Enfer et violence

Ce petit récit de 135 pages, nous vient de Haïti. Il a été rédigé par un professeur de l’enseignement inférieur. Il nous conte les trois jours de cavale de deux enfants, une adolescente et son petit frère qui viennent d'assassiner leur père. Tout le roman se lit à travers les yeux de Colin, le gamin narrateur. Il croit bien qu’il l'aimait, son père, pourtant il l'a tué.. Mais l’amour n’est-il pas le sentiment de chaque enfant face à ses parents, même si ceux-ci sont violents, infâmes ? Il n'a rien connu d’autre que ce père lui reprochant une santé fragile qui l'empêcherait à tout jamais de devenir un boxeur. La boxe, le rêve déchu de ce père qui ne vivait que dans ses souvenirs de jeunesse, du temps où il était en République dominicaine pour se faire un nom et dont il était revenu, la queue entre les jambes..
Et sa mère ? Orpheline, née pour pleurer, qui n'avait pas appris à vivre sans un homme dans son lit, dont on pouvait se demander si son bonheur n'était pas de souffrir, qui avait préféré un mari qui la traitait comme un chiffon, plutôt que les tas de bonnes soeurs qui lui servaient servir de père et mère. Elle encaissait les coups de son mari. Toutes les raisons y passaient : sa propre mère qu'il n’avait jamais osé défier, le propriétaire du garage qui le traitait de moins que rien, "El Negro", le boxeur contre lequel il n'avait tenu qu'un round, l'arbitre qui avait arrêté le combat trop tôt.
"Chez nous, les cris, les coups de poings, les querelles, les oraisons, comblaient le manque de moyens..." Le manque de moyens, la pauvreté, la misère, l'exploitation, voilà les raisons de cette violence quotidienne dans ce pays où comme dit le gamin "peut-être que nous devrions tous mourir et laisser la place aux cactus… "

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  Les enfants des héros [Texte imprimé], roman Lyonel Trouillot

  de Trouillot, Lyonel
  Actes Sud / Générations (Arles).
  ISBN : 9782742735754 ; 14,10 € ; 14/01/2002 ; 135 p. ; Broché

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