Schalken le peintre de Joseph Sheridan Le Fanu

Schalken le peintre de Joseph Sheridan Le Fanu
(Schalken the Painter)

Catégorie(s) : Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique , Littérature => Anglophone

Critiqué par Pierrequiroule, le 29 octobre 2012 (Paris, Inscrite le 13 avril 2006, 43 ans)
La note : 7 étoiles
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Quand le Diable se promenait en Irlande…

L’Irlande, véritable berceau du fantastique, a donné naissance à quelques chefs-d’œuvre du genre comme « Dracula » (Bram Stoker) ou « Le portrait de Dorian Gray » (Oscar Wilde). Mais pour ce qui est des fantômes et autres diableries irlandaises, Joseph Sheridan Le Fanu n’est pas en reste. Non content d’avoir créé « Carmilla » (1871), une vampire pas comme les autres, Le Fanu multiplie les incursions dans le fantastique. C’est même l’un des meilleurs conteurs de son temps, comme le prouvent les nouvelles rassemblées ici par Jacques Finné.

Ce recueil contient 10 récits représentatifs du talent de l’auteur :
- Le destin de Sir Robert Ardagh (1838)
- Schalken le peintre (1839)
- Histoire d’une famille de Tyrone (1839)
- Trois fantômes de Chapelizod (1851)
- Ultor de Lacy (1861)
- Les hantises de Tiled House (1861-1862)
- Le capitaine cynique (1864)
- Le testament du squire Toby (1868)
- Le fantôme de Mme Crowl (1870)
- Une nuit d’auberge (date de publication inconnue)

Certains récits sont issus du folklore irlandais (« Utor de Lacy », « Le destin de Sir Robert Ardagh »), alors que d’autres relèvent plutôt du fantastique psychologique (« Le testament du squire Toby », « Les hantises de Tiled House », « Le fantôme de Mme Crowl »…) ; mais dans la plupart des nouvelles, ces deux aspects sont étroitement liés.

Le personnage principal est ici le Diable. Qu’il se cache dans une statue animée (« Schalken le peintre ») ou dans l’âme d’une vieille femme tourmentée (« Mme Crowl »), qu’il prenne la forme d’une main (« Tiled house »), d’un bouledogue anglais (« Le squire Toby ») ou d’un visiteur sans visage (« Robert Ardagh »), Satan se joue sans cesse des peurs humaines.

L’un des grands atouts de Le Fanu est son talent de conteur. En lisant ses nouvelles, on a l’impression d’être au coin du feu, écoutant bouche bée une histoire de grand-mère, par une nuit glaciale et orageuse. Pour créer cet effet, l’auteur fait appel à une certaine oralité: "Je me rappelle à présent une autre histoire du même genre qui ne passa pas inaperçue voici quelque trente-cinq ans parmi les joyeuses commères de la ville. Avec votre permission (...) je vais vous la raconter", écrit-il.

Il faut dire que Le Fanu excelle dans l’art de faire frissonner son public. Grâce à son imagination débridée, il s’amuse à créer des visions d’horreur dignes d’un film gore ! Appréciez par exemple le mort-vivant, pourrissant sur pied dans « Une nuit d’auberge », ou encore le traditionnel squelette que l’on sort du placard dans « Mme Crowl ». Mais le summum de l’horreur est atteint dans « Les hantises de Tiled House » où le fantôme "tend le cou comme pour l'extraire de son col, tourne son visage vers le plafond, et - Dieu se place entre nous et le mal! Sa gorge était toute ouverte, rouge, comme une deuxième bouche gigantesque qui paraissait sourire d'un effroyable sourire édenté."

Et si vous en voulez encore, Jacques Finné a compilé pour nous "Le mystérieux locataire et autres histoires d'esprits forts", aux éditions José Corti.

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