La Liseuse de Paul Fournel

La Liseuse de Paul Fournel

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par LudoGeek, le 6 novembre 2012 (Inscrit le 6 novembre 2012, 51 ans)
La note : 5 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (49 679ème position).
Visites : 3 578 

Etat des lieux de l'édition sous forme d'exercice de style oulipien

C'est avant tout un exercice de style, oulipien (sextine de 180 000 signes), et une histoire d'amour... pour le livre papier. Le récit ne manque pas d'humour. C'est très bien écrit. Les descriptions et les sensations décrites par l'usage de sa liseuse-tablette sont très justes. En avançant dans l'histoire, le sujet de se déplace. Le sujet n'est plus la liseuse mais le monde de l’édition, ses mutations et son devenir. Là aussi, le ton est juste. Par contre, la suite, avec les stagiaires n'est pas crédible ni réaliste. On se croirait aux pays des Bisounours, des Bisounours de gauche pour être précis. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Ces jeunes bossent comme des dingues et développent des applications de "ouf" qui feraient rougir les plus grandes maisons d'édition (et même le monde de l'informatique) en seulement deux jours de travail, enfin grosso modo. En bref, j'ai beaucoup aimé la première partie du récit, mais je me suis forcé à terminer le livre.

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La liseuse.

5 étoiles

Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 16 juillet 2013

La liseuse

La liseuse est l'histoire de la révolution qui guette le monde de l'édition. D'abord la profusion des titres qu'il faut gérer d'une manière comme d'une autre ensuite le numérique qui change l'approche même du support papier. Comment lira t'on demain ? Que lira t'on ? Ce qui nous ravi aujourd'hui sera t'il toujours apprécié par nos enfants ?
Dans le récit Paul Fournel lance quelques oeillades aux maisons d'édition ainsi qu'à quelques écrivains. Le texte est fluide et se lit gaiement.
Mais ne vous y trompez pas car sous des aspects débonnaires ce livre cache une profonde tristesse.
L'auteur dit : " J'en veux à ce métier (d'éditeur) de m'avoir tant et tant empêché de lire l'essentiel, de lire des auteurs bâtis, des textes solidement fondés, au profit d'ébauches, de projets, de perspectives, de choses en devenir. Au profit de l'informe. Au nom d'un futur que je ne verrai pas, et qui, sans doute, clamera que je me suis trompé dans mes choix, trompé sur les textes, trompé sur les femmes et les hommes. C'est le rôle du futur."

« Il faut être moderne, Gaston ! »

8 étoiles

Critique de Alma (, Inscrite le 22 novembre 2006, - ans) - 3 janvier 2013

On connaissait LA LECTRICE de Raymond Jean, voici maintenant LA LISEUSE de Paul Fournel . Il ne s’agit pas ici non plus de la version féminine du LISEUR de Bernhardt Schlink, mais de la tablette électronique qui permet de lire des e.boooks .

Le narrateur Robert Dubois, éditeur, se voit un jour doté de cette machine qui lui évite d’avoir à emmener en week-end des piles de feuilles, celles des manuscrits des livres qu’on lui envoie. D’abord circonspect, rétif à son utilisation, il s’y adapte, puis va même envisager, encouragé par un groupe de jeunes stagiaires, de proposer des mini ouvrages adaptés à la nouvelle manière de lire que cet appareil entraîne « le poème du jour, la pensée du jour, le proverbe, l’horoscope en vers » et de transformer le lecteur en producteur de textes, voire en transformateur de textes « changer la madeleine de Proust en Petit-beurre Lu … ajouter çà et là quelques gags désopilants dans Bernanos…. rebaptiser Madame Bovary en Adèle »

LA LISEUSE traduit le blues de l’éditeur qui éprouve une certain nostalgie du temps où Apostrophes était le moyen pour un auteur de se faire connaître en un seul soir de millions de lecteurs potentiels , alors que maintenant les auteurs doivent aller « chercher leurs lecteurs un par un, ils courent les maternelles, les collèges, les facs, les colloques, les Alliances françaises, les Instituts. Leurs genoux craquent, leur empreinte carbone est catastrophique », un éditeur désenchanté qui après avoir passé plus de 20ans à sélectionner le bon livre parmi les épreuves qui lui sont envoyées , déclare , épuisé « J’en veux à ce métier de m’avoir tant et tant empêché de lire l’essentiel, de lire des auteurs bâtis, des textes solidement fondés, au profit d’ébauches, de projets, de perspectives, de choses en devenir ».

Un roman dans l’air du temps, agréable à lire qui évoque avec humour l’univers de l’édition (que Fournel , qui a été lui-même éditeur , connaît de l’intérieur) et sensibilise à la concurrence –ou à la complémentarité- entre le livre papier et le livre électronique .

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