Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil de Haruki Murakami
(Kokkyô no minami, taiyô no nishi (国境の南、太陽の西))
Catégorie(s) : Littérature => Asiatique
Moyenne des notes : (basée sur 34 avis)
Cote pondérée : (170ème position).
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Crise de la quarantaine
Tout baigne pour Hajime, le narrateur de ce roman. Il a 37 ans, une belle petite famille, une BMW, une jeep cherokee rouge, un appartement quatre pièces et il possède deux bars de jazz à la mode à Tokyo.
Un homme comblé, donc, mais en apparence uniquement. Le vide dans sa vie lui apparaît lorsque Shimamoto-san rentre dans son bar un soir de pluie. Shimamoto-san, c'est la petite fille qu'il a aimé à 12 ans, qu'il a perdu de vue ensuite et qui ré-apparaît donc plus de 30 ans plus tard.
Murakami raconte l'histoire de cet homme, de son premier amour, de ses liaisons étudiantes jusqu'à son mariage et finalement ses retrouvailles avec celle du premier amour. Une histoire simple, presque banale mais que Haruki Murakami transforme en un texte beau et plus grave qu'il n'y paraît. Avec son écriture épurée, un ton légèrement humoristique et décalé, et avec un brin d'érotisme et la même douce nostalgie que dans 'La ballade de l'impossible', Murakami nous offre un moment de lecture agréable. De surcroît, on se pose quelques questions existentielles, tout comme le narrateur, sur le sens de la vie, sur la réussite de sa vie, sur le mal qu'on est parfois amené à faire à ceux qu'on aime et la culpabilité qui en résulte,...
Les éditions
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Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil [Texte imprimé] Haruki Murakami trad. du japonais par Corinne Atlan
de Murakami, Haruki Atlan, Corinne (Traducteur)
Belfond / Littératures étrangères (Paris)
ISBN : 9782714437488 ; 7,47 € ; 07/02/2002 ; 236 p. ; Broché -
Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil [Texte imprimé] Haruki Murakami traduit du japonais par Corinne Atlan
de Murakami, Haruki Atlan, Corinne (Traducteur)
10-18 / 10-18
ISBN : 9782264056177 ; 7,50 € ; 25/08/2011 ; 259 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (33)
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Murakami est un génie.
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 2 mai 2016
Ainsi, l’écrivain ne découvre qu’au fur et à mesure le voile de la personnalité des acteurs, mais comme dans d’autres de ses romans, arrivé à la fin, on n’a pas la réponse à tout. C’est peut-être un défaut habituel de l’auteur que certains n’accepteront jamais, c’est pour d’autres un choix délibéré de laisser au lecteur le soin d’imaginer ce qui pourrait être la signification d’un tel mystère.
L’auteur utilise encore plusieurs éléments autobiographiques puisqu’il met en scène un héros, enfant unique comme lui a été, tenancier de clubs de jazz ; Murakami a exercé ce métier pendant quelques six années.
Ce roman qui relativise aussi ce qu’est le sens moral laissera le lecteur songeur sur beaucoup de sujets, comme en particulier les premiers amours ou les occasions perdues.
Ce livre est moins célèbre que d’autres romans au plus grand succès commercial, mais il reste dans la lignée de l’œuvre remarquable du Japonais et il est actuellement le roman de Murakami le mieux coté sur CL.
Complaisance envers les regrets
Critique de Isad (, Inscrite le 3 avril 2011, - ans) - 27 octobre 2013
Le narrateur que l'on suit de son enfance à la quarantaine a une attitude plutôt passive et passéiste face à la vie. Il baigne dans une sorte de vague nostalgie de ce qui aurait pu être, de ce qu'il aurait pu faire. De l'extérieur, il a tout pour être heureux : une femme au foyer et 2 filles qu'il aime, un beau-père qui lui a avance de l'argent pour qu'il quitte son ennuyeux travail d'éditeur de livres scolaires et monte avec succès ses 2 bars de jazz aux cocktails renommés. Mais il se rappelle sa camarade de classe quand il avait 12 ans, enfant unique comme lui et qu'il n'a plus revue lorsqu'il a déménagé. Et lorsqu'il pense la voir bien des années plus tard dans la rue, il la suit sans l'aborder. Le temps passe. Elle vient au bar boire un verre un soir, seule.
