Amsterdam de Ian McEwan

Amsterdam de Ian McEwan
( Amsterdam)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Darius, le 27 novembre 2002 (Bruxelles, Inscrite le 16 mars 2001, - ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 7 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (12 982ème position).
Visites : 5 613  (depuis Novembre 2007)

Intrigue diabolique

Un roman agréable à lire où le suspense se glisse à chaque détour de chapitre. L’auteur nous communique sa vision de la presse en mettant en scène un directeur de rédaction qui ne recule devant aucune atteinte à la vie privée pour arriver à ses fins : utiliser des photos prouvant qu'un homme politique partisan de la peine de mort, du fouet, zélateur des valeurs familiales, ennemi juré des immigrés, des demandeurs d’asile, des marginaux n'est qu’en fait un lamentable travelo.
Il fustige ces revues ésotériques ou à sensation dont se régalent de plus en plus de gens en mal de vivre "sa fortune, son empire dans l'édition s'appuyait sur une vigoureuse exploitation des simples d’esprit : la prédiction de l’avenir par l'interprétation numérologique et de la Bible, les messages cosmiques des Incas, le Graal, l’Arche de l'Alliance, le second avènement du Messie, le 3ème oeil, le 7ème sceau, Hitler encore en vie au Pérou".
Pour la grande randonneuse que je suis, j’ai apprécié le paysage et les ascensions des pics situés dans le "Lake District" cette jolie région située à l'Ouest de la Grande-Bretagne, paradis des marcheurs. Le randonneur en question est un compositeur de musique en mal d’inspiration cherchant à compléter une symphonie inachevée. On sent que l'auteur a l’expérience de randonnées solitaires "Il sentit, malgré son optimisme, la solitude des grands espaces l'oppresser. Il ne pouvait s’empêcher de dériver dans un rêve éveillé, une histoire complexe de quelqu’un qui attendait, caché derrière un rocher, pour le tuer".
L’auteur aborde le thème de la création artistique, ici, la composition d’une symphonie "Il l’entendait, il y était et puis cela s'effaça. Il n’avait plus que la lueur d’une cruelle image rémanente, l'écho fuyant d’un petit air triste. Cette synesthésie était une torture. (…) Après avoir pataugé quelques instants, il la retrouva cette superposition, si évidente lorsqu’il la percevait, si insaisissable dès que son attention fléchissait".
Il se penche sur les méandres de l’âme humaine, indécelable "Nous savons si peu de choses les uns des autres. Tels des icebergs, nous ne donnons à voir que la surface d’une apparente clarté à l'usage du monde, d'un moi dont l'essentiel reste immergé. Ici, il offrait une rare plongée sous les vagues, la découverte de l'intimité trouble d’un homme, de sa dignité chamboulée par la toute puissance du fantasme et de l’imaginaire à l'état pur, par cet élément humain irréductible – le psychisme".
Si vous prenez connaissance de la 4ème de couverture, vous pourrez vous demander ce que vient faire Molly Lane, la maîtresse décédée, dans le récit : elle est, en fait, le fil conducteur qui rassemble tous les personnages du roman, ses amants, qui, par la force des choses seront confrontés l’un à l'autre et dont l'issue sera tragique.

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Tragédie cocasse ou cocasserie tragique ?

8 étoiles

Critique de Ori (Kraainem, Inscrit le 27 décembre 2004, 88 ans) - 26 août 2013

Qu’est-ce que Clive et Vernon, deux personnalités de la bonne société londonienne, ont en commun ? L’un, compositeur en vogue, et l’autre, rédacteur d’un quotidien en mal de lecteurs, se sont trouvés tous deux à une certaine époque les amants de la sulfureuse Molly, photographe de mode, prématurément arrachée à la vie.

Se rencontrant à ses funérailles, les héros de ce roman ne se perdront plus de vue désormais, et leurs contacts évolueront subrepticement de l’amitié complice à l’inimitié féroce.

