Les chemins de l'évasion de Graham Greene

Les chemins de l'évasion de Graham Greene
(Ways of escape)

Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances

Critiqué par Tistou, le 26 octobre 2012 (Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans)
La note : 6 étoiles
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Suite de “Une sorte de vie”

« Une sorte de vie » s’arrêtait vers les 27 ans de l’auteur. En 1980 Graham Greene publiait « Les chemins de l’évasion », la suite, jusque justement la fin des années 70.
Il y met en parallèle l’écriture de ses romans avec les moments et les lieux déclencheurs de ses romans. On touche maintenant, au contraire de « Une sorte de vie », au Greene célébré, reconnu.
On se rend compte que sa vie fut passablement aventureuse avec quelques moments … chauds. Mais d’abord, des considérations relatives à l’écriture :

« L’écriture d’un roman ne devient pas plus aisée avec la pratique. La lente découverte de sa propre méthode peut être excitante pour un romancier, mais vient un moment, vers le milieu de sa vie, où il éprouve le sentiment de ne plus contrôler cette méthode ; il en est devenu le prisonnier. Alors commence pour l’écrivain une longue période d’ennui : il lui semble que toutes ses trouvailles ne sont que des redites. »
« L’écriture est une forme de thérapie ; je me demande parfois comment tous ceux qui n’écrivent pas, ne composent ni ne peignent, parviennent à échapper à la folie, à la mélancolie et à la peur panique qui sont inhérentes à la condition humaine. »

Diên Bien Phu fut l’un de ces points chauds. Et Graham Greene qui y fut, du temps de l’Indochine encore - et qui lui inspira « Un américain bien tranquille » - en dit ceci. De Diên Bien Phu et de ce qui s’y passât :

« Diên Bien Phu, en revanche, ne fut pas simplement une défaite de l’armée française, mais marqua virtuellement la fin de tout espoir de domination en Orient que pouvaient nourrir les puissances occidentales. Les Français acceptèrent le verdict avec une logique toute cartésienne. Les Anglais, dans une moindre mesure, firent de même : que les Malais soient prêts ou non à le reconnaître, l’indépendance de la Malaisie fut conquise pour leur compte lorsque les forces communistes du général Giap, ex-professeur de géographie de l’université de Hanoï, l’emportèrent à Diên Bien Phu sur les troupes du général Navarre, ex-officier de cavalerie et ex-chef du 2ème Bureau. (Le fait que de jeunes Américains fussent encore appelés à mourir au Vietnam ne sert qu’à prouver qu’il faut du temps pour que les échos d’une défaite, même totale, fassent le tour du globe.) »

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces échos ne sont toujours pas, en 2012, parvenus jusqu’à Washington. Les dirigeants américains devraient davantage lire Graham Greene !
La Malaisie, le Mexique, les Mau-Mau, la Sierra Leone, … furent d’autres de ces points chauds où ce n’était pas un hasard, en fait, de croiser Graham Greene.
Vous voulez savoir comment un évènement de la vie d’un homme peut faire naître un roman dans l’intellect d’un homme ? Lisez « Les chemins de l’évasion ».

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Les éditions

  • Les Chemins de l'évasion [Texte imprimé] Graham Greene traduit par Robert Louit
    de Greene, Graham Louit, Robert (Autre)
    R. Laffont / Pavillons (Paris. 1945)
    ISBN : 9782221011591 ; 3,37 € ; 01/03/1983 ; 307 p. ; Broché
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