IF-1013-4107
marukami A l'ouest de la frontière..................
Critique de Charlie941 (, Inscrit le 20 juin 2013, 85 ans) - 20 juin 2013
Je dois dire que contrairement aux avis quelque peu mitigés lus sur ce site j'ai été complètement fasciné par ce livre.
Un peu comme dans l'art nouveau japonais comparé aux mêmes styles européens, les couleurs les dessins ne sont pas les mêmes, mais le résultat identique il force l'admiration sans réserve.
Marukami a su avec ce livre faire vibrer en moi des tas de cordes oubliées çà et là, faire ressurgir tant et tant d'images oubliées depuis si longtemps.
merci Haruki.
Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil Haruki Murakami
Critique de Fafou (, Inscrite le 12 juin 2013, 66 ans) - 12 juin 2013
Et puis, qu'est-ce que le réel ? Y a-t-il des univers d'existence parallèles, qui se valent? Est-on sûrs de nos perceptions, de nos souvenirs? une multitude de questions arrivent, vers la fin, rendant l'histoire de plus en plus belle dans son inachèvement même.
Par petites touches, la mort est évoquée, la perte d'un bébé, la tentation du suicide, le cimetière... et, à la fin, le nuage blanc et fixe, de la couleur de la robe de Shimamoto-san, le dernier jour...
Un beau livre, complexe, nécessaire.
Mon 3ème Murakami !
Critique de GiLau (Annecy, Inscrite le 18 septembre 2010, 61 ans) - 20 janvier 2013
Mais l'histoire n'est pas un conte, elle est ancrée dans notre réalité actuelle. J'aime le style d'écriture et toujours la culture de Murakami avec ici le jazz.
Belle histoire .
Une jolie découverte
Critique de Flo29 (, Inscrite le 7 octobre 2009, 52 ans) - 30 août 2012
Tendres souvenirs des amours adolescentes
Critique de Tanneguy (Paris, Inscrit le 21 septembre 2006, 85 ans) - 19 mai 2012
Je viens par ailleurs de terminer le tome 3 de 1Q84 et je n'ai pas été étonné d'y retrouver bien des fantasmes de cet auteur remarquable.
Murakami est un Grand...
Le roman d'amour de Murakami
Critique de Listelle (Bordeaux, Inscrite le 25 juillet 2010, 38 ans) - 18 août 2010
belle plume et déjà vu
Critique de Saint Henri (, Inscrit le 19 février 2010, 50 ans) - 17 juin 2010
Ma première adoration d'un livre.
Critique de Rali89 (, Inscrite le 13 novembre 2009, 31 ans) - 13 novembre 2009
Après avoir lu une vingtaine de pages, l'histoire est devenue intéressante. Au fond de moi un sentiment de curiosité se créa, déclenchant l'envie d'élucider le mystère de la suite. C'est pourquoi je devais le poursuivre! De même, la présence des émotions palpables et de l'humour m'ont aidée à le continuer.
Malheureusement la forme, le nombre de pages et le détail des éléments inutiles m'ont déçue. En conclusion, c'est la première fois que j'apprécie tellement une oeuvre littéraire et que j'ai pu continuer sans problèmes de compréhension.
Un roman raffiné et poétique comme le Japon.
Critique de Ninihocima (, Inscrite le 13 novembre 2009, 31 ans) - 13 novembre 2009
Cependant, ce roman est l'un des plus émouvants que j'ai pu découvrir, pour sa dimension intime. Le lecteur se sent très vite entraîné par les faits et gestes des personnages.
Durant toute la lecture, on est mis en haleine parce qu'on se reconnaît à travers quelques personnages de l'histoire. Ceci nous pousse à poursuivre notre découverte du livre. En effet, plus le suspense est intense, plus la curiosité devient grande.
Tout compte fait, le seul but de cette lecture est de se poser la question suivante: quel message se cache derrière cette histoire?
Ou encore, quelle leçon doit-on en tirer?
