Parade

Ils sont quatre : Ryôsuke, Koto, Mirai et Naoki. Ils ont entre 21 et 28 ans et partagent un appartement dans un immeuble de Tôkyô donnant sur l’ancienne route de Kôshû. Tour à tour ils vont se raconter : leur vie, leur passé, leurs amours, leurs amitiés, leurs travers, leurs folies, leurs secrets..
Ryôsuke est étudiant, partage une drôle de relation avec la petite amie de son tuteur. Koto est folle amoureuse de son acteur vedette et attend fébrilement chacun de ses appels. Mirai est une artiste quelque peu portée sur la boisson qui aime fréquenter les bars branchés de Shinjuku. Naoki, employé dans une société de distribution de films, se pose des questions et tente comme il peut de mener sa barque même si quelque chose semble se cacher derrière cet homme si discret… A ceux-ci vient s’ajouter la venue improviste d’un cinquième protagoniste, le jeune Satoru dont le travail nocturne soulèvera bien des interrogations.

A l’image de l’Auberge Espagnole de Klapish, auquel ce livre m’a fait penser, le fait que ces personnages ne soient pas des tokyoïtes du cru renforce le récit et l’effet de rencontre entre des êtres venus d’horizons différents, voire divergents. Concrètement j’ai eu l’impression de faire partie de cette colocation, impression accrue par leur vécu mais également par l’omniprésence de cette ville au cœur du roman, je parle bien entendu de Tôkyô. Là semble être la particularité de Yoshida Shuichi, qui à l’image de Park Life, semble s’attacher à immerger le lecteur dans cette mégalopole gargantuesque, cette colocation n’est qu’une tranche de vie dans un océan humain, perdue aux milieu de millions d’êtres.

La lecture est simple et agréable, le style également. L’histoire même si celle-ci n’est pas le sujet principal du roman est suffisamment accrocheuse. Pour ma part à chaque fois en rentrant du travail j’avais hâte de retrouver « mon » petit bout de Japon.
Parade est un roman terriblement contemporain, très caractéristique de la littérature japonaise moderne. Vous ne trouverez pas la poésie d’un Sôseki par exemple. Cependant je conseille vraiment cette lecture pour les amoureux du Japon, ce pays si éloigné de nous sur beaucoup de plans, mais qui paradoxalement m’attire pour cette raison.

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  Parade [Texte imprimé], roman Yoshida Shuichi traduit du japonais par Gérard Siary et Mieko Nakajima-Siary

  de Yoshida, Shuichi Siary, Gérard (Traducteur) Nakajima-Siary, Mieko (Traducteur)
  Editions Philippe Picquier / Picquier poche (Arles)
  ISBN : 9782809703054 ; 5,97 € ; 20/10/2011 ; 314 p. ; Poche

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