Les égarés de Frédérick Tristan

Les égarés de Frédérick Tristan

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Sundernono, le 18 septembre 2012 (Nice, Inscrit le 21 février 2011, 40 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (13 084ème position).
Visites : 4 258 

Très bon cru que ce Goncourt 1983

Dans le climat à la fois passionnel et tourmenté qui précède la seconde guerre mondiale, Jonathan Absalon Varlet, un jeune anglais doté d’un pouvoir de séduction sans égal, rencontre un curieux personnage, le narrateur de cette histoire, Cyril Pumpermaker.
Celui-ci qui vient d’achever son premier roman, confie ce manuscrit à son nouvel ami afin qu’il entreprenne les démarches nécessaires à sa publication. Il va même, désireux de se protéger du monde et de ses éclats, jusqu’à accepter que Varlet endosse son œuvre sous le pseudonyme de Chesterfield.
Très vite l’intelligence, l’habileté et le charme de Varlet propulsent littéralement le nom de Chesterfield et le portent au sommet de la notoriété internationale, cela sans que Cyril en prenne ombrage. A l’un les joies de l’écriture, à l’autre celles de la célébrité.
Cependant qui est véritablement Varlet, alias Chesterfield ? Quelles sont ses réelles motivations ? Quelles est son histoire ?
Roman initiatique, Les Egarés retrace deux parcours, deux destins irrémédiablement liés dans un monde en proie au doute avec en fil rouge la destinée d’un homme dont nul ne semble en mesure de stopper l’inexorable ascension, Jonathan Absalon Varlet.
Tour à tour à Londres, Venise, New York, Berlin ou encore Barcelone, le roman se déroule dans les lieux stratégiques de cette période complexe de l’entre deux guerres. De plus le fait que F. Tristan sache maintenir le lecteur en haleine par les multiples fils conducteurs rend le roman particulièrement prenant. La découverte de l’histoire de Varlet sur fond de quête d’identité, les histoires sentimentales des deux personnages centraux, l'enquête sur un groupuscule d'érudits ainsi que les nombreux rebondissements donnent du rythme à la lecture dont l’élégance du style ne fait que renforcer l’immersion du lecteur.
Il faut également souligner l’ambiance particulière de ce roman ponctué de nombreuses questions sur le bonheur réel, la place de l’homme dans une société contemporaine avec ses tentations, ses manques et ses aspirations, l’hypocrisie d’un monde aveugle face au danger des extrémismes qui le menacent, car il ne faut pas se tromper, les Egarés n’est pas un roman ordinaire se contentant de raconter banalement l’histoire de deux hommes.
En effet Frederick Tristan à travers ces questions reprend le thème de l’homme en proie à sa solitude, à ses doutes, à la folie d’un monde pluricéphale. Cependant ces discussions sont enrichissantes et toujours employées à bon escient et non pas de façon pédante comme dans le prétentieux roman évoquant dans son titre un hérisson et une certaine élégance.
Pour résumer, Les Egarés est un roman complexe qui possède plusieurs niveaux de lecture, plaisant, prenant, enrichissant et agréable à lire. Mon seul bémol se situe au niveau des quelques longueurs et d'une fin qui m’a laissé... sur ma faim. Pour autant j’ai vraiment apprécié ce livre, le deuxième que j’ai lu de cet auteur qui m’a fait vraiment une excellente impression.

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Excellent

9 étoiles

Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 17 février 2017

Jonathan Absalon Varlet, sans le sou mais beau parleur rencontre un jour son contraire en la personne de Cyril Pumpermaker, un homme simple et fortuné.
Cyril écrit et cherche à se faire publier, Jonathan lui propose de s'associer en devenant le représentant de l'écrivain. Chacun son rôle et fortune sera faite.
Un personnage est donc créé : Chesterfield. l'écrivain sera représenté par Jonathan qui s'occupera des relations publiques, Cyril sera l'écrivain "nègre" et officiellement le secrétaire particulier.
Mais Jonathan s'avère être un personnage ambigu et fantasque, ses discours sur Paul sur le chemin de Damas, ou du mystère d'Actéon font sensation.
En ces temps troublés des années 1935 le spectre du nazisme secoue l'Europe et la Grande Bretagne est loin d'être à l'abri. Jonathan y trouvera-t-il sa cause juste, cette cause qui efface les fautes ?

Un prix Goncourt 1983 admirable, puissant. Frédérick Tristan a gagné un sacré pari et a réussi un magnifique roman.

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