En conclusion, comme Hajim, nous commettons tous des erreurs mais celles-ci nous permettent de grandir et de nous améliorer. Cet auteur réussit à m'accrocher à sa plume du début jusqu'à la fin.
Une romance originale, pour une fois
Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 6 septembre 2009
Et pourtant, Murakami nous surprend à nouveau, nous emmène dans une romance poétique, tantôt cruelle, tantôt douce.
Au son de la musique nostalgique qui s’échappe des trompettes du club de jazz qu’il tient, au bruit des glaçons s’entrechoquant dans le verre de celle qu’il a toujours aimé et qui disparaitra dans quelques minutes, à celui de son coeur qui n’en peut plus de se déchirer entre son amante et sa famille, le personnage principal laisse entrevoir les difficultés d’une existence qui parait pourtant des plus admirables.
Le début du roman est certes un peu longuet ; contrairement aux autres oeuvres de Murakami, l’intrigue n’arrive pas bien vite. Mais le fil conducteur du récit, cette jeune femme intrigante, pleine de mystère, donne du rythme et permet au lecteur de se plonger dans cet univers fort jazzy alors qu’il s’agit d’un livre.
Dans ce récit Murakami conserve une de ses particularités qui me satisfait grandement : citer des dizaines de musiciens qu’il doit écouter avec plaisir.
Un livre à conseiller principalement aux amateurs d’histoire d’amour, car il risquerait de faire un peu (à peine) baisser les adeptes de Murakami anti-eau de rose de leur estime.
Envoûtant....mais frustrant
Critique de Papillonette (, Inscrite le 24 août 2009, 45 ans) - 24 août 2009
On aime ce héros si ordinaire tellement en quête d'Amour pur, grand et à l'image de Shimoto-San.
Et on le lit d'une traite avec le désir d'en savoir plus, de se laisser porter par les mots et la magie qu'ils opèrent.
Mais je ne suis pas rassasiée de ce chef-d'œuvre et je reste sur ma faim.
Où s'arrête le réel, où débute l'imaginaire? Le héros est-il schizophrène? Shimoto-San est-elle toujours réelle? Quel est son secret? Est-elle morte avec son enfant? Vit-elle comme un fantôme en quête d'une âme tellement aimée par le passé?
J'ai lu ce livre avec avidité, au fur et à mesure je me suis posé des questions, j'ai eu envie de percer le mystère de Shimoto-San, mais j'ai fermé le livre avec plus de questions encore.
Un beau livre qui nous plonge dans l'univers fantasmatique de Haruki Murikami, mais qui nous donne envie d'en lire plus, toujours plus...
Elégant, subtil...
Critique de Zorrewind (, Inscrit le 7 août 2009, 57 ans) - 7 août 2009
Peintre, pianiste et danseur
Critique de Matthias1992 (, Inscrit le 27 août 2007, 32 ans) - 20 mars 2009
Dans Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil Murakami esquisse avec une élégance gracieuse digne d'une ballerine le parcours amoureux inachevé d'un quadragénaire torturé. Celui-ci expérimente les voies complexes de l'amour et du désir à travers trois relations avec trois femmes littéralement différentes: Izumi, une jeune fille au charme discret, la première avec laquelle le personnage a fait l'amour; Okuki, sa femme, qui dispose de beaucoup de qualités mais qui n'est pas vraiment transcendante, et puis Shinamoto-San dont l'esprit traverse tout le livre d'une façon très remarquable. D'ailleurs l'importance que Shinamoto-San revêt pour le héros-narrateur épouse parfaitement l'importance que lui accorde le livre. Elle y revient en effet constamment, telle une ombre menaçante, on la soupçonne toujours cachée derrière un objet en apparence quelconque, toujours capable de surgir de l'ombre, d'apparaître dans le bar tenu par le narrateur par un jour de pluie diluvienne.
L'art de Murakami réside principalement dans son emploi appliqué des mots et du langage, qu'il exploite presque comme un peintre. A fines touches, en appliquant sa gouache avec minutie, il dessine des impressions, des sensations fugaces, mélangées, diffuses, hétéroclites, composées de différentes couleurs, composées de différents tons à priori inconciliables. Il laisse venir les impressions, les sensations, les émotions pêle-mêle, cette fois comme un pianiste, en s'efforçant de décliner toutes les gammes de son piano pour plus de richesse et de diversité d'expression ("Un léger sourire s'était mis à flotter au coin de ses lèvres comme une petite fumée qui monte tranquillement par un jour sans vent. Peut-être...").
