Que nos vies aient l'air d'un film parfait de Carole Fives
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Fragments ténus à plusieurs voix
L’histoire est racontée de différents points de vue en très très courts chapitres de 2 ou 3 pages. Ce sont des retours nostalgiques ou explicatifs de souvenirs et de justifications d’une situation qui a touché plus ou moins profondément les protagonistes. On sent les remords qui affleurent, un mal-être pesant qui a besoin d‘être exorcisé et beaucoup de non dit comme dans toutes les relations où on n’ose pas exprimer ses sentiments. C’est peut-être ce dernier point qui sauve ce livre qui manque quand même d’épaisseur, au propre comme au figuré.
Au début des années 80, un couple divorce. La fille qui regrette la séparation d’avec son frère gardé par la mère. Le père est désolé que son fils ait choisi de vivre avec sa femme. La mère, issue d’un milieu de médecins qui a su lui donner les médicaments dont elle avait besoin, fragile psychologiquement, a convaincu sa fille qui ne demandait que cela, d’influencer son frère afin qu’il vienne vivre avec elle. A la fin, le frère pragmatique lui écrit une lettre pour énoncer sa vision du passé qui doit le rester.
« Longtemps, j’ai pensé que les autres étaient heureux, qu’ils n’avaient pas de problèmes. Que tout se déroulait facilement pour tout le monde. Je me croyais seule à être mal, je me sentait différente, maudite. C’était très violent. » (p. 104)
IF-1012-3963
Les éditions
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Que nos vies aient l'air d'un film parfait
de Fives, Carole
le Passage
ISBN : 9782847421958 ; 14,00 € ; 23/08/2012 ; 119 p. ; Broché
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Touchant
Critique de Sallyrose (, Inscrite le 15 mai 2017, 54 ans) - 17 mai 2017
Ce roman donne la parole à la mère et au père. La narratrice, la grande soeur de Tom, évoque tout ce qu'il aura à subir de cette situation : l'écartèlement entre ses parents, la dépression de sa mère, le regard en biais des copains d'école, etc.
Ce récit est très touchant car, c'est rare, le sujet est abordé par le point de vue de l'enfant.
Le ton est mélancolique, la narratrice se sent coupable d'avoir été manipulée et d'avoir gâché leur enfance.
Et c'est bien le plus grand scandale de ce genre de situation. Sous prétexte d'écouter l'enfant, on lui demande de faire des choix impossibles en le laissant responsable du chagrin inévitable de ses parents, chagrin dont ils sont l'artisan.
Le style de la narratrice est celui d'une longue lettre à une enfance qui n'a pas été, une enfance qui manque. C'est un court roman qui recèle beaucoup d'émotions et qui évite l'écueil de la distribution de responsabilités.
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