La Maison des Temps Rompus de Pascale Quiviger

La Maison des Temps Rompus de Pascale Quiviger

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Libris québécis, le 25 juillet 2012 (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans)
La note : 8 étoiles
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La Femme intemporelle

L’auteure poursuit sa réflexion sur la gent féminine, entreprise dans Le Cercle parfait, un roman qui s’attachait à une Montréalaise qui avait tout quitté pour un Italien accroché au cliché de la mamma mia. Cette fois-ci, Pascale Quiviger, trace le portrait de Lucie, une femme en quête d’une intemporalité qui ferait d’elle un être de nulle part. Une femme libérée d’une culture étroite, une femme en quête d’absolu.

Pour atteindre son objectif, elle achète une maison au bord de la mer, située dans un village fictif protégé du temps par son indéfinition. Comme le sous-tend le titre, Lucie cherche une maison qui romprait le temps pour la projeter dans un espace offrant un paysage encore à naître de par sa situation maritime qui épouse tout horizon. Elle a donc déniché le lieu concocté par ce qui demeure capable de vision, de guérison et d'espoir. Elle veut habiter sa maison. Pas une maison étrangère, mais celle qui serait le véritable symbole de son essence.

Le roman suit le cheminement de l’héroïne en incluant toutes les relations qu’elle a entretenues avec les femmes qui ont contribué à son développement. Toutes celles qu’elle a aimées et qui l’ont accompagnée de l’enfance à l’âge adulte et, en particulier, son amie Claire, toujours fidèle à une amitié nouée dès leur bas âge, une amitié qui l’a réconfortée aux moments cruciaux de son existence comme la maternité et la mort. En somme, l’auteure décloisonne la femme emmurée à l’intérieur des modèles forgés par le temps.

Son roman expose en fait les événements qui ont poussé l’héroïne à devenir propriétaire d’une maison achetée dès le premier chapitre. Le tout prend vie dans une forme qui nous laisse croire d’abord à un roman fantastique, mais qui n’est qu’un subterfuge pour amorcer un discours féministe, voisin de celui des lesbiennes. Dans une chaîne lyrique, les verbes balisent son chemin tandis que les énumérations précisent les valeurs à promouvoir. Comme dans une abbaye, l’auteure psalmodie le chant de la femme avec un grand F. Bref, cette œuvre solide accompagne toute égérie en quête de son royaume.

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