La valse aux adieux de Milan Kundera
( Valčík na rozloučenou)
Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone
Moyenne des notes : (basée sur 15 avis)
Cote pondérée : (350ème position).
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La valse des sentiments
"L'automne commence et les arbres se colorent de jaune, de rouge, de brun; la petite ville d'eaux, dans son joli vallon, semble cernée par un incendie. Sous les arcades, des femmes vont et viennent et s'inclinent vers les sources. Ce sont des femmes qui ne peuvent pas avoir d'enfants et elles espèrent trouver dans ces eaux thermales la fécondité." Tout commence ainsi, Kundera pose le cadre de cette ville tchèque au charme désuet, une ville qui ne nous quittera plus tout le long de ce livre.
Ce roman est une imbrication de plusieurs personnages, de plusieurs histoires, retirez-en une et c'est tout l'édifice qui s'écroule. Ces personnages que presque tout oppose et qui pourtant vont vivre cinq jours ensemble, cinq jours où va se jouer la Comédie de la Vie. Car ce roman tient du théâtre: "vaudeville noir", comédie dramatique, huis-clos,...Et puis ces personnages, qu'on dirait tout droit sorti d'une oeuvre mythologique: un gynécologue original qui invente un eugénisme d'un genre nouveau, une jolie infirmière enceinte, un trompettiste lâche et frivole, un homme désabusé par la vie et éternel exilé, un riche américain au pouvoir mystique, un laideron persécuté de toutes parts, un amoureux transi et une femme belle et suicidaire. Huit personnages unis au gré de cette ville et qui en cinq jours vont se lier, se délier, se déchirer, s'unir.
Rien à dire sur ce roman construit avec le génie d'un orfèvre ou d'un horloger suisse, chaque personnage étant un rouage faisant fonctionner le système dans son intégralité.
Roman qui est le dernier de la période tchèque de Kundera.
Kundera, Kundera, quand tu nous tiens....
Les éditions
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La Valse aux adieux [Texte imprimé] Milan Kundera traduit du tchèque par François Kérel [préface d'Élisabeth Pochoda]
de Kundera, Milan Pochoda, Elizabeth Turner (Préfacier) Kérel, François (Traducteur)
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070370436 ; 8,60 € ; 19/07/1978 ; 353 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (14)
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Plaisant
Critique de Ardeo (Flémalle, Inscrit le 29 juin 2012, 77 ans) - 29 mars 2015
Sous les apparences d’un récit vaudevillesque qui montre l’espace d’un temps donné, les actes, les actions et les réflexions d’une série de personnages dans une station thermale qu’on imagine facilement se trouver dans la défunte Tchécoslovaquie, « La Valse des adieux » est un roman aux formes théâtrales qui aborde les problèmes existentiels d’hommes et de femmes de la manière la plus originale qui soit. L’auteur de la postface de l’édition de poche que j’ai lu réussit à pointer toute la richesse du travail de Kundera qui pourrait échapper à une lecture découpée.
Très bon !
Critique de JEANLEBLEU (Orange, Inscrit le 6 mars 2005, 56 ans) - 3 novembre 2013
Kundera a une vrai force dans sa capacité de créer autant de personnages tous différents et crédibles et de les faire interagir au sein d'une même oeuvre.
Comme d'habitude chez Kundera, l'humour permet d'évoquer avec légèreté des questions existentielles sérieuses (l'amour, l'amitié, les relations parents/enfants, l'exil, ...).
C'est fin et subtil. On ne s'ennuie pas une seconde !
J'ai enlevé 1/2 étoile cependant pour la fin prévisible et trop vite expédiée à mon goût...
Roman d'humour ?
Critique de Anthe (, Inscrit(e) le 7 novembre 2011, - ans) - 30 juillet 2013
L'auteur, que j'aimerais avoir comme ami- pour nos "connivences" d'idées et dans Son oeuvre en général- excelle à amener son récit par des coïncidences pas "évidentes" tout de suite ( je pense au bleu ciel ! .. des pilules ou à cette réflexion sur la longueur du nez de ce garçonnet de 2 ans et d'autres bambins rencontrés par après ..) et aussi par un récit aérien, enlevé, dépoussiéré de sa couche de "moralisme"et j'éclate de rire littéralement quand "mon franc tombe" .. je me marre tout le long, il faut bien le dire . Je retrouve une partie de moi en lisant cette histoire .
