Week-End de Peter Cameron

Week-End de Peter Cameron
( The weekend)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Bluewitch, le 29 décembre 2002 (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 45 ans)
La note : 5 étoiles
Visites : 3 983  (depuis Novembre 2007)

Croisée de sens uniques

Un week-end, dans l’état de New-York. Un week-end « américain ». Un couple, Marianne et John, invite un ami cher, Lyle, à le passer avec eux. Ils ont aussi invité une certaine Laura Ponti, femme esseulée et un peu marginale. Lyle a un nouvel amant, Robert, et l’amène avec lui. La compagnie est au complet.
Les hôtes sont des personnages indépendants du monde, ils vivent de leurs rentes et s'occupent ça et là de leur maison au bord d’une rivière. Marianne est une ancienne dépressive remise d'aplomb par la naissance d'un fils tant attendu, Roland, qui lui prend la majorité de son temps. John, lui, est un homme réservé, taciturne, occupant ses journées à la construction d'un mur parfaitement inutile et l’entretien d’un potager. Mais voilà, ils semblent vivre une petite vie tranquille.
Lyle, leur ami proche, fut l’amant de Tony, le demi-frère de John, mort du sida un an plus tôt, et l’amour fou qu'il lui portait reste présent en ombre chinoise dans son sillage. Mais voilà, il a remonté la pente et sa relation avec le jeune et bel artiste Robert semble de bon augure…

Un agréable week-end en perspective, donc… On joue au croquet, on se baigne dans la rivière, il fait chaud. (Imaginez ma critique illustrée de petites fleurs)
Sauf que ce roman fait le chemin en sens inverse et fissure le faux tableau idyllique en quelques détails. Marianne n’accepte pas l’idée d'un autre homme dans la vie de Lyle pour qui Tony, toujours présent en filigrane, parasite la relation avec Robert. Lui-même amoureux de Lyle et ne pouvant accepter le non-retour. Antipathies, hypocrisies, non-dits,…Un peu tordu, quand même.
C'est bien ça l'idée. Tenter de bâtir un roman, qui veut lézarder le puritanisme américain dans ses fondations, sur les relations qui s'édifient ou s'effondrent, la dissection des êtres humains et se retrouver en fin de compte avec du questionnement métaphysico-sentimentalo-culturel qui ne mène les gens nulle part. Ah, ils ont tous été désespérés mais ça allait mieux. Sauf qu’après ces 190 pages, ils sont toujours désespérés à pleurnicher sur leur triste sort. Conclusion de Marianne « Soudain, voilà, je n’ai pas l'impression d’être une bonne personne. Je me sens Ômauvaise’ (.) Je ne m'aime pas. » Réponse de John « Si tu as ce sentiment, ça ne sert à rien de te dire qu’il ne faut pas. » Hum hum, plein de tact, le bonhomme… Quant à Lyle, il regrette de ne pas avoir accepté de dire à Robert qu'il l’aimait (lequel, anéanti, s'est enfui en courant, évidemment…). Ouh là !! On aurait pu me prévenir que cette histoire serait si compliquée…
Je mets quand même deux étoiles et demie, pour les bonnes intentions de l'auteur…

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