Ainsi vivent les morts de Will Self
( How the dead live)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
Moyenne des notes : (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : (12 758ème position).
Visites : 7 682 (depuis Novembre 2007)
Humour corrosif, écriture brillante : le pied !
Waouw !
Quelle histoire !
Quelle écriture !
Quel humour !
Cette fois, la tâche se révèle encore plus difficile : comment insuffler en vous le désir incontrôlable de déguster ce livre ?
Voyez-le comme un irrésistible bâton de chocolat : quelque chose de familier, qui vous remontera le moral, que vous ferez fondre avec délectation, quelque chose de suave mais avec cette petite pointe d'amertume qui titille vos papilles. Et sans les calories !
Que demander de plus ?!!!
Une fois n’est pas coutume, le livre s’ouvre sur l’épilogue.
Lily Bloom est morte et marche dans la rue.
Oui, elle marche dans la rue.
L'accompagnent Phar Lap Jones, aborigène (dont le rôle est de guider Lily, ben oui, on a besoin d'un guide dans l'après-mort, ce n’est pas un état auquel on est habitué…) et un lithopédion (bébé fossile de Lily qui ne la lâchera pas d’une semelle).
Ne vous laissez pas décourager par l’aspect un peu obscur de cet épilogue, tout s'éclaire par la suite.
Chapitre premier : les derniers instants de Lily la vivante, 65 ans, racontés par elle-même.
Et là, qu’est-ce qu’on se marre !
Lily, féroce, dépeint ses deux filles, l’une droguée, shootée à n'importe quoi et l'autre bcbg, accumulant les clichés grotesques des nouveaux-riches.
Lily à l’hôpital, puis chez elle avec infirmières à domicile, morphine à l’appui (qui finira dans les veines de sa fille).
Non non non, ce n'est pas larmoyant !
C’est acide, drôle, caustique, féroce.
Bon, évidemment on n'éclate pas de rire lorsque Lily meurt.
Mais ouf ! la voilà de l’autre côté.
Désarçonnée au début (on le serait à moins), elle se fie à Phar Lap Jones qui distille de sibyllines informations.
Pour combien de temps est-elle dans cet inter-monde ?
Est-il normal qu'elle n’aie plus ni goût, ni odorat, ni sens du toucher ?
Que signifie alors ce travers qu’ont 95% des morts qu'elle croise : ils fument ?…
Bien vite, elle apprend qu'elle peut encore faire des incursions dans le monde des vivants.
Et d’assister aux ébats sexuels de sa fille bcbg : arrivera-t-elle à concevoir ce bébé tant attendu ?
Et de considérer d'un oeil dubitatif la cure de désintox de son autre fille.
Je le relirais bien ce livre, tout de suite !
Il est complexe, à plusieurs niveaux.
Il est surtout très bien écrit.
Un exemple de ce style en décalage : « Si Dieu existe, c'est sûrement une drag-queen branchée mode, pour avoir apporté autant d’attention aux accessoires de ce monde et si peu à sa substance ».
On peut au passage saluer le travail du traducteur (Francis Kerline).
Non mais, qu'est-ce que vous attendez, vous êtes encore en train de lire cette critique ?
Ruez-vous plutôt chez votre libraire !…
Les éditions
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Ainsi vivent les morts [Texte imprimé] Will Self trad. de l'anglais par Francis Kerline
de Self, Will Kerline, Francis (Traducteur)
Seuil / Points (Paris)
ISBN : 9782020557221 ; 8,10 € ; 05/09/2002 ; 462 p. ; Poche
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Original, fort et réussi !
Critique de Botchman (, Inscrit le 23 août 2009, 52 ans) - 31 juillet 2012
Le livre des morts de Londres-Nord
Critique de Trisopathe (, Inscrit le 21 octobre 2002, 45 ans) - 7 novembre 2002
Je ne sais qu'ajouter sinon qu'il a bien fait. En effet, bien que la nouvelle soit assez valable, elle laisse un arrière goût de frustration tant on aurait aimé en savoir plus sur ceux qui organisent le monde des morts.
On n'apprend pas grand chose en fait mais c'est clairement volontaire de la part de l'auteur. Le seul but de cette nouvelle est de créer des situations comiques par le biais des rapports mère-fils largement ironisés. Ces situations comiques trouvent leur point culminant dans la toute fin (la dernière phrase). La frustration du lecteur y trouve aussi son point culminant, d'ailleurs.
Bref, si on sourit beaucoup on reste un peu sur sa faim. Et je suis bien content que l'auteur aie décidé de développer son idée dans un roman (assez gros, il me semble).
Question à Saint-Germain-des-prés : trouve-t-on aussi, dans le roman, le fameux annuaire mortuaire nommé "livre des morts de Londres-Nord" ? Ce serait un clin d'oeil avouant le lien filial entre la nouvelle et le roman.
P.S : les étoiles sont pour la nouvelle, pas pour "ainsi vivent les morts"
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