Le livre des nuits de Sylvie Germain
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Quel charme, vous ne le quitterez qu'avec regrets !
Théodore-Faustin est le fils unique d'une famille de bateliers. Son père meurt, et il n'a que quinze ans quand il devient seul maître à bord de la péniche, avec l’aide de sa mère.
Il se marie et aura un fils, Honoré-Firmin, puis une fille, Herminie-Victoire. Théodore-Faustin rentrera, de la guerre de 1870, complètement défiguré par un coup de sabre. Honoré-Firmin ne rêve que de quitter la péniche et de parcourir le monde. Sa mère est gravement malade et le père ne veut pas la laisser sur terre pour tenter de la soigner.
Un jour, Honoré-Firmin se battra avec son père et quittera le bateau emportant sa mère dans ses bras. Théodore-Faustin, pris d’un coup de folie soudain, viole sa fille et un enfant naîtra de cette union. Il s’appelle Victor-Flandrin et ne connaîtra jamais sa mère morte en couches. Son père, affolé par l’idée qu’une nouvelle guerre pourrait lui enlever son fils, lui coupe deux doigts de la main droite d'un coup de hache, alors que l'enfant a cinq ans. Ainsi il ne sera jamais bon pour " le service ". La famille devra abandonner le bateau et le père se suicidera dans le courant de cette année-là. Sa grand-mère morte à son tour, Victor-Flandrin prendra la route au hasard. Il marchera devant lui et arrivera dans un petit village. Victor-Flandrin connaîtra une vie assez particulière. Il aura quatre femmes et de chacune il aura des jumeaux. Ces enfants connaîtront des sorts divers, mais ils seront tous passionnants.
Ce livre est une véritable merveille d’écriture, contient beaucoup de poésies et même du surnaturel par moments. écoutez cette phrase sur la vie des bateleurs : " La terre leur était éternel horizon, pays toujours glissant au ras de leurs regards, toujours fuyant au ras du ciel ; toujours frôlant leurs coeurs sans jamais s'en saisir. La terre était mouvance de champs ouverts à l’infini, de forêts, de marais et de plaines rouis dans les laitances des brumes et des pluies, paysages en dérive étrangement lointains et familiers où les rivières faufilaient leurs eaux lentes dans le tracé desquelles, plus lentement encore, s'écrivaient leurs destins. "
Ne croyez surtout pas que ce livre pourrait manquer d’action, bien au contraire !… Mais ce livre a vraiment un charme tout particulier ! Vous adorerez Victor-Flandrin, ses femmes et ses enfants et leurs sorts vous passionneront. Il ne vous sera pas facile d’interrompre ce livre et vous en soulignerez sûrement beaucoup de phrases, pour leur beauté ou leur intérêt. Ce livre était le premier roman de Sylvie Germain et il a une suite : " Nuit-d'Ambre ".
Les éditions
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Le Livre des nuits [Texte imprimé] Sylvie Germain
de Germain, Sylvie
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070378067 ; 8,60 € ; 01/04/1987 ; 336 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (9)
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Désolé, pas pour moi
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 14 juin 2016
J'avais lu la chanson des mal aimants qui m'avait plu, mais ici je n'arrive pas à accrocher.
Aucun reproche à faire sur le style, mais ce climat de légende me fait perdre mes repères.
Cette jeune femme qui attend deux ans pour accoucher d'un bébé de sel, me laisse anéanti. Je ne parviens pas à m'introduire dans ce monde.
Désolé.
Un pur bonheur de lecture, malgré l'acharnement du malheur
Critique de Pascale Ew. (, Inscrite le 8 septembre 2006, 57 ans) - 15 août 2015
Cette saga oscille entre le conte tantôt nimbé de merveilleux, parsemé de touches magiques, surnaturelles, tantôt comme frappé de malédictions, et la chronique familiale sur laquelle le temps ne s'arrête jamais. Tous ces personnages sont habités de silence pudique, mais liés d'un amour plus fort que tout.
Quant à la langue, Sylvie Germain est vraiment sans conteste la plus belle plume que je connaisse !!! Elle fait rimer poésie avec bonheur et tragédie. Sa prose doit se lire lentement pour pouvoir être savourée à sa juste valeur et goûter les mots qu'elle nous offre comme des trésors. L'auteure réussit à sublimer ces vies frustes.
Un conte captivant
Critique de Ichampas (Saint-Gille, Inscrite le 4 mars 2005, 60 ans) - 14 septembre 2005
Dieu : acteur ou spectateur ?
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 28 avril 2004
Au fur et à mesure de la lecture, on se demande quand ça va s’arrêter, cette noirceur permanente ne peut pas durer, c’est trop. Et pourtant, même lorsque qu’enfin "Nuit-d’Or-Gueule-de-Loup" retrouve le bonheur auprès de Ruth et son adorable fillette Alma, quand on lit l’amour naissant dans le regard de Benoît-Quentin, on se prend à espérer que c’est l’heure du rayon de soleil dans leur vie. Rien de tout cela, ils seront brûlés vifs par les soldats Allemands ou déportés à Sachshausen. Une famille qui semble surnaturelle, un patriarche qui "fabrique" des jumeaux, un péché invisible et silencieux planant sur leurs épaules depuis toujours et qui jamais ne sera expié.
Comme dans presque tous ses récits, Sylvie Germain aborde une fois de plus la question du silence de Dieu face à tous ses malheurs et le dilemme crucial de sa responsabilité dans le malheur des hommes. Victor-Flandrin Péniel en est persuadé : Dieu ne peut pas exister ou alors il est monstrueux de permettre de pareilles abominations. En effet, à la lecture de la longue liste de terribles épreuves qui le secouent, on comprend sa peine et ses doutes, on partage sa révolte et sa colère, même si celle-ci se traduit parfois de manière extrêmement violente.
Derrière ces lignes, je devine une question existentielle non réglée chez l’auteur, son rapport avec Dieu et, plus loin encore, avec l’autorité suprême supposée diriger le monde. Si ce message apparaissait de manière flagrante dans "Les échos du silence", il fut distillé plus discrètement dans "La pleurante des rues de Prague" ou "Immensités", alors que dans "Le livre des Nuits", l’énoncé incessant de diverses violences successives nous impose la question non résolue à ce jour : Que fait Dieu dans tout ça ?
Sublime...
Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 21 avril 2004
Pourtant !
Critique de Félix (Sherbrooke, Inscrit le 1 mars 2004, 42 ans) - 4 mars 2004
La charge de symbolisme qu'il contient est plus qu'impressionnante. Ce récit me semble aussi complexe en sens qu'intelligent. (Cette multitude de sens le rend effectivement laborieux à l'analyse lors de travaux scolaires, c'est vrai. Mais le but d'un texte est-il vraiment d'être aisé à analyser?)
Il est possible d'établir plusieurs liens entre Le livre des nuits et l'ancien testament. Un thème important du roman est d'ailleurs la contestation ou encore la recherche de Dieu.
Le caractère mythique du livre n'en fait pourtant pas, à mon avis bien sûr, une lecture morne et ennuyeuse. La poésie qu'étale Sylvie Germain dans le grand mythe de la famille Péniel est un délice pour le coeur et l'esprit.
Je le recommande fortement à tous ceux qui ont aimé Cent ans de solitude de Gabriel García Márquez.
Tariencomprijul!
Critique de Lulu (Liège, Inscrit le 10 janvier 2002, 33 ans) - 17 mai 2002
Lain, voilà qui est bien dit...
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 16 mai 2002
la vérité
Critique de Anonyme (, Inscrit(e) le ??? (date inconnue), - ans) - 16 mai 2002
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