Ian Mc Ewan décrit avec brio les personnalités contrastées de ses deux héros, parsemant de son humour féroce l’univers de ce très savoureux roman, dont on ne sait plus, la dernière page tournée, s’il s’est agi d’une tragédie cocasse ou d’une cocasserie tragique, selon l’humeur du lecteur …

Un bon moment

8 étoiles

Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 58 ans) - 21 juillet 2011

L'auteur décrit l'histoire de deux amis qui ont connu la même maitresse et qui se retrouvent à ses funérailles. L'un est compositeur, l'autre est journaliste : des gens plutôt sympathiques au départ. L'auteur décrit joliment leur univers respectif, j'ai surtout aimé les états d'âme du compositeur, la recherche laborieuse d'une mélodie qui se crée sous le coup de l'inspiration. L'auteur montre aussi finement comment la conscience s’arrange avec des choix moraux douteux par un processus d'auto-justification et de trahison d'amitié.

Voila un livre idéal pour se divertir et passer un bon moment. La vie de ces deux amis bascule dans le policier et l'histoire devient de plus en plus prenante. Ce n'est qu'à la fin que les bouts du puzzle se rassemblent dans l'esprit du lecteur et que tout le roman prend son sens.

Dubitatif

6 étoiles

Critique de POOKIES (MONTPELLIER, Inscrit le 16 août 2006, 46 ans) - 19 mai 2011

Deux meilleurs amis se retrouvent aux obsèques d'une ancienne maitresse commune. Nous suivons leurs aventures à partir de ce triste moment jusqu'au dénouement final surréaliste. L'un est compositeur de musique classique et l'autre est directeur de la rédaction d'un journal en manque de lecteurs.
Ce livre est assez assommant jusqu'aux 40 dernières pages.
On navigue entre le 1er degré, le second degré, en fait on ne sait plus trop quoi penser! C'est peut être parce que l'auteur est anglais.
Je reste vraiment dubitatif sur cette oeuvre...

Délire d'amour

8 étoiles

Critique de Maria-rosa (Liège, Inscrite le 18 mai 2004, 68 ans) - 9 mars 2005

Amsterdam est un livre important, bien écrit, très fouillé mais du même auteur "Délire d'amour" aurait bien plus mérité le Booker Price. A lire toutes affaires cessantes. C'est renversant.

Jeu de massacre

7 étoiles

Critique de Béatrice (Paris, Inscrite le 7 décembre 2002, - ans) - 9 mars 2005

Une farce brillante. Un humour tour à tour sarcastique, burlesque, désabusé. L’auteur nous fait découvrir peu à peu la vilenie de ses personnages. Jusqu’au milieu du récit, Vernon et Clive sont presque sympathiques, chacun avec son petit côté vulnérable. Et ensuite… « Penser une histoire jusqu’au bout, c’est imaginer la tournure la plus méchante » a dit Durrenmatt, l’écrivain suisse.

Grande musique, politique et journaux à sensation...

7 étoiles

Critique de Cuné (, Inscrite le 16 février 2004, 56 ans) - 18 décembre 2004

Lauréat du Booker price en 1998, Amsterdam est en apparence une histoire d'amitié, en Angleterre juste avant l'an 2000. Clive et Vernon ont partagé le lit de Molly chacun leur tour, et en sont restés liés et avec elle, et entre eux. Sa mort les entraînera dans une discorde profonde, les amenant tous deux au délire et à un acte extrême.

C'est une oeuvre profonde, à découvrir par delà l'histoire. Chacun des 2 héros oblitèrera la réalité pour se réfugier dans la justification de leurs actes, immoraux différemment mais tout aussi condamnables.

Le style ne m'a pas embarquée, ça reste froid et longuement descriptif. Cependant une fois terminé, c'est un livre qui marque et qui amène à s'interroger sur ce qu'on pense de ce qui s'est passé. A chaud j'en retiens surtout la fragilité des liens d'amitié, qui au premier désaccord, fût-il profond, explosent et dégénèrent...

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