Adolphe de Benjamin Constant
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Les souffrances de l'amour
Georges Brassens chantait "Il n'y a pas d'amour heureux". Ce roman magnifique et cruel à la fois pourrait en être l'exemple.
En effet, le héros, Adolphe, jeune étudiant parcourant l'Europe, se traîne d'ennui dans une vie monotone qu'il passe au milieu de gens et de fêtes pour lesquels il n'a aucune sympathie. Adolphe est un désenchanté, une personne taciturne et hautaine. Jusqu'au jour où il va rencontrer Ellénore, épouse d'un baron, de dix ans son aînée et qui elle aussi passe ses jours dans la monotonie d'une relation de principe plus qu'elle n'est passionnée . Adolphe va séduire cette femme, va vaincre ses réticences de principe et vivre un amour fou , intense mais qui n'aura qu'un temps. Ellenore va tout quitter pour ce jeune homme et lui en retour ne l'aime plus comme au premier jour. Mais sa faiblesse va faire qu'il va rester avec Ellénore, il ne saura jamais lui dire qu'il veut s'en aller, quitter cette relation qui l'étouffe intérieurement. Il va donc tenter de donner le change à cette femme, possessive parfois, qui, elle, ne vit que par l'être aimé.
Dans ce roman d'une intense beauté et d'un romantisme endiablé, l'on voit que les choses de l'amour ne sont point choses aisées. Univers de joie, de bonheur partagé, mais parfois aussi d'indicibles malentendus, l'amour un jour peut s'en aller, laissant deux personnes qu'au début tout réunissait, dans une profonde et amère impasse. L' un aimant l'autre d'une passion sans bornes, l'autre fuyant une relation devenue trop exclusive et étouffante. Et au final, la souffrance tant pour l'un qui n'a pas la force de partir, tant pour l'autre qui donne mais ne reçoit rien en retour.
Il est dur de se dire qu'un homme qui a écrit de très techniques recueils de politique ait pu écrire un livre si beau, où des sentiments tels que tristesse, bonheur, dégoût,... fusionnent à n'en plus finir.
Ce roman, a priori difficilement transposable au cinéma, est porté à l'écran avec entre autres la sublime Isabelle Adjani.
Les éditions
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Adolphe [Texte imprimé] Benjamin Constant préf., bibliogr. et chronologie par Daniel Leuwers,...
de Constant, Benjamin Leuwers, Daniel (Editeur scientifique)
Flammarion / G.F..
ISBN : 9782080705037 ; 0,81 € ; 17/11/2002 ; 221 p. ; Poche -
Adolphe [Texte imprimé] Benjamin Constant préf. de Marcel Arland éd. établie et annotée par Alfred Roulin
de Constant, Benjamin Arland, Marcel (Préfacier) Roulin, Alfred (Editeur scientifique)
Gallimard / Collection Folio. Classique
ISBN : 9782070308743 ; 5,70 € ; 21/04/2005 ; 320 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (7)
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Parlez-moi d’amour !
Critique de Saint Jean-Baptiste (Ottignies, Inscrit le 23 juillet 2003, 88 ans) - 22 juillet 2021
Le jeune Adolphe a voulu conquérir le cœur de la plus belle des femmes, un peu comme on se lance un défi. Elle fut conquise et c’est seulement alors que le beau jeune homme s’est rendu compte qu’il s’était mis la corde au cou. La suite de ce grand amour est trop triste pour être racontée ici. D’ailleurs, l’intérêt du livre n’est pas là.
Tout l’intérêt de ce récit est dans l’analyse des sentiments et des situations. A sa sortie, au début du XIXème siècle, ce livre a connu un succès immédiat. C’était une nouvelle manière de traiter le sujet. On connaissait les livres du siècle précédent, qui parlaient d’amour, avec un réalisme poussé parfois jusqu’à l’indécence, mais jamais encore on n’avait parlé avec une telle finesse des sentiments engendrés par les amours impossibles et les situations désespérées.
Ce livre est assez court mais dense et devrait séduire tous les amateurs de lectures classiques, même ceux que les grandes histoires d’amours « qui devaient durer toujours », n’intéressent que de loin. Dans le merveilleux langage du XIXème siècle, ce livre est un modèle du genre.
Classique et romantisme
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 2 décembre 2015
Il tombe éperdument amoureux d’elle et décide de la conquérir coûte que coûte.
Mais alors qu’Eléonore lui cède enfin, quittant son amant et protecteur pour devenir sa compagne, Adolphe comprend qu’il ne l’aime pas vraiment et que son désir n’a été attisé que par son volonté de conquête.
