Une suite qui m’a beaucoup moins emballée …

Ce que dit la 4ème de couverture :

Début de l'année 1957. On retrouve May et Pearl, les deux sœurs de Filles de Shanghai, ainsi que la fille de cette dernière, âgée de dix-neuf ans, la fougueuse Joy. Bouleversée par les secrets familiaux qu'elle vient de découvrir, Joy décide de s'enfuir pour Shanghai afin de retrouver son père biologique, un homme dont sa mère et sa tante May furent éprises par le passé, l'artiste Z.G Li. Eblouie par sa personnalité et aveuglée par des idéaux révolutionnaires, Joy se jette à corps perdu dans le projet de la Nouvelle république populaire de Chine, inconsciente des dangers du régime communiste. Dévastée par le départ de Joy et craignant pour sa vie, Pearl est déterminée à sauver sa fille, à n'importe quel prix. Elle devra affronter ses vieux démons et relever des défis quasi insurmontables, au cours d'un des épisodes les plus dramatiques de l'histoire chinoise.

Ce que j'en ai pensé :

Ombres Chinoises est la suite tant attendue du roman Filles de Shanghai que j’avais adoré et dont j’ai fait une critique sur ce site.
Malheureusement je n’ai pas été emportée par cette suite même si je l’ai lue (surtout la deuxième partie) avec beaucoup d’intérêt.
Pourquoi : majoritairement à cause de Joy dont le comportement me paraissait totalement incompréhensible quand on sait ce qu’ont dû vivre sa mère et sa tante pour fuir la Chine.
Quelle ingratitude pour celles qui lui ont offert la liberté avec leur installation à Los Angeles. J’ai eu à de nombreuses reprises envie de la baffer, envie de la secouer comme un prunier, elle qui avait eu le privilège de vivre dans un pays libre et où tous les rêves sont permis. Mais le destin se chargera de lui faire comprendre ses erreurs, surtout en ce qui concerne son mariage avec cette crevure de Tao.
Bien sûr on retrouve aussi Perle, si douce et pourtant si déterminée à ouvrir les yeux à sa fille Joy, mais il faudra du temps et de terribles moments avant que celle-ci ne prenne réellement conscience de ce qui se cache derrière toutes les promesses que Mao a fait à la Nouvelle République de Chine.
D’un point de vue historique, j’ai énormément appris sur toute cette période du Grand Bond en Avant que je connaissais très mal. Quelle horreur … Après avoir découvert la manière dont on bandait les pieds des petites filles dans Fleur de Neige (que j’ai également commenté sur ce site), après avoir vu les atrocités commises pendant la guerre sino-japonaise dans Filles de Shanghai, j’ai pris l’entière mesure des conséquences désastreuses que les objectifs totalement surréalistes de Mao ont fait subir à son peuple.
En a découlé en effet une terrible famine qui a fait entre 20 à 30 millions de victimes (les chiffres sont difficiles à évaluer tant Mao a voulu cacher au reste du monde le résultat de sa politique).
Donc d’un point de vue historique le livre est vraiment très intéressant mais je n’ai pas retrouvé le souffle épique du premier tome car les personnages de Joy, de ZG et de Tao n’ont pas réussi à me faire oublier les liens si forts qui unissaient Perle et sa sœur May (d’ailleurs très absente dans ce tome) dans Filles de Shanghai.

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  Ombres chinoises

  de See, Lisa Ménard, Pierre (Traducteur)
  Flammarion
  ISBN : 9782081276451 ; 21,00 € ; 27/04/2012 ; 453 p. ; Broché

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