La Marque Jacobs - Une vie en bande dessinée de Rodolphe (Scénario), Louis Alloing (Dessin)
Catégorie(s) : Bande dessinée => Divers
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J'ai apprécié cet ouvrage biographique et historique...
Peut-on imaginer, pour un auteur de bandes dessinées, un plus bel hommage qu’une bande dessinée écrite avec un grand scénariste au scénario et un dessinateur plutôt bien sympathique qui a déjà réjoui le cœur de nombreux enfants ? Non, c’est probablement ce qu’espérait sans oser l’avouer Jacobs. Un jour, il serait le héros d’une bédé… Ou alors d’un opéra ! Opéra et bédé, chant lyrique et dessin, les grandes passions de celui qui a écrit et dessiné un des plus beaux albums du vingtième siècle, La Marque Jaune !
Il s’agit bien d’une biographie, donc ne vous attendez surtout pas à voir surgir dans ces pages un Blake, Mortimer ou un Olrik… même, si je vous l’avoue, on les aperçoit à un moment. En fait c’est surtout de Jacobs dont il va être question et de ceux qui ont été à ses côtés, à un moment ou un autre.
Je ne veux pas ici tout vous raconter et résumer la vie de Jacobs en quelques lignes indignes de lui, de cet album. Je vais donc me contenter de quelques anecdotes ayant pour moi un sens particulier en fonction de mes souvenirs de lecture…
Il y a, tout d’abord, l’épisode de la chute dans un puits. Le jeune garçon tombe au fond dans l’eau et se retrouve dans le noir et le froid. Il va y rester suffisamment longtemps pour expérimenter la peur. Il n’est pas étonnant de retrouver chez l’auteur de nombreux souterrains, tunnels et autres lieux sombres qui participeront aux angoisses des lecteurs et à la construction tragique des albums…
Le deuxième fait marquant, pour moi, est la nature des relations entre Hergé et Jacobs au sein de la rédaction du journal de Tintin. Oui, il y avait de la concurrence dans l’air entre les deux auteurs de talent, car ils en étaient pétris tous les deux… « Un album de Blake et Mortimer acheté est un Tintin que je ne vendrai pas ». Et, pourtant, c’est bien Hergé qui était allé chercher Jacobs pour l’aider à mettre en couleur les Tintin, puis pour participer aux décors… Tout cela nous ramène à la naissance du journal de Tintin avec Leblanc, Cuvelier, Hergé, Jacobs, Jacques Laudy… Une autre époque très bien décrite par les auteurs de cette biographie en bande dessinée.
La dernière partie que je voudrais évoquer avec vous est la solitude, la tristesse, l’aspect presque glauque de la fin de vie de Jacobs. Quand on voit la réussite de cette série aujourd’hui, sa reprise avec succès par de nombreux auteurs, on a du mal à imaginer un homme seul dans sa maison, refusant presque tout contact avec l’extérieur et décédant dans la solitude totale, le 20 février 1987… il en va ainsi de l’humanité, avec ses hauts et ses bas…
J’ai beaucoup aimé cette évocation d’un grand de la bédé, le texte est parfait, le dessin impeccable pour montrer ces hommes qui ont écrit un beau chapitre du neuvième art et pour l’un d’entre eux, qui nous a laissé un des plus beau duos de la ligne claire, Blake et Mortimer !
A lire par tous les passionnés de la bande dessinée franco-belge, les aficionados de la ligne claire et les nostalgiques de cette ambiance britannique et humide…
Les éditions
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La Marque Jacobs - Une vie en bande dessinée
de Alloing, Louis (Illustrateur) Rodolphe, (Scénariste)
Delcourt
ISBN : 9782756024769 ; 16,95 € ; 02/11/2012 ; 112 p. ; Relié
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Une biographie dans le style "ligne claire"
Critique de Hervé28 (Chartres, Inscrit(e) le 4 septembre 2011, 55 ans) - 19 novembre 2012
C'est pour dire la passion que j'ai pour cet auteur (je passe sous silence d'autres livres plus polémiques sur Jacobs)
Pour revenir à ce biopic façon bd, je voudrais dire que le travail documentaire effectué par Rodolphe est parfait ( de l'accident du puits,à sa modeste carrière à l'Opéra, à ses collaborations avec Hergé, tout est exact).
C'est vrai qu'il manque le poids de sa série phare, voire unique, dans cet album, je veux évidemment parler de "Blake et Mortimer", référence simplement survolée dans cet opus. La vie personnelle de Jacobs y est privilégiée par rapport à son activité professionnelle.
J'ai beaucoup apprécié l'approche de Rodolphe avec l'ami Jacques, mis au rebut de la société après la Libération, mais aussi sa fidélité à Georges Rémi au sortir de la guerre.
Que dire du dessin de Louis Alloing, qui, certes ne relève pas de la ligne claire comme je m'y attendais, mais s'y approche tout de même.C'est vrai que la superbe couverture ne reflète pas pour autant le dessin des planches. (c'est le seul bémol que je peux reprocher à cette bd)
Je regrette également que les dernières années de la vie de Jacobs soient vite expédiées dans l'album, alors que ces années, paradoxalement, seront les plus riches sur le plan éditorial de Jacobs, malgré les embuûches rencontrées.
Malgré toutes ces imperfections, j'ai été ravi de revivre à travers ce one shot (peut-être que deux volumes auraient été plus judicieux pour retracer la vie d'un des maîtres de la bd franco-belge) l'ambiance , fort bien dessinée, de cette première moitié du XXème siècle.
Bref, malgré cela, je vous invite à découvrir cet album.
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