Ce qui peut être loué en tout premier lieu est son sens souvent très salutaire du détail. Murakami sait rendre le détail, cette chose en apparence risible, cette chose en apparence dérisoire et sans conséquence. Ainsi il parsème son livre de détails, c'est d'ailleurs d'eux que le lecteur a tendance à se rappeler en premier, plus que d'une intrigue bien construite, ce sont des parcelles diffuses de souvenirs, des morcellements de phrases détachées, parfois simplement des mots: ainsi le titre Au sud de la frontière, une chanson de Nat King Cole écoutée par les deux héros, ainsi le prénom Shinamoto-San, ainsi comme le héros a éjaculé dans la bouche de son amoureuse, comme il pleuvait le jour où San a de nouveau rencontré le narrateur. Ce sont surtout des images qui restent: le visage inexpressif de la quadragénaire Izumi, le fleuve qu'ont visités le narrateur et Shinamoto-San, les amants corporellement unis sur le lit de la jouissance érotique,
Murakami a donc le don de raconter des histoires de façon incroyablement singulière, en effleurant les êtres et les choses, en rendant le lecteur attentif à des détails tout à coup surgis du quotidien le plus banal. Il a le don de multiplier les images, d'envoûter perpétuellement, tantôt à la manière d'un peintre impressionniste, tantôt d'un pianiste concertiste. Il a le don enfin de remplir son lecteur d'images, d'impressions, de souvenirs, de sensations, de réflexions, bref d'émotions.
Histoire attachante
Critique de Lya (Paris, Inscrite le 17 mars 2009, 44 ans) - 18 mars 2009
Une histoire sur le temps qui passe et qui parfois nous fait retourner sur notre passé. La peur de son désir d'enfant fait quelque part fuir Hajime.
Le rêve s'y mélange à la réalité. Il démontre le danger et le plaisir de vivre dans ses fantasmes, ses chimères pour échapper à la réalité de la vie. Il se nourrit du mystère de cette femme devenue adulte.
On entre dans le monde du héros et on n'en ressort pas avant d'avoir l'envie folle de le terminer... On est entraîné tellement vite dans son univers et disons le pris au jeu ;) ... J'ai beaucoup aimé certaines réflexions de l'auteur notamment sur l'enfance et sur la vie au sens général. Toutes ses rencontres d'une vie qui le construisent.. J'ai eu aussi un réel plaisir dans cette lecture. La jeune fille tant idéalisée m'a à certaines reprises agacée dans ce côté perpétuel qu'elle avait d'entretenir un mystère calculé et sans réelle valeur sur elle-même dans ce jeu du chat et de la souris mais peut être tout simplement était-ce après tout pour cacher sa tristesse et sûrement aussi dans le but de nourrir encore plus leur histoire impossible et dans ce plaisir de l'inachevé qui ne la fera jamais oublier par lui :))......
Avait-il cette quête insatiable de cette femme du fait de l'image idéalisée qu'elle lui offrait ou l'aimait-il réellement pour ce qu'elle était au fond d'elle-même?
L'amour le vrai n'était-il pas plutôt vers sa femme qu'il connaissait réellement à travers ses failles et ses valeurs? Il me semble qu'il courait après un idéal qui lui manquait dans sa vie quotidienne....
Peut-on réellement aimer dans le sens véritable du terme l'image d'une femme que l'on cristallise?
Oscillations entre frontière et soleil
Critique de Grubzul (Montreuil sous Bois, Inscrite le 17 octobre 2008, 61 ans) - 5 décembre 2008
Hajime mène une existence ronronnante qui le satisfait après une jeunesse ennuyeuse et inconstante sentimentalement. Jusqu’au soir où un morceau de son enfance refait surface sous les traits de Shimamoto-san, ancienne gamine boiteuse devenue magnifique.
