pensées, nos sentiments.

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Excellent!

8 étoiles

Critique de Soldatdeplomb4 (Nancy, Inscrit le 28 février 2008, 35 ans) - 15 janvier 2009

Ce roman d'Oster est excellent, et nous raconte avec des digressions très bien écrites, et souvent comiques (je pense au combat pour remettre ses chaussettes), comment Gavarine met peu à peu de côté sa dépression, et prend en main sa vie. Même si ses projets capotent, il la prend en main, la scène finale le prouve...

Un reproche? Trop de digressions tuent-elle la digression? Je ne sais pas. Ce que je sais c'est que j'ai aimé et dévoré ce livre.

instants magiques

8 étoiles

Critique de Fiona85 (, Inscrite le 22 septembre 2008, 43 ans) - 22 septembre 2008

Je viens à peine de reposer le roman. Je peine encore à émerger de l'univers si particulier de Luc Gavarine. Car c'est bien une immersion totale dans le dédale des pensées du fameux Luc que nous propose ici Christian Oster. Luc, un homme qui au premier abord semble plutôt quelconque, sans grande envergure. Un petit employé qui n'a trouvé pour se réaliser au monde que le fait de s'armer d'une serviette vide laissant aux autres le soin de l'imaginer pleine.
Et pourtant. De la perte de ses clés qui lui fera prendre conscience de la fin imminente de son couple, à la rencontre de Flore qui matérialisera son désir de paternité, Luc se laisse provoquer par le destin, accepte volontiers de prendre des décisions cruciales et de bousculer son quotidien sans plus de débats préalables. Luc est à la fois mortellement ordinaire et incroyablement extraordinaire.
Au coeur des pensées du personnage, le lecteur n'en sait pas plus que ce que Luc ne veut bien lui en dire. Il n'en saura pas plus que ce que Luc lui même comprend et perçoit. A lui ensuite d'essayer de prendre de la hauteur.

Un ouvrage qui nous permet de renoncer à être soi le temps de quelques heures et de s'immerger totalement dans un autrui plutôt atypique.

Non, non et non

1 étoiles

Critique de Bouzouki (, Inscrite le 20 novembre 2007, 49 ans) - 21 novembre 2007

La vacuité des personnages n'a d'égale que l'absurdité de l’histoire... L'histoire du type qui ne veut pas rentrer chez lui, qui se balade avec une serviette vide, qui fait une rencontre improbable dans une piscine, part assister à l'accouchement d'une inconnue et devient finalement guide de gouffre. Je n'ai peut-être rien compris, mais, bien que l'écriture ne soit pas pesante, la passivité, la froideur, l'absence de réaction des personnages, tout cela m'a donné l'impression d'une perte de temps...

Une belle idée... que je n'ai pas cernée

5 étoiles

Critique de Nirvana (Bruxelles, Inscrite le 7 avril 2004, 52 ans) - 2 août 2004

C'est l'histoire d'un homme, obsessionnel, mal dans sa peau, qui nous livre ses pensées, dans un soliloque touchant d'honnêteté. Il a perdu sa serviette.... et ses clefs... et peut-être sa compagne. Alors, pour ne pas se retrouver dans le vide de son grand appartement, il préfère ne pas rentrer chez lui, couche à l'hôtel, accepte un rendez-vous avec une ex mais repart avec une autre femme, Flore, sur le point d'accoucher.
J'ai aimé l'écriture de ce roman,qui nous mène par des chemins de traverse, au départ d'un évènement anodin,vers un changement profond du comportement de Gavarine.
On prend toute la mesure du personnage quand il nous raconte le pourquoi et le comment dans sa manière de se raser, que j'ai trouvée savoureuse.
Par contre je n'ai pas aimé le personnage de Flore, que j'ai trouvée lassante, vide... est-ce un mauvais présage de ce que sera sa relation avec Gavarine, ou un choix de l'auteur pour nous montrer finalement toute l'étoffe de Gavarine?
Je ne veux pas chercher la difficulté là où il n'y en a pas, mais je ne suis pas convaincue, à la fin du roman, que la quête du bonheur de Gavarine soit aboutie. Ou je n'ai pas compris le roman, tout simplement...

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