Le trompettiste et son épouse me font aussi penser à un couple de voisins que j'ai connu, lui empêtré dans ses confusions et ses mensonges, et perdant tout le savoir-communiquer courageux qu'un homme se doit de posséder s'il veut être respecté et s'il veut passer pour quelqu'un qui respecte l'(es) autre(s) -dixit son épouse- ; elle aveuglée par la jalousie, toujours tourmentée, suspicieuse, qui s'ennuie sans doute au quotidien et n'a rien de mieux à faire qu'à espionner son mari, sa "possession" serais-je tentée de dire ; elle s'épanchait sur ses déboires, j'en avais aussi ( les mêmes en sens inverse ) et aucune de nous deux ne savait plus ce qu'elle pleurait très exactement. Très comique à observer mais avec un certain recul !
Alors, Monsieur Kundera, à part l'exil qui doit être douloureux de façon extrême, avez-vous vécu de ces relations frustrantes et pourtant inévitables ? Je gagerais que chacun de nous a connu ou connaîtra l'amère fin ou continuation de certain(e)s amours.
Alors oui, ce roman me parle vraiment car il englobe l'univers tout entier. Mais je ne me sens absolument pas disposée à "aimer" encore . Pourquoi ? Parce que rien n'est vrai ! Rien n'est vrai dans cette histoire, pas plus qu'en toute autre chose, et certainement pas dans ce sentiment qu'on nomme le plus noble .
Et au contraire de ce que certains avis peuvent dire : la fin est ratée .. ? .. le dernier sursaut du dernier volet ( à la gare ) n'est pas une fin mais un épilogue . Qui "frappera" encore ? Pas ceux qui sont morts, en tous cas. Mais les autres, ceux qui restent, ont tout leur potentiel . Survivants, montrez-vous efficaces et convaincants . Vivent les personnages de Kundera qui dorment aussi dans ma bibliothèque et que je fais se réveiller de temps à autre .
Un divertissement
Critique de Falgo (Lentilly, Inscrit le 30 mai 2008, 85 ans) - 28 décembre 2011
Certains y ont trouvé de la profondeur derrière la mousse. Moi, pas. Ca se lit sans difficulté, avec de l'amusement et de l'intérêt, un peu d'ennui parfois.
Un livre intéressant
Critique de Rafiki (Paris, Inscrit le 29 novembre 2011, 33 ans) - 14 décembre 2011
Pourquoi ?
Simplement Kundera utilise ici sa bonne vieille recette, il part des histoires d'amour de ses personnages, souvent nombreux et lui proposant ainsi une matière à étudier non négligeable pour arriver à une deuxième phase bien plus intéressante: le passage du particulier au général. Et c'est la que se situe le génie de Kundera pour ma part: en partant du particulier il nous donne une base de réflexion, un socle concret, pour mieux visualiser ses théories, philosophiques ou non. Dans La Valse Aux Adieux, il soumet ainsi de nombreuses réflexions concernant le hasard, la mort, la fidélité, l'incidence qu'ont les choix que nous prenons dans nos vies.
Et tout cela, dans tout ses ouvrages, avec une simplicité enfantine qui fait même peur en refermant le livre: quand on s'aperçoit tout le chemin que l'on a parcouru sans s'en rendre compte. Comme ce que l'on ressent lorsque l'on arrive en haut d'un sommet après une ascension: un vertige, une fierté, l'impression de mieux comprendre le monde d'où l'on est.
A adapter
Critique de MarlN (, Inscrite le 7 janvier 2006, 37 ans) - 23 décembre 2010
Un roman léger, parfois drôle, touchant pourtant à des sujets graves.
On croirait parfois lire une pièce de théâtre. Ça serait un super scénario à adapter au théâtre ou au cinéma.
Vaudeville en Tchécoslovaquie !
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 19 octobre 2010
Néanmoins , je pense qu'il faut y voir - une fois encore - une oeuvre qui exprime le déchirement de l'auteur après avoir quitté son pays. ( Jakub n'est-il pas Milan Kundera ? )
La lâcheté de certains des personnages ne reflète-t-elle pas sa désillusion en l'Homme ?
Il fait ressortir ce qu'il y a de plus noir en l'Homme ( la lâcheté , la trahison , la meurtre , ......... ) pour justifier son départ vers l'étranger .
" Tout homme devrait recevoir du poison le jour de sa majorité. Non pour l'inciter au suicide , mais au contraire , pour qu'il vive avec plus d'assurance et de sérénité " .
" Le désir d'ordre est le prétexte vertueux par lequel la haine de l'homme pour l'homme justifie ses forfaits "
J'ai adoré ces 2 phrases extraites du livre qui illustrent la puissance des propos de l'auteur et la noirceur de l'âme de ses personnages .
La lecture est facile ( les personnages s'emboîtent et leurs histoires se rejoignent ) , le fond riche ( comme toujours chez Milan Kundera ) et la nostalgie omniprésente .
Superbe oeuvre .