Ce roman est un parcours initiatique qui débute dans l’enfance malmenée par la vision des autres, par les lieux communs auxquels on est censé se conformer pour mieux s’en extraire ensuite si on en est capable. Le vécu soumis aux aléas des convenances, de l’environnement social et géographique : un déménagement, la crainte d’ennuyer la mère de Shimamoto-san, la crainte d’être jugé par l’autre si on se fait trop entreprenant. Ne jamais être soi-même au fond, ne vivre que par procuration en se tenant en équilibre entre agrément et réprobation. Ne pas se laisser aller à ses désirs profonds tout en faisant preuve d’un égoïsme ordinaire quand on y cède. C’est toute la difficulté de s’affirmer pleinement, une porte grande ouverte sur la frustration, celle des autres mais aussi la sienne.
Hajime sera toujours en quête de lui-même et quand il se trouvera (s’est-il trouvé d’ailleurs ?) il se verra dérisoire et égaré, condamné à une existence ordinaire où règne le compromis, bien loin de ses fantasmes. La fin de sa quête le laissera vide après les insatisfactions perpétuelles, vide comme le visage d’Izumi derrière la vitre, Izumi qui fait peur aux enfants qui n’ont pas encore appris la duperie.
Un homme qui ne sait pas vraiment ce qu’il veut, finalement ordinaire dans ses hésitations et ses lâchetés. Il a tout pour être heureux mais ne l’est pas, il veut l’inaccessible, l’inédit, l’extra-ordinaire et pour cela il blesse, blesse par égoïsme et lâcheté, culpabilise et blesse encore, comme pris en étau entre envie de sécurité tranquille et envie de mourir pour ne plus avoir à faire de choix, tournant et retournant indéfiniment comme une souris dans une roue, égaré entre le Sud de la frontière et l’Ouest du soleil. Il ne mourra pas d’amour mais restera à jamais désenchanté.
Shimamoto-san restera finalement une icône, tellement secrète et hermétique qu’elle n’est finalement qu’esthétique, magnifiée par son apparence et surtout par d’anciennes traces qu’elle a laissées dans le cœur d’Hajime. Fillette connue et aimée devenue femme inconnue et fantasmée jusqu’à la déraison.
Un style murakamien diablement efficace, sans fioriture où les mots se suffisent à eux-mêmes, troublants de vérité et de simplicité. Un roman qui laisse des traces d’émotions vécues, indélébiles et que le temps finit par rendre irréelles mais toujours désespérément présentes.
Il en résulte qu’on ne fait pas toujours les bons choix, parfois par ignorance, parfois par peur, peur de se tromper ou peur de réussir qui sait. C’est aussi une quête de la jeunesse perdue, une lutte contre le temps qui passe et qui emporte tout, à moins que…
TOUJOURS AUSSI BEAU...
Critique de Septularisen (, Inscrit le 7 août 2004, - ans) - 29 novembre 2007
Comme toujours avec le «grand» auteur japonais, le récit est très mystérieux et la fin reste ouverte et libre d’interprétation de la part du lecteur…
Nul doute pour moi que ce récit est (en tous cas en partie) autobiographique, les détails semblant beaucoup trop vrais et trop précis pour avoir été inventés. Il s’agit là sans doute son livre le plus profond, le plus fouillé, le plus intimiste. En tous cas celui où l’auteur se livre le plus à ses lecteurs.
A lire, ne fut-ce que pour en apprendre plus sur la vie de l’écrivain, ou pour découvrir le merveilleux style de celui qui est sans aucun doute un des plus grands écrivains actuels…
Sentimentaloderose...
Critique de CC.RIDER (, Inscrit le 31 octobre 2005, 66 ans) - 13 septembre 2006
A 12 ans, Hajime, jeune écolier solitaire rencontre Shimamoto-San, une petite voisine avec qui il va à l'école. Ils ont de nombreux goûts communs, aiment la même musique et éprouvent leurs tout premiers frissons sensuels. Malheureusement, la vie et un déménagement intempestif les séparent. Le temps passe. Hajime rencontre d'autres filles, se marie avec Yukiko dont il a deux filles. Tout semble aller pour le mieux pour lui. Il possède deux bars de jazz, un bel appartement dans un quartier chic, une BMW, une jeep Cherokee et une belle demeure à la campagne... Et voilà que 30 ans plus tard, la réapparition de Shimamoto-San remet tout en question...
