César Birotteau de Honoré de Balzac

César Birotteau de Honoré de Balzac

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Pierre-André, le 21 novembre 2012 (Inscrit le 18 octobre 2012, 35 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 129ème position).
Visites : 5 950 

La dernière symphonie d'un coeur simple

Nous sommes bien au cœur de la vie parisienne avec cette famille Birotteau si unie dans son bonheur comme dans son malheur.
Malgré un vocabulaire financier qui peut être pesant dans certaines descriptions, Balzac nous fait magnifiquement découvrir le milieu petit-bourgeois parisien.

Ce pauvre César, parfumeur parisien, chevalier de la légion d’honneur, etc… est un cœur pur, auquel il arrivera bien des malheurs à cause de sa naïveté. On retrouve ce cette nature d’homme honnête qui se laisse abuser par ceux qui l’entourent comme dans bien des œuvres de Balzac.
Ici, le personnage sera ruiné, par son entourage et il devra suite à sa faillite rembourser ses créanciers et expier sa faute, ainsi que celle des autres.

En écho de ce malheur, Balzac vient faire résonner la 5° symphonie de Beethoven dans leur cœur du pauvre César.

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César

7 étoiles

Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 13 janvier 2021

Publié sous plusieurs titres CESAR - CESAR BIROTTEAU et enfin HISTOIRE DE LA GRANDEUR ET DE LA DÉCADENCE DE CÉSAR BIROTTEAU.


César BIROTTEAU est commerçant, parfumeur. Mari comblé, père d'une jolie Césarine bientôt en âge de se marier. Il fait partie de la loge des commerçants mi vertueux mi royaliste et surtout de la catégorie de ceux qui savent changer de camp quand il le faut. La France de Louis XVIII est encore fragile. César est un peu imbu de sa personne mais surtout peu instruit et fort peu rodé à la réflexion objective. Bref une proie facile et rêvée pour qui voudrait en profiter.
Sa route croisera celle de ROGUIN et CLAPARON, l'un est notaire véreux et l'autre, homme de paille sans morale. Ils construiront un montage financier prometteur mais illusoire auquel, bien sûr notre ami César tombera les deux pieds joints.
Tout s'enchaîne, les lettre de change, les escomptes, les prêts usuraires de dépannage et le bon César se retrouve failli en moins de temps qu'il faut pour le dire.

Il a cependant la chance de connaître le juge POPINOT et son neveu. Ils sont gens de parole et de cœur et aideront l'infortuné.

Un texte agréable, difficile à lire pour ces nombreux passages concernant les faits d'argent de de commerce donc Balzac semble se repaître


PERSONNAGES

En raison même de sa conception et des conditions de sa rédaction, César Birotteau est un carrefour de rencontres pour bien des personnages de La Comédie humaine qui s'y retrouvent ou y préparent leur retour.

– César BIROTTEAU (1776 (?)-1823) : négociant.

– Césarine BIROTTEAU : sa fille, née en 1801. Future comtesse Popinot. Citée dans Un prince de la Bohème, Le Cousin Pons, La Maison du chat-qui-pelote, La Muse du département, Un début dans la vie, Illusions perdues.

– Frère de l'abbé François BIROTTEAU : le « curé de Tours ».

– CAMUSOT (né en 1766) : drapier, devenu député puis baron et pair de France en 1845 (Le Cabinet des Antiques, Le Cousin Pons, La Maison du Chat-qui-pelote, La Muse du Département, Un début dans la vie, Illusions perdues).

– Charles CLAPARON : homme d'affaires et de paille

– Célestin CREVEL. Incarne tous les travers de la bourgeoisie de Juillet

– Alexandre CROTTAT : notaire (Le Colonel Chabert, Splendeurs et misères des Courtisanes, La Femme de trente ans).

– DERVILLE (né en 1794) : maître Derville est l'avoué de La Comédie humaine, qui intervient dans tous les cas difficiles. (Gobseck, Splendeurs et misères des courtisanes, Le Colonel Chabert, Le Père Goriot...)

– Andoche FINOT : publiciste (Béatrix, La Rabouilleuse, Illusions perdues, Un début dans la vie...)

– Félix GAUDISSART (né en 1792 ?) : commis-voyageur

– GIGONNET (Bidault dit, 1755-1835 ?) : usurier. Apparitions fréquentes, notamment dans Les Employés.

– Jean-Esther van GOBSECK. Usurier aux multiples apparitions. Un récit porte son nom.

– Sarah GOBSECK. Petite-nièce du précédent. Courtisane.

– Joseph LEBAS (né en 1783) : drapier, devenu pair de France.

– Henri de MARSAY (1792-1834) : dandy et grand séducteur, membre de la société des Treize. Il deviendra un homme d'Etat d'une immense réputation. Reparaît très souvent (29 fois).

– MATIFAT : négociant

– Jean-Baptiste MOLINEUX : propriétaire (Une double Famille).

