Dernière nuit à Montréal de Emily St. John Mandel

Dernière nuit à Montréal de Emily St. John Mandel
(Last night in Montreal)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Anonyme3, le 28 août 2012 (Inscrit le 6 septembre 2011, - ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 5 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (11 762ème position).
Visites : 4 509 

"Dernière nuit à Montréal" de Emily St. John Mandel, Policier venant du froid Canadien à l'atmosphère hypnotique, glaçante, et intrigante.

Biographie de l'auteur:

Voir onglet biographie.

Quatrième de couverture:

C'est l'histoire de Lilia, enlevée à sept ans par son père, et de la longue cavale qui dura toute son adolescence. C'est l'histoire de Christopher, le détective engagé par la mère de Lilia pour la retrouver et de sa fille Michaela, qui rêvait d'être funambule avant de finir dans une boîte minable de Montréal. Michaela sait ce que Lilia a toujours ignoré : la raison de sa cavale. C'est enfin l'histoire d'Eli, étudiant passionné par les langues et la fragilité des sentiments qu'elles servent à exprimer, qui a hébergé Lilia à New York suffisamment longtemps pour tomber amoureux d'elle et partir à sa recherche lorsque, une fois de plus, elle s'enfuit. C'est dans une Montréal hypnotique que se dénouera cette "histoire de fenêtres brisées et de neige", une histoire en forme d'éclats de miroir brisé qui, une fois reconstitué, dessine une vision déchirante du monde.

Mon avis:

+: Policier bien écrit et bien traduit par Gérard de Chergé. Histoire originale et entraînante, dans le froid glacial de Montréal et la grande Amérique des États-Unis. Quatrième de couverture bien faite et entraînante. Première de couverture magnifique (Voir le site de Payot-Rivages).

-: Histoire trop lente, hypnotique et glaciale dans sa conception (ce qui peut en gêner plus d'un). Policier où il manque un petit quelque chose à la fin de sa lecture. Dommage.


En conclusion:

"Dernière nuit à Montréal", policier à l'atmosphère glaçante, hypnotique, et intrigante de Emily St. John Mandel, nous entraîne tour à tour dans le froid glacial de Montréal et la grande Amérique des États-Unis au travers des motels de bord de route, des villes entraperçues, des nuits hypnotiques et surtout du nomadisme ambulant.

L'auteur (Emily St. John Mandel) réussit le tour de force assez subtil, nous hypnotiser tout en nous transportant au plus profond de l'histoire, glaçante et solitaire, en forme d'éclats de miroir brisé.

Bravo et Merci pour ce très bon moment de lecture, à lire d’urgence.

Attention!!! Coup de Cœur ♥ ♥♥ ♥…..

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7 étoiles

Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 4 mars 2015

" Je veux te retrouver.
Je veux disparaître avec toi.
Je veux te retrouver, et par là-même te faire disparaître en moi.
Je veux être ton langage.
Je veux être ton traducteur.
Je veux être ton dictionnaire.
Je veux être ta carte routière.
Je voudrais, je voudrais, je voudrais tant savoir où tu es cette nuit. "

Un immense coup de coeur pour ce roman!

10 étoiles

Critique de Valadon (Paris, Inscrite le 6 août 2010, 42 ans) - 26 janvier 2015

J'en ressors éblouie et bouleversée, avec une petite musique triste dans le coeur, celle jouée par les quelques personnages, inoubliables, qui errent, s’échappent, se cherchent, se manquent, tout au long de cette histoire extrêmement originale et bien écrite.
Lillia, qui "désire rester volatilisée", qui a tant voyagé qu'elle ne sait plus comment arrêter ce mouvement perpétuel qui est devenu son unique mode de fonctionnement; son père, héros ordinaire en cavale malgré lui, dont les motivations, si on les devine, restent mystérieuses longtemps; Eli, amoureux éperdu de Lillia, des langues mortes, qui en cherchant Lillia se trouvera lui, finalement; Michaela, sublime ange noir, funambule, double malheureuse de Lillia; son père, Christopher, détective dont l'existence se disloque, nomade à la dérive; Simon, le frère de Lillia, ange gardien mystérieux... C'est une histoire d'amour, de solitude, de voyages, une histoire de quêtes... Et l’écriture est véritablement magnifique, pleine de fulgurances poétiques, voyageant entre présent et passé, c'est à la fois doux, très tendre, et noir, désespéré.
Ce livre est rangé dans la catégorie "thriller", mais je ne l'ai vraiment pas perçu comme tel. Ni un polar, ni un roman "noir", il comporte effectivement quelques énigmes, un détective... Mais il sort totalement des cases selon moi.
Si un réalisateur devait porter a l’écran cette histoire, le Wim Wenders des "Ailes du désir" serait parfait...
Une vraie belle découverte.