Vous l'aurez compris, fini le philosophico-fantastique ( ou plutôt Murakami n'y avait pas encore accédé), bonjour le sentimentalo (de rose) type Marc Levy, Gavalda et consoeurs... Rien de bien génial. Sans doute son énorme succès nippon vient-il d'une certaine crudité dans les propos et les descriptions de scènes "hot". Peut-être cela a-t-il semblé novateur pour une société plus prude que la nôtre ? Mais au pays du divin Marquis, de la Régine Desforges et de la Catherine Millet, porno plus amours contrariées ne nous étonnent plus depuis longtemps. Un gentil roman (de gare). Attendons ce que le génie bridé nous produira APRES "Kafka"...
Sentiments lisses et convenus
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 15 juin 2006
Avec en même temps une écriture simple et subtile, faites d'émotion et de tendresse. Un mélange qui au final donne un roman plaisant, certes bien écrit, mais qui ne laissera chez moi pas de véritable souvenir impérissable.
Le personnage de Hajime est pourtant très intéressant, héros de papier qui renoue avec ses souvenirs d'enfance tout en observant cela avec son âme d'adulte conformiste et lâche. Le personnage de Shimamoto-San semble si fragile à côté de ses certitudes d'homme qui a réussi dans la vie. Mais quelle triste réussite pour lui.
Je ne remets évidemment pas en cause le talent et les qualités d'écriture de Haruki Murakami, c'est moi qui n'ai pas accroché et puis voilà. Beau mais trop lisse, trop propre, trop formaté à mon goût. Au cinéma, cela pourrait donner quelque chose de magnifique dans la lignée de ce que fait Wong Kar Wai et ses films esthétiques. En livre, je trouve ça un peu trop terne.
Un amour de jeunesse
Critique de Dirlandaise (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 69 ans) - 29 mai 2006
Ce récit est largement autobiographique car Murakami fut tenancier de bar à Tokyo je crois pendant de nombreuses années.
Un beau roman sur l'amour et le vide de l'existence des gens bien nantis et qui croient tout posséder dans la vie mais prennent conscience avec l'âge, qu'ils ne possèdent que du néant. Une belle réflexion sur l'essentiel qui est gage de bonheur et sur les passages et crises inévitables de l'existence humaine.
pensons à l'avenir pour progresser!!!!
Critique de Véro lé la (, Inscrite le 5 février 2006, 53 ans) - 23 février 2006
Ecriture limpide, épurée. Lecture toute en douceur...
On s'attache à cette femme mystérieuse qu'est Shimamoto-sam. La vie de Hajime se trouve bouleversée dès-lors qu'il la revoit.
Faut-il qu'il se lance dans la possibilité d'une métamorphose de sa vie en se donnant à elle?
Avait-il fait de bons choix pour en arriver là où il est à 40 ans (riche, enfants, femme..)?
Faut-il revenir sur son passé?
Ce livre sollicite des interrogations sur le sens de la vie.
A lire.
" Fleur bleue " ???
Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 30 novembre 2005
Toutefois, j'ai trouvé cette histoire - ces histoires - un peu " fleur bleue " quand même.
Le chapitre 15, soit la fin, est assez touchante car elle évoque certaines de ces sensations basiques : on ne change pas, - et si tout n'était qu'illusion, ...
Je pense qu'il faut avoir connu un grand, un immense amour pour entrer profondément dans cet ouvrage remarquable.