Incapable de quitter Eléonore, mais tout aussi incapable de continuer à vivre avec elle, Adolphe se trouve alors confronté à une situation inextricable, ne sachant plus quel conseil suivre.
Cet ouvrage écrit au début du 19ème siècle s’inscrit dans les grands classiques du romantisme, comme "Le Rouge et le Noir" ou pour ceux qui n’ont pas de références, on peut rapprocher ce roman de celui de Pierre Choderlos de Laclos et « Les liaisons dangereuses », surtout connu pour sa dernière version cinématographique.
La psychologie des personnages, l’approche des relations amoureuses pas forcément éloignées de celles que certains de nos contemporains ont encore, et le style, très travaillé mais aussi accessible, sont les atouts essentiels de ce grand classique.
Une pierre d'angle de notre culture littéraire.
L'amour, l'amour oui mais...
Critique de Gwenael (antrain, Inscrite le 17 mars 2013, 34 ans) - 7 septembre 2013
L'amour, l'amour oui mais... Adolphe est destiné à une belle carrière, il est bien pourvu... etc. Sa monotonie, son indifférence quant à la société va faire de lui un être totalement dépourvu de sociabilité, presque un misanthrope. Le jour où il voit un de ses amis transporté de joie pour l'amour d'une jeune femme, il croit trouver la clef pour sortir de sa léthargie.
Elle est de dix ans son ainée, deux enfants et entretenue par un Comte. Elle est aussi ancrée dans la réalité perfide de celle d'Adolphe. Mais sa nature qui semble ne pas vouloir faire "pair" avec les gens de la haute société trouble Adolphe. Ils se retrouvent avec les mêmes faiblesses; la monotonie.
Seulement voilà, la belle Ellénore quitte tout pour ce bellâtre qui ne voyait là qu’une liaison éphémère. Là commencent les rouages d'une vie scabreuse broyée par les affres de l'apparence, des mœurs de la société.
Le coeur d'Adolphe est noble à n'en pas douter. Dépourvu de tout, Ellénore n'a plus un sous, n'a plus de crédibilité auprès des bourgeois... elle n'est plus rien. Seul compte l'amour qu'elle porte à son amant. Ce dernier tentera tout allant à l'encontre de son indépendance, de sa destinée... de sa carrière! Se rendant coupable d'avoir fait germer un amour illusoire à Ellénore. Plus on essayera de les séparer plus ils se rapprocheront tel est le paradoxe dans l'esprit de l'amant. Il veut se dédouaner envers la belle... Cela durera-t-il longtemps? Sans doute que si la société avait été plus indulgente avec eux, leur amour aurait été différent?
les mots de cet ouvrages : vanité, égo, société, illusion, ..
l'amoureux....sans amour !!
Critique de Onlyone (, Inscrit le 25 novembre 2012, 33 ans) - 31 mars 2013
Un grand roman psychologique
Critique de Sissi (Besançon, Inscrite le 29 novembre 2010, 54 ans) - 15 février 2011
Il a conscience de sa goujaterie, même s’il n’arrive pas à lutter contre.
Une fois séduite Ellénore, non pas par amour, mais pour tromper son ennui et flatter son ego, il n’aura de cesse de chercher à s’en débarrasser, mais sans jamais réussir à assumer ses responsabilités.
Dès le début, il sait pertinemment que cette relation est vouée à l’échec : « L’amour n’est qu’un point lumineux, et néanmoins il semble s’emparer du temps. Il y a peu de jours qu’il n’existait pas, bientôt il n’existera plus. »
Tout n’est que calcul ou amour propre, chez cet homme qui n’aime finalement que lui-même.
Ellénore ne s’en remettra pas, déjà fragilisée par une place peu flatteuse et délicate dans une société aux codes rigides, une société oisive où juger les autres est une occupation à plein temps.
Désuète la langue ?
Peut-être, mais en ce qui me concerne je la déplore plus que fortement, cette tombée en désuétude, c’est ce qui me pousse d’ailleurs à retourner la lire régulièrement.
Cette langue du XIXème siècle me touche plus que n'importe quelle autre.
Je remonte donc la note de ce malotru d’Adolphe, pour féliciter Benjamin Constant.
Pas d'accord...
Critique de Nothingman (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans) - 26 mai 2003
Pas un mauvais livre, mais pas indispensable
Critique de Killeur.extreme (Genève, Inscrit le 17 février 2003, 42 ans) - 26 mai 2003
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