Gens du voyages, sans domicile fixe

9 étoiles

Critique de BMR & MAM (Paris, Inscrit le 27 avril 2007, 63 ans) - 3 juin 2014

À sept ans, Lilia a été enlevée par son père américain : la mère québécoise semble avoir été une mauvaise mère et le demi-frère semble rassuré d'avoir vu sa sœur s'échapper. Depuis, Lilia et son père, fuyards permanents, courent les routes des États-Unis. Un road trip sans issue dont on aura seulement quelques bribes au fil du livre. Un voyage sans fin, à tel point que devenue adulte, Lilia poursuivra seule sa fuite éperdue et abandonnera régulièrement ses petit(e)s-ami(e)s. Sans attache, sans domicile.
Le livre se construit autour de Lilia ... mais pratiquement sans elle : c'est l'arlésienne et l'on devine son portrait en creux à travers les quelques personnages qu'elle a obsédés.
Eli, le dernier petit-ami en date, un new-yorkais désemparé qu'elle vient de larguer.
Christopher, un détective privé québécois qui pourchassa les fuyards à travers les routes US, obstinément et pendant des années.
Michaela, la fille de ce détective qui sacrifia femme et enfant à son idée fixe.
Tous errent dans le sillage de Lilia, emportés par leur obsession, se retrouvant comme elle sans domicile fixe. Errant tels des gens du voyage (certains ont encore les gènes du cirque dans le sang), mais d'un voyage sans but, sans autre but que l'insaisissable Lilia.
Voilà un roman bien étrange ( ce n'est pas vraiment un psycho-thriller, encore moins un polar, tout au plus un roman à suspense même si ce n'est pas le but premier de l'auteure), plein de mystères qui semblent insondables : la figure fantomatique et inquiétante de la mère de Lilia, la famille désintégrée du détective (telle un miroir déformé de la famille de Lilia), le mystérieux accident de Christopher, ...
Un bouquin plein de bonnes trouvailles, à la fois littéraires et scénaristiques, comme le travail de Eli sur les langues qui disparaissent, les acrobaties de funambule de Michaela ou encore les petits mots que griffonnait la petite Lilia dans les bibles des motels lorsqu'elle était en cavale avec son père.
Au fil des aller et retour entre passé (qui s'éclaire peu à peu) et présent (de plus en plus complexe), l'auteure nous fait croiser de beaux personnages, intrigants et complexes, troublants et troublés.
Une histoire où l'on s'attache à la personnalité insaisissable de Lilia tout autant qu'aux destins désemparés des êtres qu'elle a croisés et obsédés, ...
Un roman triste et mélancolique, poignant et plein d'émotions. Original également.
Vous l'avez compris, c'est notre coup de cœur de ce début 2014.

C'était en 2009 (en VO) le premier roman de l'auteure (chapeau !) et un autre ouvrage est désormais disponible en français : On ne joue pas avec la mort (mais pas encore en poche, ni en ebook). Nul doute qu'on reparlera de cette canadienne.
Emily St-John Mandel est une anglophone de Colombie-Britannique qui a vécu quelques années à Montréal, ce qui explique certains passages (un peu appuyés à notre goût) sur la "solitude" des anglophones chez leurs cousins du Québec !

Jolie découverte

6 étoiles

Critique de Aliénor (, Inscrite le 14 avril 2005, 56 ans) - 25 novembre 2012

Enlevée par son père à l'âge de sept ans, Lilia a depuis passé sa vie sur les routes, d'une ville à l'autre, d'un appartement à un motel, toujours dans la crainte d'être rattrapée. Aujourd'hui devenue femme, Lilia est incapable de se poser très longtemps quelque part, et ne sait faire autrement que de continuer à vivre de cette manière, sans attache d'aucune sorte.
Lorsqu'un matin, elle quitte Eli sans crier gare, celui-ci, totalement désemparé, décide de partir à sa recherche.

Dans sa quête, il sera aidé de Michaela, jeune femme fragile dont la vie a été profondément marquée par l'histoire de Lilia. Elle est en effet la fille de Christopher, détective privé engagé par la mère de la petite fille pour la retrouver. Un homme qui s'est enfermé dans cette quête le hantant nuit et jour, au point de l'éloigner peu à peu des siens.

Belle surprise que ce premier roman d'une jeune canadienne de 33 ans. Cette histoire composée des portraits croisés de personnages blessés, malheureux et solitaires, se déroule lentement et pourtant sans temps mort. Emily St John Mandel sait attacher le lecteur à ces écorchés de la vie en manque d'amour, et a surtout parfaitement su éviter de le conduire vers le dénouement qu'il pouvait pressentir. Du premier au dernier chapitre, la construction est impeccable, et la fin étonne. Bref, Emily St John Mandel est un nom d'auteur à retenir et à suivre.

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