Un auteur à approfondir. Je l'adopte >>>>>>>>>>>>
"Un enfant gâté, faible, et terriblement capricieux"
Critique de Fee carabine (, Inscrite le 5 juin 2004, 50 ans) - 31 octobre 2005
C'est à la page 8. Haruki Murakami nous présente, à grands renforts de lieux communs, Hajime, le "héros" de "Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil", un héros fort peu fait pour attirer la sympathie, un enfant gâté, faible et terriblement capricieux. Et le pire est que cela ne s'arrange pas avec le temps. A mesure que l'on accompagne Hajime de l'adolescence à l'aube de la quarantaine, il reste toujours pareil à lui-même, commettant toujours les mêmes erreurs, de plus en plus désillusionné sur son aptitude à changer et à devenir un autre homme. Comme son premier amour, Shimamoto-San, le lui avait dit autrefois: "Avec le temps, de nombreuses choses se figent, comme du plâtre dans un seau, et on ne peut plus retourner en arrière. Le «Toi» que tu es maintenant est solidifié comme du ciment, et tu ne peux pas être autre que ce que tu es aujourd'hui (...)." Les choix d'hier déterminant irrévocablement ce que l'on est aujourd'hui. Une conception fataliste qui perd de vue le fait que les choix d'aujourd'hui influencent aussi ce que l'on sera demain, et que non, décidément, la vie et la personnalité d'un homme ne sont pas des choses qui se solidifient comme du ciment... Et lorsqu'en fin de compte, Shimamoto-San réapparaît dans la vie d'Hajime, c'est justement cette question de la possibilité d'une métamorphose qui se pose avec une acuité sans précédent. Et c'est la question que "Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil" pose à ses lecteurs, à travers la perception d'Hajime, avec ses faiblesses, son égoïsme et son aveuglement qui parfois lui font perdre toute conscience de ce que ses égarements entraînent aussi de souffrance pour ses proches...
Un paquet de lieux communs. Un personnage principal quelque peu pitoyable. Et une question qui n'est évoquée qu'à travers la vision tronquée qu'en a ce personnage. On peut se demander comment un livre construit sur de telles prémisses parvient à soutenir l'intérêt de ses lecteurs. Il y faut un sacré talent. Et c'est que Haruki Murakami possède bel et bien un sacré talent! Il faut une grande finesse d'observation et d'analyse, une profonde connaissance de la nature humaine pour décrire le comportement et les pensées d'Hajime avec une telle justesse. Et puis, il faut un style, une voix particulière, une petite musique ensorcelante qui fait qu'on ne pense pas une seconde à interrompre sa lecture. La petite musique d'Haruki Murakami m'a fait penser plus d'une fois à Christian Gailly et à Paul Auster, un peu à cause du club de jazz dont Hajime est propriétaire et de son atmosphère chère à Christian Gailly, mais surtout parce que j'ai retrouvé chez Haruki Murakami la même légèreté de touche pour évoquer des questions graves.
Star Crossed Lover
Critique de Alie.Vouvair (, Inscrite le 2 septembre 2005, 59 ans) - 3 septembre 2005
Très beau livre
Les raisons du coeur
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 13 octobre 2004
Moi aussi
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 6 septembre 2004
Au sud de la Frontière, à l'Ouest du soleil est ce genre de livre qui transcende les civilisations. Le fait que ce soit décrit par un japonais et que ça se déroule au Japon n'en n'atténue pas le réel. Ca interpelle comme on dit. Et puis Murakami aime bien laisser les lecteurs avec leurs faims, et leurs fins aussi. Un livre intelligent.
En un mot : magnifique
Critique de Féline (Binche, Inscrite le 27 juin 2002, 46 ans) - 24 août 2004
Après "La ballade de l'impossible", c'est le deuxième roman de cet écrivain que je lis. Les deux m'ont autant émus l'un que l'autre et j'y ai retrouvé certains thèmes, qui semblent chers à l'auteur : cet amour pur, qui semble impossible et autour duquel un aura de mort plane. Le suicide, pas réellement évoqué mais qui est palpable et surtout le mystère. C'est peut-être ce mystère qui entoure les personnages qui rendent les romans de Murakami si beaux et si poétiques.
A l'ouest, au Sud, nulle part
Critique de Henry (Bruxelles, Inscrit le 23 juin 2004, 53 ans) - 13 juillet 2004
En grand écrivain, en fait potentiellement immense, Murakami remue avec finesse ce qui, dans le fond, est notre merde. C'est tout son art. Se sentir prêt à tout quitter ainsi, en faveur de cette femme qui produisit, chez lui, une érection dont il se sentit "un peu honteux"... Dans le fond, ce bouquin si simple, en apparence - mais c'est une traversée du désert -, confronte la raison à la passion, l'économie au rêve, et bouscule le mirage capitaliste, sans réponse toute faite quant à savoir où se trouve la vraie vie (du côté du rêve, apparemment).