La Période Bleue de Kundera
Critique de Lisancius (Poissy, Inscrit le 5 juillet 2010, - ans) - 6 juillet 2010
La Valse Aux Adieux - comme le dit très intelligemment F. Ricard dans la postface de l'édition folio - a le même cadre suranné et guilleret que Mont-Oriol - autre grand roman qui a dû jeter son ombre sur La Valse Aux Adieux quand je l'ai lu - c'est à dire une ville d'eau où l'on guérit - de manière scandaleusement cynique -les problèmes de procréation. Ce Kundera, à première vue, est bâti comme les autres : la légèreté recouvre la pesanteur des sujets, les personnages sont minutieusement mis en scène, le style est toujours aussi virtuose dans le dénuement, bref, avant même d'avoir mangé la moitié de la tarte, on sait que c'est une réussite.
Et puis, tout s'effondre ! Ce roman n'a pas l'envergure des autres, il ne glace pas les sangs, il n'a ni la subversivité, ni l'audace de La Plaisanterie ou la Vie est Ailleurs. Les personnages ennuient vite, le "coup du cachet bleu" finit par être ridicule, et la fin est complètement ratée - d'ailleurs, quoique son oeuvre soit excellente, Kundera a toujours eu du mal à construire une fin impeccable ; il n'y a que dans L'Insoutenable Légèreté de l'Etre que l'excipit est vraiment tonitruant.
C'était censé être le dernier roman de Kundera, il est aussi, avec celui qui le précède, le roman de ce que l'on pourrait appeler "sa période bleue", et qui, comme celle de Picasso, est satirique sous la mélancolie, insidieuse, et menaçante.
Un roman qui se tient, donc, - évidemment, c'est un Kundera - mais qui est un peu décevant, surtout au vu des capacités de son auteur. Enfin, on ne peut pas toujours lire du "La Vie est Ailleurs" ...
Danse macabre
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 18 décembre 2005
"Les histoires d'amour finissent mal en général", chantaient les Rita Mitsouko. Elles commencent et perdurent rarement de manière aussi glauque : tout est compliqué, rien ne tourne comme il faut. Par cette histoire oh combien dépressive, Kundera nous montre de manière poignante et par défaut ce qui tue l'amour.
C'est un roman finalement assez moral qui condamne la lâcheté, qui encourage la confiance et le respect dans les rapports intimes, qui rend l'amour sublime, mais par une méthode a contrario pour le moins désarçonnante !
C'est très fort, dur et très glauque. La trame est aussi noire que passionnante, mais quelle gifle pour le lecteur ! Cela tend à rendre pessimiste sur la nature humaine. Le climat est pesant et on attend en vain une lueur d'espoir qui n'arrivera jamais.
Intéressant mais déstabilisant.
L'apparente légéreté de Kundera
Critique de Féline (Binche, Inscrite le 27 juin 2002, 46 ans) - 5 juillet 2004
Les situations s'enchaînent d'une manière improbable et tout à fait hasardeuse. Le hasard joue en effet un grand rôle dans cette oeuvre. Et l'enchaînement, pourtant si invraisemblable, nous apparaît finalement naturel.
Contrairement à Saule, j'ai trouvé la fin appropriée et assez surprenante, notamment en ce qui concerne la femme du trompettiste mais aussi concernant Jukas. Et bon, sans parler évidemment des personnages, loufoques et déjantés comme je les aime.
Des personnages inoubliables
Critique de Trisopathe (, Inscrit le 21 octobre 2002, 45 ans) - 5 juin 2004
Le gynéco et son nez qu'on croise partout.
Jakub et son attitude horrible bien qu'humaine par rapport au "coup du cachet bleu".
Et surtout, Bertlez ! Le "saint" pas tout à fait "nitouche" avec ses théories alternatives et son aura mystérieuse.
Ils ne me quitteront jamais ces messieurs-là.
Quelque part, dans les 1,5 cm d'épaisseur de ce livre rangé dans ma bibliothèque, ils dorment et se rappellent de temps à autres à mon souvenir...
Ils sont fabuleux ces personnages qui vivent entre les pages !
Une valse légère
Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 15 février 2004
Malgré le ton léger, l’auteur pose quelques constatations assez tristes sur le caractère humain et sur l’époque (l’ère communiste). En outre le récit est tout à fait passionnant. Malheureusement je trouve que la fin est ratée : en terminant le livre j’ai eu le sentiment que l’auteur avait trahi ses personnages. Cela explique les quatre étoiles car pendant toute ma lecture j’ai hésité entre quatre et demi et cinq. C’était mon premier Kundera et j’ai l'impression d'avoir découvert un très bon auteur.
Une valse vertigineuse!
Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 69 ans) - 4 mars 2003
Très bonne critique
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 29 décembre 2002
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