– Baron Frédéric de NUCINGEN (né en 1763) : banquier qui reparaît 31 fois, notamment dans Le Père Goriot

– Delphine de NUCINGEN (née Goriot, en 1792) : épouse du précédent, maîtresse de Marsay et de Rastignac (Le Père Goriot)

– Anselme POPINOT (né en 1745) : droguiste qui deviendra comte et pair de France

– Jean-Jules POPINOT : juge vertueux, oncle du précédent (L'Interdiction).

– (né en 1761) : notaire, qui ruine Guillaume Grandet (Eugénie Grandet), les veuves Bridau et Descoings (La Rabouilleuse). Une réputation épouvantable dans le notariat. Sa femme a une liaison avec Du Tillet (La Muse du département).

– Du TILLET (Ferdinand, dit) : né en 1793 de père et mère inconnues. Banquier (Une fille d'Eve, La Rabouilleuse).

– Maxime de TRAILLES (né en 1791) : dandy. Finira député ministériel. Il traverse toute La Comédie humaine, de Béatrix aux Comédiens sans le savoir.

Heurts et malheurs d'un commerçant naïf

8 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 2 mai 2020

César Birotteau, commerçant naïf et monarchiste, arrive à percer à Paris, dans le milieu des cosmétiques et faire fortune, entouré d'un soutien familial, avant de sombrer bien plus vite, des suites d'une faillite commerciale, du fait d'une assez grande naïveté, sa probité ne réussissant à plaider sa cause auprès des financiers.
Ce roman divulgue les méandres de la réussite sociale sous la Restauration, du milieu d'affaires, complaisant avec les détenteurs de la réussite, tout de suite distant en cas de décapilotade. Un cours de droit des faillites et des affaires et du fonctionnement des tribunaux de commerce est ici divulgué, de manière instructive, au risque de paraître par moment rébarbatif, mais il sert à comprendre les arcanes d'un système, qui a toujours cours en grandes parts. Sombre à l'envi et appuyé d'un style flamboyant, comme à l'habitude de l'auteur, cette oeuvre est représentative de ses écrits, pour le meilleur. Après, il ne faut pas être déprimé pour s'attaquer à ces monuments de sarcasmes et de réalisme.

L'ascension et la chute d'un commerçant parisien sous la Restauration

8 étoiles

Critique de Dirlandaise (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 69 ans) - 20 octobre 2013

Dans ce roman, nous faisons la connaissance d’un personnage, maître parfumeur de son état, parti de rien et devenu, à force de travail et d’acharnement, un commerçant respecté et prospère dans ce Paris de la Restauration. En effet, César Birotteau est enfin heureux. Son épouse est une beauté de même que sa fille. Les deux femmes l’aiment d’un amour inconditionnel et jouissent enfin d’un luxe durement gagné par le parfumeur. Récipiendaire de la Légion d’honneur, César décide de donner un grand bal afin de fêter l’événement. Mais, les factures ne tardent pas à jeter une douche froide sur le bel enthousiasme de César. Le malheur s'abat sur la petite famille avec la fuite d’un notaire, emportant avec lui l’argent des Birotteau et les précipitant dans la ruine et la disgrâce. Commence alors pour le parfumeur un calvaire dont sa pauvre constitution et son sens de l’honneur et de la probité constituent de bien faibles défenses face à ce gouffre financier s’ouvrant sous ses pieds.

Balzac met l’accent sur les rouages du commerce parisien au détriment des sentiments et de l’histoire personnelle des personnages. Si vous ne connaissez pas le processus de la faillite de ce temps, vous aurez droit à un véritable cours, que dis-je, un traité détaillé de tout ce qu’une faillite sous la Restauration représentait et vous apprendrez comment les différents intervenants sont recrutés. Balzac compare ce processus à une pièce de théâtre et sa description des différentes étapes de la faillite est de toute beauté, enfin pour ceux qui apprécient ce genre de récit.

Cette oeuvre, importante dans l’œuvre du grand romancier, nous permet de retrouver des personnages déjà rencontrés dans d’autres romans comme par exemple l’usurier Gobseck. J’ai d’ailleurs beaucoup aimé certains d’entres eux dont entre autres l’épouvantable Molineux vivant chichement dans son appartement sale et accumulant des richesses sous des dehors de misère. Les femmes ne sont pas trop niaises mais la femme et la fille de César sont un peu trop vertueuses et saintes à mon avis. Heureusement ce côté angélique féminin est contrebalancé par le personnage de madame Madou, cette commerçante de noix en gros, maîtresse femme forte comme un homme et ne craignant presque rien. Nous retrouvons aussi les maîtresses dépensières et rusées grugeant sans vergogne la fortune de leurs soupirants.

Je reproche à Balzac une fin un peu trop heureuse mais c’était sans compter sur l’intelligence du romancier qui nous réserve un retournement de situation de son cru à la toute fin du volume. Bref, un roman qui se déroule dans le milieu du commerce parisien sous la Restauration très instructif mais qui demande un certain effort car certains passages sont assez arides.


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