L'enseignement de la littérature au Québec

Monique La Rue vient de rafler le prix littéraire du Gouverneur général du Canada pour son roman La Gloire de Cassiodore. Cet auteur montréalais entraîne le lecteur dans les coulisses d'un cégep (collège d'enseignement général et professionnel, l'équivalent des deux dernières années scolaires dans un lycée français)où l'on surprend le corps enseignant en pleine action.
On vit avec lui une année scolaire qui est riche en péripéties. Le directeur responsable de l'enseignement de la littérature attend avec impatience sa retraite. Il signe une chronique appréciée du nom de Cassiodore le Jeune dans un journal interne du collège. Il a emprunté son pseudonyme à un érudit du sixième siècle dont l'encyclopédie était un manuel de références au moyen âge.
On fait la connaissance aussi d'une Pétula Cabana, une enseignante dépressive qui représente les modernes qui s'opposent aux anciens incarnés par un enseignant dont les élèves voudront la tête parce qu'il leur fait étudier Britannicus. Ainsi défilent une galerie d'hommes et de femmes affectés à l'enseignement de la littérature.
L'auteur ne néglige aucun aspect de leur vie professionnelle. Le syndicalisme, les publications personnelles qui établissent la crédibilité de l'enseignant, les rivalités, même la libido de ces fins lettrés, qui perdront quelques lettres de l'alphabet en cours de route. Monique La Rue, elle-même enseignante dans un cégep, crée un univers auquel on croit.
Son oeuvre est en somme un hommage à la littérature qu'elle ne trahit pas parce qu'elle a une plume sûre. Les amants de la culture et ceux qui oeuvrent dans le milieu seront bien servis par ce roman. Ce n'est pas un règlement de compte ni une critique, c'est un amour porté à des collègues qui consacrent leur vie à un enseignement difficile.

• 

  Gloire de Cassiodore (la) de Monique LaRue

  de LaRue, Monique
  Boréal
  ISBN : 9782764601532 ; 43,00 € ; 10/03/2004 ; 296 p. ; Format Kindle

  Go Amazon