Le moderne cabaret de Vic Verdier

Le moderne cabaret de Vic Verdier

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Libris québécis, le 31 mai 2012 (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans)
La note : 6 étoiles
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Hyperactivité des trentenaires

Les auteurs trentenaires québécois sont féconds. S’ils n’écrivent pas de romans fantastiques, ils s’apitoient sur le sort des jeunes hommes, qui, pour la plupart, ont connu un échec amoureux. Les auteurs féminins lancent plutôt leurs héroïnes dans une quête forcenée de l’âme frère. En somme, les romans gravitent autour d’un partenaire qui a pris la clé des champs ou du poisson qui craint le leurre camouflé par un amour appâté.

Que faire se demande l’auteur narrateur ? Vic Verdier est très hésitant à vivre en couple avec Fred, prénom affectueux pour désigner sa dulcinée Violette Fredorovna, qui, elle-même, se juge indigne de son amour. Qu’a-t-elle fait pour se disqualifier de la course au tandem amoureux ?

Éros doit partager la scène avec des mafiosi, qui ont dans la lorgnette Le Moderne Cabaret, la boîte de nuit que Vic s’apprête à ouvrir pour y présenter des spectacles multidisciplinaires. Devra-t-il consentir, à une organisation criminelle, dix pour cent de ses recettes pour se procurer le droit de s’adonner au showbiz ? Autre dilemme qui le tarabuste autant que la mort prochaine de son père et le départ d’un ami pour le Chili, où il se rend pour se venger d’une raclée subie à Montréal aux mains de Douze (X11 : Xavier Inocienso Isquierdo), devenu propriétaire d’un vignoble dans son pays natal.

Vic Verdier suit plus d’un lapin à la fois. Il risque de les perdre de vue d’autant plus que les personnages secondaires s’accumulent comme des mouches sur un ruban gommé. Cette générosité, caractéristique de sa personnalité, s’apparente davantage à un envahissement. Trop, c’est comme pas assez. C’est sans compter que ce débordement déteint sur une écriture voisine de la logorrhée.

En somme, c’est un buffet copieux, susceptible de provoquer des indigestions. Au-delà des bémols, il reste que c’est un bon portrait de trentenaires sympathiques hyperactifs. Très éclectiques, ils se cherchent une voie en se nourrissant à tous les râteliers. Et la musique s’impose comme mets favoris. Comme Aznavour, ils se voient déjà en haut de l’affiche. Ils ont quitté leur province pour envahir Montréal. Mais finalement chanteront-ils avec Leonard Cohen
I did my best, it wasn't much
I couldn't feel, so I tried to touch
I've told the truth, I didn't come to fool you
And even though it all went wrong
I'll stand before the Lord of Song
With nothing on my tongue but Hallelujah
Hallelujah, Hallelujah ?

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