On savait que le "guide libyen" n'était pas un saint ...mais ce livre nous plonge dans la bestialité humaine la plus sordide.

C'est choquant et glauque...mais c'est un livre nécessaire.

On ferme ce livre, en pensant au courage de la jeune femme qui a témoigné en détail de son supplice et aux horreurs subies par toutes les jeunes filles détruites par Kadhafi.

Merci à la journaliste d'avoir libéré leur parole, en espérant que toutes ces femmes meurtries par la folie d'un homme trouvent un peu de quiétude et de compassion dans leur pays.

Cette phrase en titre de ma critique est l'une des rares qu'Annick Cojean a pu recueillir auprès du père de Soraya, cette jeune fille de 15 ans qui s'est vu poser la "main magique" sur la tête lors d'une cérémonie officielle donnée en l'honneur de Khadafi au sein de son école.

A partir de ce moment, la vie de cette enfant allait basculer en enfer, donnée en pâture à ce monstre pervers, drogué, fou, blessée dans sa chair, dans son âme, soumise à des atrocités.

Ce livre a été sujet à controverses, ce sujet étant tabou en Libye, et la véracité du récit est remise en doute. Mais après avoir lu l'ensemble, on se demande qui pourrait inventer des choses pareilles ?

La partie "enquête" du livre confirme ces faits sous divers témoignages que la journaliste a eu, certes, du mal à obtenir, mais le silence pesant encore sur ces faits est difficile à briser.

Le déshonneur d'avoir une fille, une femme, une soeur, en proie au tyran, jette le mépris sur la famille, fait honte à leurs frères, tentés même de tuer leurs soeurs pour sauver leur honneur ! Des milliers de familles seraient concernées par ces horreurs. Comment alors vouloir et pouvoir avouer l'incroyable dans ce contexte et jeter le discrédit sur les siens ? Il vaut donc mieux se taire...

Dans ce pays à présent en reconstruction, on aurait toutefois aimé que le sort de ces jeunes filles et femmes ait été révélé, que cette infamie ait été dénoncée, pour montrer à la face du monde qui était Khadafi, accueilli en grandes pompes par les plus importants Chefs d'Etat.

En lisant ce livre, on ne peut que s'interroger sur tous ces puissants qui gouvernent le monde et se demander comment ils pouvaient fermer les yeux sur de tels faits, de tels actes, au nom de quoi, en échange de quoi, pour certains prêts à livrer leurs propres épouses ou filles au "bon plaisir" du Guide, en échange d'une parure de diamants ou d'une Samsonite pleine de billets !

Ce livre dérange, secoue, met mal à l'aise, donne la nausée à la description de certaines scènes racontées par Soraya, mais c'est un livre nécessaire, pour ne pas oublier le sort des femmes Libyennes.

Vraiment trop dur à lire !
La première partie relate l’expérience douloureuse de Soraya, enlevée à l’âge de quinze ans pour servir d’esclave sexuelle à Kadhafi pendant sept ans, jusqu’à sa mort. La deuxième partie est l’enquête de la journaliste pour recouper ce témoignage avec d’autres.
On découvre l’horreur dans toute sa bestialité démoniaque : un dictateur monstrueux qui règne par la puissance du viol, obsédé, drogué, qui s’en est pris à tant de femmes qu’on n’en connaît pas le nombre et parce que le silence règne sur ce tabou qui détruit tout le monde. Au plus les ‘proies’ étaient difficiles à prendre, au plus ce diable s’y acharnait.
Le lecteur peut y perdre son sommeil, mais qu’est-ce par rapport à ce que ces femmes ont subi ? Le plus étonnant, révoltant et incompréhensible pour nous est encore l'attitude d'une mère qui préfère l'honneur de sa famille à la vie de sa fille.
Ce livre est écrit par une journaliste et cela se sent : la lecture n’est pas particulièrement agréable comme un récit. Il s’agit plutôt d’un reportage, une dénonciation.