Avez-vous lu les nouvelles de Murakami, telles qu'on les découvre dans le recueil "Un éléphant s'évapore"?
J'adore...
Critique de Duncan (Liège, Inscrit le 21 février 2004, 43 ans) - 21 février 2004
Ca ne m'était plus arrivé depuis Stendhal ( C'est dire la qualité du bonhomme ! ).
J'ai donc bien entendu lu, entre autres, le livre ici présenté, et , autant le dire tout de suite, c'est mon préféré !
Ce livre m'a ému à un point que je ne peux définir (" beyond consciousness " ) , la description de l'enfance "solitaire" du héros, Hajime l'enfant unique, y est sans doute pour quelque chose. Quand à cette romance avec Shimamoto-san, cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu une telle justesse dans la description des sentiments et du trouble que provoque des retrouvailles tant désirées, et si longtemps fantasmées.
Bref, pour moi, ce livre est véritablement un petit chef d'oeuvre, un de ces indispensables... un de ces livres que j’emmènerais avec moi sur une île déserte...
Pour ce qui est de l'ancrage très "américain" du livre, c'est assez normal vu que Murakami est passionné de littérature américaine ( Il est le traducteur de Fitzgerald et Irving entre autres )... Pour quelque chose de plus "japonais", Tanizaki Junichirô est sans doute un excellent choix... ou le classique "Mémoires d'une Geisha" d'Inoue Yuki...
L'éternel non retour
Critique de Kinbote (Jumet, Inscrit le 18 mars 2001, 65 ans) - 28 juillet 2003
Le roman tend à montrer qu'il est inutile de revenir sur son passé, que lorsque les ponts sont coupés, il faut aller de l’avant, droit dans le mur quitte à se prémunir d’une fin certaine et du désert inévitable avec un airbag formé des souvenirs du passé, et sans oublier d’accompagner son présent un peu comme on le ferait d'un mourant.
Le titre du roman formé de deux points cardinaux inconciliables pose un dilemme. Le sud de la frontière (tiré d'une chanson de Nat King Cole), c’est le rêve, le possible, le lieu imaginé. A l'ouest du soleil (tiré d'une maladie sibérienne), c’est l’impossible, l’irrémédiable, la fin certaine.
Je me suis demandé ce que ce roman avait de plus spécifiquement japonais ou d'oriental car, jusqu'à un endroit du texte, son ancrage n’est pas marqué (les personnages écoutent de la musique américaine ou classique européenne et leurs comportements sont identiques à ce qu'on pourrait trouver dans une autre contrée occidentalisée), et pourquoi en effet un roman écrit par un Japonais américanisé devrait être japonisant ? Cependant, le dépôt des cendres de l’enfant mort dans le fleuve coulant vers l’océan, l'eau de la neige fondue versée de bouche à bouche pour faire prendre un médicament, la caresse de la vitre derrière laquelle se tapit le visage désormais inexpressif d'Izumi, la contemplation du corps nu d'Hajime par Shimamoto-san et la façon qu'elle choisit de s'en accaparer, tous ces rituels précis et pourtant évanescents qui se décalent de la réalité pour en capter l’essence me paraissent propres à cette culture. Comme les précédents critiqueurs l’ont dit, Hajime n’aime pas les femmes particulièrement belles, il cherche à saisir chez elles leur être profond, le noyau de leurs divers moi (le narrateur est sensible aux métamorphoses du « moi » chez lui et les autres), ce qu'il est seul à percevoir chez un être humain de l’autre sexe (Hajime n'a jamais eu d'amis, l'être de la femme ne lui semble pas perceptible sans la composante sexuelle), ce qui permettra aux deux partenaires du couple de s'apporter des bienfaits singuliers en soudant une union rare et forte. Et les relations interpersonnelles vues sous cet aspect, c’est évidemment très beau !
Merci à Saule pour cette découverte.
Ainsi va la vie
Critique de Nothingman (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans) - 20 avril 2003
Merci Saule !
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 20 mars 2003
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